Le Provale-CV exécuté à 95 %

Le Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (Provale-CV) a été exécuté à plus de 95 %, selon le chef d’antenne régionale dudit projet qui prenait part, hier, à une réunion d’évaluation de cette initiative gouvernementale. Le Provale-CV, qui comporte la modernisation des infrastructures rurales et agricoles, et la promotion des chaînes de valeur, était initialement prévu pour 2020-2024 avec une prolongation jusqu’en 2025.
Une réunion du comité régional de concertation et de suivi du Provale-CV – se tenant semestriellement – a eu lieu à Kaolack. Celle-ci est, selon Mamadou Camara, chef d’antenne régionale du Provale-CV à Kaolack, une rencontre de présentation du bilan de l’intervention du projet dans la région. Une intervention entamée depuis 2020 avec un travail d’information et de sensibilisation effectué auprès des acteurs concernés.
Cet exercice a également permis, d’après M. Camara, de procéder au ciblage des bénéficiaires, de mener des études et des réalisations conformes aux volets et indicateurs du projet.
Concernant le bilan d’exécution, ‘’171 périmètres maraîchers en production et exploitation ont été réalisés, contribuant à la sécurité alimentaire et à l’amélioration des revenus des populations grâce à un système de solarisation. Huit périmètres maraîchers pour les jeunes et les femmes, cinq tronçons de pistes de désenclavement figurent parmi les résultats. La mise en place de 17 unités de transformation avec deux magasins de stockage, équipées de pompes à eau et de panneaux solaires pour irriguer sans contraintes, constitue une avancée majeure’’, a expliqué M. Camara.
Il souligne que ces réalisations ont permis aux jeunes et aux femmes de trouver un emploi. De plus, huit petits périmètres maraîchers ont été réalisés. Les 17 unités de transformation sont munies d’une centrale de 30 KVA pouvant alimenter un quartier entier. Chaque unité coûte 24 millions F CFA (construction), 30 millions F CFA (solaire) et 10 millions F CFA (équipements).
Huit fermes aquacoles exploitées ont été réalisées, complétant les actions dans les chaînes de valeur (élevage, gestion des ressources naturelles, renforcement de capacités). Quinze promoteurs ont été financés à hauteur de 52 millions F CFA.
‘’Avec la prolongation, nous atteignons plus de 95 % de réalisation. Il reste 4 à 5 mois pour finaliser cette phase, notamment des travaux de vallée et des finitions d’aménagements’’, a détaillé le représentant du Provale-CV.
Les difficultés liées à l’exécution du projet
Pendant ces cinq ans qu’a duré l’intervention du projet dans la région de Kaolack, les bénéficiaires ont salué les progrès enregistrés dans le cadre dudit projet.
En effet, s’en est fié aux dires de Mamadou Camara qui l’assume : ‘’C’est justement ce qui explique la demande d’adhésion massive des Kaolackois, avec plus de 1 500 demandes pour la réalisation de fermes aquacoles, de périmètres maraîchers ou d’unités de production introduites. Une fois la deuxième phase validée, ces dossiers seront triés et traités.’’
Des considérations positives certes, mais des contraintes ont été relevées : la salinité de la nappe phréatique a fait que beaucoup de demandes reçues et approuvées ont connu des difficultés une fois les mini-forages réalisés. Des obstacles ayant servi de leçon selon les responsables du Provale-CV à Kaolack. ‘’C’est ce qui a permis de tester une unité innovante de potabilisation de l’eau’’, précisent-ils.
Autres difficultés : les retards ou non-remboursements notés sur la ligne de crédit, avec quatre promoteurs bénéficiaires n’ayant toujours pas honoré leurs engagements de remboursement intégral.
De plus, il a été mentionné, lors de la réunion d’évaluation, ‘’des retards dans l’exécution des travaux liés aux lenteurs des entreprises’’.
‘’Des entreprises défaillantes retardent les projets. L’engagement et l’appropriation du projet par les bénéficiaires font parfois défaut, mais grâce à des mécanismes adéquats, nous avons surmonté ces difficultés’’, ont soutenu les responsables.
Le Provale-CV ne se limitant pas à cette période de cinq années, sa deuxième phase se prépare déjà. En effet, les bailleurs tels que la Banque africaine de développement (Bad) sont prêts à injecter 120 milliards F CFA pour neuf régions, contre 80 milliards lors de la première phase couvrant huit localités.
Seulement, sans l’approbation des nouvelles autorités – toujours attendue – la deuxième phase est au point mort, malgré ‘’la décision en conseil d’administration des bailleurs de financer la phase 2 du projet’’.
Bachir Kane