Accusé de pédophilie et de viol, I.D. Camara est empêtré dans de sales draps. Le jeune vigile d’un appartement sis à la Médina aurait abusé d’Ashley Presley, une Américaine de 14 ans. L’affaire sera vidée le 9 octobre prochain.

Le forfait aurait été commis dans la matinée du 15 septembre dernier aux alentours de 10h. L’Américaine est droite dans ses bottes, elle reconnaît clairement son violeur. ‘‘J’étais seule dans ma chambre en train d’écouter de la musique et subitement, Ismaïla est entré et s’est jeté sur moi. Il a utilisé ses deux mains, l’un pour me tordre le bras et l’autre pour m’empêcher de crier. Il a ensuite enlevé mon slip pour me violer’’, a déclaré en anglais la présumée victime assistée par sa mère. Ses propos ont été traduits par un interprète. D’après le PV de la police, la fille s’est par la suite rendue chez une de leurs voisines, Ndèye Seynabou Guèye, pour demander de l’aide. D’ailleurs, c’est elle qui a averti les parents de la victime. Des déclarations que le juge et la majeure partie des occupants de la salle 1 ont eu du mal à croire, faute de cohérence. Le président a alors demandé au prévenu, en riant : ‘‘Comment pouvez-vous lui tenir les bras, lui fermer la bouche et la déshabiller en même temps ? Avez-vous une troisième main ?’’ Mais la victime a répliqué : ‘‘Il est plus fort que moi. Il s’est couché sur moi et m’a enlevé les vêtements.’’

Mais le prévenu a absolument tout nié. Il a raconté une toute autre histoire. ‘‘Je portais un sac de riz au 4^ème étage. Elle était en train de jouer dans les escaliers. Malheureusement, c’est là qu’elle a heurté ma jambe avant de tomber’’, a raconté le mis en cause. Affirmant n’avoir jamais eu de contact avec Ashley Presley. Toutefois, les révélations de la mère de la victime l’ont enfoncé encore plus. ‘‘Sa famille est venue me voir pour demander pardon. Mais je leur ai dit que je le ferai si Ismaïla en personne vient le faire lui-même.’’ Mais, poursuit la dame, le prévenu a refusé de le faire. Ces déclarations ont conforté le parquet dans sa conviction qu’il y a bel et bien eu viol. ‘‘Les faits sont constants et si vous voyez la détermination de la victime à chercher de l’aide, vous saurez qu’il y a quelque chose de très grave qui vient de se passer.’’ Le procureur de conclure : ‘‘La loi est claire. Il n’y a pas de légère ou de profonde pénétration. Il y a pénétration, point. Sur ce, je requiers une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans pour le prévenu.’’

‘’Pourquoi la victime n’a pas crié ?’’

L’avocat de la défense, très en verve, a battu en brèche toutes les accusations portées contre son client. ‘‘Sur de simples déclarations d’une fille, on ne peut pas condamner quelqu’un à 10 ans. Je suis pour la condamnation des violeurs, mais il faut le faire avec des preuves irréfutables’’, a introduit la robe noire qui a brandi les analyses des médecins comme moyen de défense. ‘‘L’homme de l’art a été clair : la fille a perdu sa virginité depuis belle lurette. Autre chose, elle n’a subi aucune blessure et même s’il y avait viol, pourquoi elle ne s’est pas débattue ? Pourquoi n’a-t-elle pas crié ?’’ s’est interrogé le conseil qui demande au tribunal de rendre justice à son client et de le relaxer tout simplement.

Le jugement sera rendu le 9    octobre prochain.  

CHEIKH DIOP (STAGIAIRE)