Publié le 17 Jan 2019 - 23:32
LUTTE CONTRE LES ACCIDENTS DE LA ROUTE

Les parlementaires s'engagent

 

1,25 million de morts et des milliers de blessés dans le monde, chaque année, sur les routes.  Au Sénégal, des milliards sont perdus et des milliers de morts enregistrés. D’où l’implication des députés.

 

Selon le constat de l'Organisation mondiale de la santé (Oms) sur la charge mondiale de morbidité, la route tue plus que le Vih/sida, le paludisme, la tuberculose et le diabète. En dépit des nombreux investissements consentis par les États afin de garantir davantage la sécurité routière, elle demeure toujours une problématique. Au Sénégal, les députés ont mis en place le Réseau des parlementaires pour la promotion de la sécurité routière. Seydou Diouf, le président de ce réseau, s’en explique : ''Nous avons pensé, en tant que députés, et de manière volontaire, que cette question interpelle la nation. Deux morts par jour, 635 sur l'année, des accidents de plus en plus mortels. Cela nous interpelle tous. Ça devient un fléau national. Et les parlementaires ne peuvent pas être en dehors de cette réflexion-là.'' 

Le président de l'Association nationale des victimes d'accidents, Ousmane Ndoye, ne dit pas autre chose : ''Nous perdons 750 milliards sur les accidents de la circulation et des milliers de morts'', regrette-t-il.

Ces accidents sapent les efforts déployés pour réduire la pauvreté et promouvoir une prospérité. Le manque à gagner pour les pays en développement est de l'ordre de 1 à 5 % du produit intérieur brut (Pib). Ce qui fait dire au président du réseau que non seulement la route tue, mais elle tue aussi les acteurs actifs. ''Donc, économiquement, ça a un impact sur le produit intérieur brut. Mais la route tue aussi les enfants. Ça veut dire que c'est l'avenir de ce pays qui est menacé par des comportements irresponsables'', regrette le parlementaire. Seydou Diouf pointe du doigt l’attitude déficiente des humains. ''Nous avons des problèmes liés à la discipline, au fatalisme. Cette course effrénée vers l'argent. Quand un chauffeur est fatigué, au lieu de se reposer, il pense aller faire une autre charge de passagers pour pouvoir augmenter son gain. C'est une question de cupidité'', déplore le député Diouf. 

Ainsi, le président de l'Association nationale des victimes d'accidents, Ousmane Ndoye, appelle à un changement de comportement. Puisque les accidents causent beaucoup de morts et de paralysies. ''Dans les hôpitaux, ils font 16 000 interventions par an. À Thiès, on a 200 interventions par mois, y compris les accidents des motos à deux roues'', renseigne Ousmane Ndoye. Il est important, à ses yeux, de mettre en place ''une brigade de l'éducation routière''. ''Ça va jouer sur la conscience des Sénégalais. Elle ne va pas seulement s'occuper des véhicules, mais aussi des usagers qui traversent sans passer par les passerelles'', explique-t-il.

Avec cette brigade qu’il appelle de ses vœux, il y aura moins d’accidents et une célérité dans les interventions. ''Nous avons constaté que les interventions sont très lentes. Ça provoque des morts et des paralysies. Nous demandons aussi que les assureurs prennent en charge les victimes. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des victimes sont assurés, mais leur prise en charge fait défaut'', dit Ousmane Ndoye.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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