Un combat loin d’être gagné

Le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom, a entamé une tournée nationale dans les huit pôles territoires du Sénégal. Le but étant de planter le maximum d’arbres et de sensibiliser les populations pour freiner les effets dévastateurs du changement climatique.
En tournée dans la zone Centre, le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom, a expliqué que sa présence dans la région de Kaolack s'inscrit dans le cadre de la caravane écologique nationale qui a été initiée et lancée par le président de la République le 2 août 2025. Les huit pôles territoires vont être parcourus, selon lui, après le démarrage avec le pôle Centre. ‘’L’objectif de cette caravane est d’aller vers les populations, les collectivités territoriales, les associations communautaires et les groupements de femmes et de jeunes pour les mobiliser autour de l'action de reboisement. Il s’agira également de les sensibiliser sur l'importance de l’arbre’’, a-t-il indiqué.
Au cours de ce déplacement, a souligné le ministre, la forêt classée de Koutal a été visitée pour y effectuer un ‘’enrichissement, parce qu'il s’agit d’une forêt qui joue un rôle très important pour l’approvisionnement du fourrage pour bétail. A Kahone, il a été question de reboiser des lieux publics, notamment des mosquées. La troisième étape a été consacrée à une visite au khalife général de Médina Baye pour solliciter des prières pour la réussite de ce programme de plantation d’arbres dans tout le pays’’.
A l’étape de Médina Baye, les équipes du ministère ont reboisé un axe situé dans cette cité religieuse, au niveau de la place qui était occupée par des marchands ambulants, érigée désormais en place publique.
La dernière étape de cette visite dans le centre du pays a été destinée à la forêt classée de Pathé Abdoulaye Diop, à Nioro du Rip, une zone forestière très importante pour Daouda Ngom, qui soutient que cette étendue de forêt sert de pâturage pour le bétail. Le cadre a été saisi par le ministre pour rappeler que les actions de plantation d’arbres visent à relever les défis environnementaux auxquels la région de Kaolack est confrontée. Il s’agit de la déforestation, du déboisement, de la dégradation des terres et de la perte de la biodiversité.
Pour le ministre, le reboisement est la solution la plus pertinente et accessible pour lutter contre ces fléaux environnementaux. ‘’L’arbre ayant pour but d'améliorer la structure du sol, la fertilité, il joue un rôle central en termes d’approvisionnement en fourrage, mais aussi en aliment pour les humains. Il participe à la lutte contre le changement climatique. L’action de reboisement sert à atténuer les impacts du changement climatique et assure la fourniture de biens et services écosystémiques pour les humains et les animaux’’, a détaillé le ministre de l’Environnement qui appelle les populations de Kaolack et de Nioro à reboiser des arbres en collaboration avec les services forestiers chargés d’accompagner les collectivités territoriales et les associations communautaires à la base.
Un taux de survie des plants estimé à 68 % en 2024
Souvent, rappelle-t-il, le suivi pose problème, après des actions utiles comme celle du reboisement. C’est pourquoi Daouda Ngom a insisté en invitant les populations à suivre l’évolution des plantations. Il renseigne que depuis l'année dernière, son département a initié une campagne de suivi rigoureuse afin de ne pas perdre tous les investissements faits dans ce programme national de reboisement. Rappelant les succès dus à ce suivi, M. Ngom affirme qu’en 2024, 4 212 000 plants ont été mis en terre avec un taux de succès (de survie) de 68 %. ‘’Cette année, une plateforme a été mise en place pour inventorier toutes les plantations effectuées au niveau national et pour faire un suivi des arbres plantés. De ce point de vue, de plus en plus, nous insistons sur le suivi, parce que trois mois après la saison des pluies, nous ferons un suivi pour voir le taux de reprise. Et un an après, on évaluera le taux de survie et trois ans plus tard, des vérifications seront faites sur les arbres pour constater leur évolution’’, a-t-il précisé.
Pour attester de l’engagement des autorités à assurer un bon suivi des plants, le ministre avance que la Direction des eaux et forêts et l’Agence sénégalaise de reforestation et de la Grande muraille verte se chargent du suivi avec un dispositif bien mis en place.
BACHIR KANE