Publié le 16 Sep 2016 - 20:20
A L’INSTAR DE MEDINA GOUNASS, DALIFORT, WAKHINANE NIMZAT, ETC

Les inondations perdent du terrain dans la banlieue

 

La croisade contre les inondations est en train de porter du fruit dans la banlieue dakaroise. A Médina Gounas,  Dalifort et Wakhinane Nimzatt, entre autres communes, elles se conjuguent désormais au passé. Par contre, elles restent prégnantes dans d’autres. Reportage.

 

Les averses qui se sont abattues, ces derniers jours sur le sol dakarois, notamment, dans la banlieue, n’ont pas eu les effets redoutés. Dans un passé récent, on serait surement en train de penser à l’organisation d’un téléthon pour venir en aide aux sinistrés, après avoir déclenché le plan Orsec. Tout n’est donc pas rose, mais il y a des améliorations notables dans de nombreux anciens bastions des inondations. C’est le cas dans la commune de Médina Gounass où EnQuête s’est rendu. La zone a été durement frappée durant la dernière décennie. Des centaines sinistrés ont ainsi été recasées dans les cités Jaaxay et Tawfekh. Pour celles qui sont restées, le spectre des inondations s’est éloigné pour, espèrent-elles, toujours. Aujourd’hui, dès qu’il arrête de pleuvoir, les populations sortent pour vaquer à leurs occupations. Une première depuis longtemps, signale-on.

‘’Vous ne pouvez pas savoir l’impact des travaux (NDLR : il s’agit des travaux effectués dans le cadre du projet de gestion des eaux pluviales (PROGEP) piloté par l’Agence de développement municipale) dans cette zone, car vous n’habitez pas ici. Dans le passé, dès la première grosse pluie, les eaux élisaient domicile pendant presque 11 mois sur 12. Mais le constat est que, depuis le début de l’hivernage, on ne se plaint pas. On sort de nos maisons pour prendre l’air, après la pluie. Et pourtant, les travaux ne sont pas terminés’’, souligne Yacine Gassama. Cette dame vit dans cette commune, depuis plus de 30 ans. Ici, loin des routes coupées, des maisons envahies par les eaux et des cimetières inondés, la vie a suivi son cours normal, après la pluie de mercredi matin.

‘’Nous demandons l’achèvement des travaux’’

Dans cette partie du département de Guédiawaye, les inondations sont devenues de mauvais souvenirs. Sur l’axe qui mène du rond-point Tally Bou Bess au lycée Seydina Limamoulaye, en passant par la mairie de la commune de Médina Gounass, les enfants jouent au football, à chaque fois que le ciel a fini d’ouvrir ses vannes, depuis le début de la saison des pluies. D’ailleurs, le sujet les intéresse. Il ressort de leurs témoignages que leur commune respire enfin et qu’ils ne vivent plus sous la hantise des inondations. ‘’On ne se plaint plus. On joue au football quand il pleut. Il n’y a plus de moustiques et, du coup, on vit en parfaite santé. Dans le passé, nous avions pas mal de malades souffrant de paludisme’’, souligne Ibou Diaw, le plus âgé d’entre eux.

Ailleurs, à Dalifort, il semblerait également que les inondations soient devenues un mauvais souvenir. La commune vivait encore, dans un passé récent, sous la hantise des pluies diluviennes et leurs lots de désagréments. A chaque fois qu’il pleuvait, les abords de la mairie de cette commune baignaient dans les eaux de pluie. Ce qui n’a pas été le cas ces derniers jours. ‘’Je ne veux pas aller trop vite en besogne, mais c’est rassurant, avec ces travaux. Même si, c’est un peu trop tôt pour juger des résultats. Pour l’heure, retenez que nous sommes satisfaits de ce qui a été fait dans toute la commune de Dalifort’’, déclare le vieux Abdoulaye Djité. Le militaire à la retraite d’ajouter : ‘’Ce qui nous importe, c’est le bien-être de la population. Depuis plus de 30 ans, c’est la première fois que j’ai pu étaler ma natte, quelques minutes après la pluie. Nous demandons au maître d’ouvrage de ces chantiers d’achever les travaux.’’

Il reste du chemin à faire

Dans la lutte contre les inondations, les résultats sont certes là, mais c’est loin d’être gagné. Car, certaines communes sont encore frappées, dans une moindre mesure, par le phénomène. C’est le cas à Grand Médine, Aladji Pathé, Grand-Yoff, Djiddah Thiaroye Kao, Guinaw Rails, entre autres. Là-bas, les populations ne demandent qu’une seule chose à l’Etat : sortir des eaux.

Il faut aussi ajouter que 58 milliards de F CFA ont été investis par l’Etat du Sénégal dans le système de drainage des eaux de pluies dans la zone périurbaine de Dakar. Et ce projet est piloté par  l’Agence de développement municipal (ADM).

 CHEIKH THIAM

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