Publié le 6 Mar 2015 - 04:23
LIBRE PAROLE

La vieillesse est –elle un naufrage ?

 

"La vieillesse est un naufrage", avait dit le Générale  De Gaulle, à l’adresse du Maréchal PETAIN, qui, à 90 ans passés, par les actes constitutionnels de Juillet 1940, avait aboli la 3éme République française et choisi de collaborer avec le 3éme Reich allemand.

Et pourtant, dans notre culture africaine, la vieillesse, tout au contraire, est synonyme de sagesse, d’équilibre, de sérénité et de régulation sociale.

Que vous est-il advenu, donc, Président ?

Qu’est- ce qui est à l’origine de votre  "triangle des Bermudes" ?

Certes, vous êtes un père et les mésaventures de Karim peuvent expliquer, et non pas justifier, quelques écarts de comportement ou de langage.

Mais tout de même !

 Vous êtes, Président sortant de notre République.

Celle qui nous comble de fierté, dans un continent en proie à toutes les dérives. 

Votre statut, dés lors, vous fait obligation de nous respecter, de nous faire respecter.

C’est la contrepartie du respect et de la considération que nous vous devons, ad vitam aeternam.

Comment, alors, Président, pouvez-vous vous permettre de frayer avec les abysses ?

Vous dites ne pas accepter, Karim et vous, que Macky SALL soit au- dessus de vous !

Mais êtes-vous conscient, en disant cela, Président ?

Parce que c’est un fait déjà accompli : vous êtes déjà en dessous ; vous avez volontairement choisi le caniveau, par les paroles  que vous avez prononcées.

Vous avez choisi le caniveau par votre posture, indigne d’un ancien Chef d’Etat.

C’est vous qui nous administrez la preuve que vous êtes, vous aussi, esclave.

Esclave de votre passion.

Esclave de votre haine aveugle.

Esclave de votre démesure.

Président, vous nous avez fait très mal.

Léopold Sédar SENGHOR  avait continué de nous accompagner, jusqu'à son dernier souffle, dans l’honneur et le respect.

Abdou DIOUF, conscient de ce qu’il incarne, s’est toujours imposé un devoir de réserve.

Et on aurait attendu de vous, l’universitaire doublé du patriarche, une flamboyance de pertinence et de sagesse.

Quelle est, en définitive, la finalité des diplômes que vous collectionnez ?

L’ancêtre avait répondu à son petit-fils, fier de lui exhiber ses diplômes, que l’Université venait de lui délivrer :

«Mon petit, tes classes sont terminées ; maintenant, tes études commencent».

Président, le Sénégal ne renie rien du travail accompli, durant les deux  mandats qu’il vous avait confiés.

Mais faites-lui l’honneur, vous qui vous prévalez d’un doctorat et d’une agrégation, de commencer vos études. Dans l’humilité.

Il n’est jamais trop tard. Sauf pour l’histoire.

Parce qu’elle ne se réédite pas. L’histoire ne se réécrit pas.

Vous n’étiez  pas partie-prenante dans la longue marche, Président.

Vous n’êtes pas issu des rangs des preux qui ont forgé l’histoire de l’Afrique.

Vous n’étiez pas, Président, parmi les chevaliers des batailles épiques. Vous n’avez pas côtoyé, durant les jours de braise, de l’après-deuxième guerre mondiale, les Lamine GUEYE, Léopold Sedar Senghor, Mamadou DIA, Abdoulaye LY, Cheikh Anta DIOP au Sénégal, Félix Houphouët-Boigny, en Côte d’Ivoire, Sékou TOURE en Guinée ; ou encore Gabriel LISETTE au Tchad, Jean Rabemananjara à Madagascar, ou Mamadou KONATE au Soudan (actuel Mali).

Tous ces dignes fils de l’Afrique ne s’embarrassaient pas de considérations de castes, de privilèges de naissance, de préséances protocolaires artificielles, volontairement entretenus et encouragés-en ce qu’ils divertissent de l’essentiel-par un pouvoir colonialiste incapable de concevoir le progrès.  

Ces acteurs éminents des luttes politiques pour l’émancipation des peuples assujettis, avait d’autres préoccupations, Président, que de disserter sur la nature anthropologique de leurs adversaires politiques.

Leur opiniâtreté, leur foi en la cause qu’ils défendaient, la permanence de leurs efforts, ont contribué, très largement, à la décolonisation, et, en définitive, à l’affranchissement du joug colonial.

Ces glorieux combattants de la libération, ont, dans des contextes difficiles, fait leur, la déclaration des droits de l’homme et des citoyens, reprenant, ce faisant, le flambeau des révolutionnaires de 1789.

Où, donc, étiez – vous, Président, en ces temps de combats pour la dignité partagée, l’égalité des hommes.

Sans doute, ne vous êtes- vous référé au bilan noble de ces prestigieux libérateurs, lorsque, par dérapage sémantiques, peut- être, vous parlez d’esclave.

Président, les Sénégalais n’en croient toujours pas leurs oreilles, quand vous parlez d’anthropophage. Mais tout est lié, en définitive.

Il n’est pas impossible, mais s’il s’agit de paradoxe, de voir quelqu’un crouler sous ses parchemins, tout en affichant son indigence de culture.

Président, vous vous n’êtes pas affiché comme archétype du genre, en taxant les parents de votre successeur de "dëmm".

Vous avez délibérément fait fi de votre statut d’ancien Chef d’Etat.

Mais, tout compte fait, peut-on vous en faire grief ?

Ceux qui vous connaissent bien, peuvent attester, sans vous blesser, que vous manquez de conscience politique.

Après tout, ce n’est qu’en 1974, hier, quand le président SENGHOR a procédé à la fameuse ouverture politique, symbolisée par les non moins fameux " quatre courants", que vous vous-êtes engouffré dans la brèche. Vous êtes, pas conséquent, entré dans l’arène politique par effraction. Est- ce cela qui explique votre style singulier, déroutant ? Votre comportement de franc-tireur, toutefois, s’il vous a réussi jusqu’à présent, peut vous dérouter des règles non écrites, mais surtout de l’éthique.

  Et lorsqu’on se met en marge de l’éthique…       

El Hadji Abdou Aziz FAYE

Secrétaire permanent

 Du bureau politique

 Du Parti pour le Progrès et la Citoyenneté (PPC)

 Rufisque

 

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