Le nouvel inspecteur d’académie face aux défis à relever

À Kolda, les acteurs de l’éducation font face à plusieurs défis, surtout dans les 22 lycées de la région. Il s’agit du déficit de professeurs et d’une pléthore d’abris provisoires. À cela s’ajoute le problème de tutorat, qui est un facteur de décrochage scolaire, ainsi que le manque de cantines dans de nombreux établissements. Ces problèmes majeurs ont des conséquences sur le bon déroulement des enseignements-apprentissages, comme l’a constaté le nouvel inspecteur d’académie, Mamadou Diop, en tournée dans les différents établissements scolaires.
Dès sa prise de service le 28 octobre 2024, le nouvel inspecteur d’académie, Mamadou Diop, s’est fixé pour objectif d’améliorer les résultats scolaires, étant donné que la région de Kolda avait occupé la dernière place au niveau national avec un taux de 37,43 % lors des résultats définitifs de l’examen du Baccalauréat 2024. Pour y parvenir, le patron de l’académie du Fouladou a convoqué tous les inspecteurs, enseignants, associations de parents d’élèves et autres acteurs clés du système éducatif pour identifier les causes de cette baisse de performance et élaborer des stratégies d’amélioration.
La rencontre visait notamment à renforcer l’encadrement pédagogique, à améliorer les conditions de travail des élèves et à encourager un suivi plus étroit des élèves de terminale. Elle s’inscrit dans la volonté de remédier au contraste frappant dans les résultats de la région. En effet, alors que les élèves de Kolda enregistrent des résultats remarquables au BFEM (Brevet de Fin d’Études Moyennes) et au CFEE (Certificat de Fin d’Études Élémentaires), les performances au baccalauréat restent préoccupantes. « Nos élèves excellent au BFEM et au CFEE, mais cela ne se répercute pas encore sur les résultats du bac. Il est essentiel de comprendre ce phénomène et d’y apporter des solutions », a souligné Mamadou Diop.
Manque d’enseignants, pléthore d’abris provisoires…
Fort de ce constat, Mamadou Diop a effectué une tournée dans tous les lycées de la région, non seulement pour prendre contact avec les acteurs de l’éducation, mais aussi pour s’enquérir de leurs conditions de travail. « Cette tournée m’a permis de constater qu’il y a un déficit d’enseignants dans les lycées. Je suis allé dans un lycée où le proviseur, lui-même professeur de SVT, a 23 heures de cours. Face à ces problèmes, n’ayant pas de solutions, il a plongé », a-t-il dit.
Au cours de la tournée, les acteurs de l’éducation ont réaffirmé leur volonté et leur engagement à accompagner le nouvel inspecteur d’académie dans l’amélioration des résultats scolaires.
Mamadou Diop a ajouté que « le manque d’infrastructures scolaires est aussi l’un des goulots d’étranglement qui anéantissent les efforts des acteurs de l’éducation. C’est le cas au lycée de Ndorna, qui n’a pas de blocs administratifs. Le principal y travaille à l’ombre des arbres. D’ailleurs, c’est là où je l’ai trouvé ».
Deux facteurs de décrochage scolaire dans les écoles
Au Fouladou, de nombreux élèves abandonnent leurs études faute de tuteurs et de cantines scolaires. « La région de Kolda a un besoin urgent de cantines. Lors de la tournée, un professeur m’a dit qu’il y a au moins 15 élèves qui passent la journée ici sans manger pour attendre les cours de l’après-midi. Mais vers les mois de mars-avril, vous vous rendez compte que parmi ces 15 élèves, il ne reste que cinq (5), et le reste a abandonné les études, faute de tuteurs et de cantines scolaires », a-t-il déploré.
En outre, d’autres problèmes, notamment l’organisation des examens, sont également à prendre en compte.
NFALY MANSALY