Publié le 13 Dec 2013 - 12:01
LOI DE FINANCES 2014

 Un budget porté vers la production de richesses

 

Pour la loi de finances 2014, le gouvernement mise sur la production de richesses pour accroître le développement économique. Le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Mouhamadou Makhtar Cissé, qui faisait face hier à la presse, estime que pour créer de la richesse, il faut investir dans des secteurs qui ont un impact direct sur les populations.

 

Les députés ont adopté à l’Assemblée nationale, depuis lundi dernier, le projet de budget de la loi de finances initiale 2014. Cette année, le budget a connu une hausse considérable, passant de 2 531,1 milliards en 2013 à 2 732 milliards en 2014, soit une augmentation de 900,2 milliards. Trois jours après son adoption, le ministre délégué auprès du ministre de  l’Économie et des Finances, Mouhamadou Makhtar Cissé, a rencontré la presse, pour des échanges sur la LFI 2014. Ce budget, a indiqué Mouhamadou Makhtar Cissé, va mettre l’accent sur la création de richesses. 

Ainsi, une enveloppe de 942 milliards, ce qui représente 35% des ressources totales du budget, a été alloué aux investissements. Par ailleurs, afin de créer de la richesse, il est évident, selon le ministre délégué, qu'il faut investir dans des secteurs comme la santé, l’éducation, l’énergie et les infrastructures qui ont un impact direct sur les populations. C’est pourquoi, souligne l’ancien directeur général des douanes, ‘’l’orientation des investissements va porter sur des programmes prioritaires, en finançant des secteurs productifs et sociaux qui ont un fort impact sur la création de richesses nationales’’.

‘’Nous avons un taux de croissance de 4,6%, alors que le poids démographique est de 2,6%.  Ce qui fait que le poids démographique absorbe la création de richesses et ne laisse que très peu de marge de manœuvres à l’Etat. Alors, dit-il, il faudrait un taux de croissance de 7%, pour créer de la richesse et améliorer les conditions de vie des Sénégalais’’.

Selon le ministre, le premier secteur pour relancer la croissance économique est l’agriculture. L’économie nationale doit être tirée par la production agricole. Mais, la réalité est tout autre. Car, fait savoir, M. Cissé, le secteur reste dépendant de la pluie, bien qu’il emploie plus de 60% de la population. Il faut alors, poursuit-il, relancer la production agricole, pour accroître la croissance économique et lutter contre la pauvreté. ‘’Il ne faut pas oublier que 60% de la population est en milieu rural. Nous avons un handicap de double dépendance : une dépendance alimentaire, parce que nous ne produisons pas ce que nous mangeons et nous ne mangeons pas ce que nous produisons, mais aussi du point de vue économique’’, souligne-t-il. Il est nécessaire selon lui de moderniser notre agriculture.

640 milliards pour le développement du capital humain

Par ailleurs, créer de la richesse revient pour lui à investir sur le capital humain. Donc, ajoute-t-il, ‘’il faut investir dans la ressource humaine, dans le capital humain, avec des hommes bien formés et bien soignés. A peu près 640 milliards seront investis pour aider l’homme sénégalais à être bien formé, à être bien soigné’’. En outre, l’énergie reste encore une question problématique. Face aux journalistes, le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des finances, chargé du budget, a soutenu que le déficit énergétique constitue une contrainte pour les finances publiques, mais aussi pour les ménages.

D'autant plus que quelque 6 millions de Sénégalais n’ont toujours pas accès à l’électricité et utilisent des bougies ou des lampes tempêtes. Ce qui justifie, renseigne-t-il, le programme d’électrification du monde rural, pour une somme de 17,4 milliards F Cfa.

1 Sénégalais sur 2 a moins de 18 ans

En outre, le Sénégal a une population relativement jeune. D’après Mouhamadou Makhtar Cissé, ‘’1 Sénégalais sur 2 a moins de 18 ans, 10 millions de Sénégalais ont moins de 25 ans, 4 millions de Sénégalais ont moins de 20 ans’’. Ce qui nécessite un besoin important pour l’éducation et la formation. ‘’Pour améliorer les conditions de création de la richesse, il faut investir dans l’environnement des affaires, investir dans les ressources humaines, mais aussi dans les infrastructures de base. Quand nous avons une dépendance énergétique, une dépendance alimentaire, les contraintes qui pèsent sur le secteur privé national, et en face une population rurale, une population très jeune, ça veut dire que nous avons des besoins extrêmement importants en termes d’éducation, de formation’’, a laissé entendre le ministre chargé du Budget.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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