Le Sytjust sur le pied de guerre

Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) menace d’aller incessamment en grève. Histoire de pousser le gouvernement à adopter cinq projets de décret relatifs à l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de la justice.
‘’Le service public de la justice sera incessamment paralysé par d’imminentes grèves’’. L’alerte est du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) qui menace de décréter un mouvement d’humeur, après le dépôt du préavis de grève, le 24 octobre dernier, sur la table du ministre de la Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public. C’est pour exiger du gouvernement l’adoption de cinq projets de décret.
Le premier est relatif à l’organisation et aux règles de fonctionnement du Centre de formation judiciaire (Cfj). Le deuxième a trait au statut particulier des fonctionnaires de la justice. Les syndicalistes réclament aussi l’adoption du texte fixant le mode de répartition des sommes versées au titre des droits de délivrance des actes en matière civile, commerciale, criminelle, correctionnelle, de simple police. Mais aussi des sommes retenues sur paiements effectués, dans le cadre des saisies-rémunération et d’apposition de la formule exécutoire sur les ordonnances de contrainte en matière sociale. Le projet de décret fixant les droits de dépôt et de délivrance des actes en matière civile et commerciale, et d’apposition de formule exécutoire sur les ordonnances de contrainte en matière sociale, est également une exigence des syndicalistes. Ces derniers réclament, enfin, l’adoption du texte fixant les conditions d’attribution et d’occupation des logements administratifs.
A les à croire, tous ces projets de décret ont été conjointement élaborés par leur syndicat et plusieurs ministères, dans le cadre de la mise en œuvre de la satisfaction des doléances majeures des travailleurs de la justice sur lesquelles le gouvernement et le syndicat étaient tombés d’accord.
‘’Tout le travail préalable à leur adoption a été accompli. Seulement, tous ces projets de décret dorment dans les tiroirs de quelques hauts fonctionnaires qui, délibérément, s’opposent obstinément à la volonté du gouvernement d’opérer des réformes qui prennent en charge nos préoccupations’’, se désolent Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades. Aussi, rappellent-ils avoir, pendant plus de trois ans, privilégié ‘’une démarche pacifique pour un dénouement heureux des blocages, dans le souci constant de maintenir la paix sociale dans le service public de la justice et de préserver le droit des usagers’’.
C’est pourquoi, après plusieurs années de dialogue et de concertation, les travailleurs de la justice se disent ‘’contraints d’exercer ultimement leur droit constitutionnel de cesser collectivement le travail sur toute l’étendue du territoire national, pour protester contre l’absence de réaction du gouvernement face au sabotage perpétré par certains grands commis de l’Etat indélicats’’.
FATOU SY