Publié le 29 Oct 2025 - 10:37

La FGTS/B rejette le pacte social

 

La Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS/B) monte au créneau contre l’institutionnalisation du Pacte social. Dans une déclaration rendue publique hier, la centrale syndicale dirigée par la succession du regretté Sidya Ndiaye s’interroge sur « l’utilité réelle » d’un tel mécanisme, qu’elle qualifie de « nouvelle forme de participation déguisée » visant à neutraliser les travailleurs. Durant la campagne pour les élections de représentativité des centrales syndicales, la FGTS/B avait défendu ce qu’elle appelle « la troisième voie syndicale », une orientation axée sur la promotion et la protection du travailleur.

Pour la Fédération, cette voie s’oppose à la « néo-participation » des centrales dites représentatives, accusées d’avoir troqué leur liberté contre un « pacte de stabilité sociale et économique » sans contrepartie réelle. La FGTS/B estime que le gouvernement et certains partenaires sociaux ont instauré ce pacte sans solder les nombreux contentieux sociaux hérités du passé : arriérés d’augmentation de salaire, indemnités de logement impayées, décrets non signés relatifs aux plans de carrière dans l’éducation et la santé, ou encore le reclassement des techniciens supérieurs de santé. « Un pacte sans clause de rupture n’est qu’un moyen de museler les travailleurs pendant trois ans, en les privant de leur droit de grève et de toute nouvelle conquête syndicale », dénonce le communiqué.

...La centrale critique également la création d’un dispositif doté d’organes et d’un budget de fonctionnement qui, selon elle, « retire toute sa substance au Haut Conseil du dialogue social », relégué au rang de « faire-valoir ». Pour la FGTS/B, il s’agit d’un chevauchement de missions traduisant « une volonté d’encerclement des travailleurs » via des centrales faîtières déconnectées des syndicats sectoriels. Fidèle à sa « troisième voie syndicale », la FGTS/B revendique une ligne fondée sur la co-construction et la coresponsabilité, dans le respect des conventions internationales 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail.

Elle appelle à un « retour aux fondamentaux du syndicalisme de compromis dynamiques, loin des compromissions et de la vassalisation », qu’elle juge responsables de la désyndicalisation progressive. Dans le même document, la Fédération condamne fermement le licenciement « abusif » d’Omar Foutah Badiane, secrétaire général du SAT2S à la Caisse de Sécurité sociale, ainsi que l’exclusion de syndicalistes de la SOCOCIM et du Radisson Blu. Elle exprime son « soutien indéfectible » à tous ces travailleurs victimes de répression. Enfin, la FGTS/B renouvelle sa revendication d’un récépissé officiel et de sa reconnaissance comme centrale syndicale représentative, forte d’un score de 10,20 %, qui, selon elle, « aurait fait la fierté du regretté Sidya Ndiaye ».

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