L’équation des accidents

Le Magal de Touba est prévu la semaine prochaine. La région de Diourbel fait partie des zones les plus accidentogènes du pays. En prévision de cet événement, l’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser) mène une campagne de sensibilisation.
La route tue plus que le paludisme et le sida. La révélation est d’Ousseynou Tall de l’Anaser. Il intervenait lors du comité régional de développement (CRD) consacré à la campagne de lutte contre la recrudescence des accidents de la circulation. ‘’D’après les rapports et les statistiques, on dénombre 4 000 accidents par an, avec 745 décès par an et deux décès par jour. Ce qui cause une perte de 160 milliards sur l’économie nationale, représentant 2 % de la contribution du secteur du transport sur le produit intérieur brut (PIB)’’, dit-il.
Au niveau de la région de Diourbel, compte non tenu des accidents notés sur l’autoroute, les représentants des forces de défense et de sécurité ont dénombré, entre janvier et le 31 août 2022, au niveau des deux départements de Bambey et de Diourbel, 955 accidents dont 41 corps sans vie. Pour éradiquer ces accidents ou les réduire drastiquement, il est prévu, dans chaque région, l’élaboration d’un plan régional de sécurité routière. Ce plan doit être participatif, mais aussi inclusif.
Revenant sur l’objectif de cette campagne de lutte contre la recrudescence des accidents, Cheikh Oumar Gaye, le directeur général de l’Anaser a annoncé : ‘’C’est pour recueillir les besoins dans la prise en charge des accidents et la lutte contre l’insécurité routière dans la région. Diourbel fait partie, après le corridor Dakar - Bamako, des zones les plus accidentogènes du pays.’’
Nouveau Code de la route
C’est, d’ailleurs, l’une des raisons qui expliquent que les nouvelles mesures prises lors de la mise en place du nouveau Code de la route ont consisté à corser les peines résultant de certaines infractions. Il s’agit, renseigne Cheikh Oumar Gaye, ‘’de sanctionner sévèrement certains contrevenants. Ces sanctions encourues concernent, pour ceux qui conduisent sans permis de conduire, d’écoper d’une peine de 5 ans et 5 millions d’amende. Pour ceux qui conduisent les véhicules Allo-Dakar, ils risquent 5 ans et 5 millions d’amende. Pour les apprentis qui conduisent sans permis, ils encourent une peine d’emprisonnement de 2 ans et 5 millions d’amende’’.
Cette loi a été votée à l’unanimité des députés présents et sans débat. Elle va entrer en vigueur dans trois années. ‘’Dans le nouveau Code de la route, il n’y a qu’un seul point où on a dit qu’il nous faut un délai de trois ans pour commencer son application : c’est le permis à points. Le permis à points est consacré dans le nouveau Code de la route, dans l’arsenal juridique du Sénégal. L’introduction du permis à points suit un processus qui a commencé depuis le changement des anciens permis de conduire en permis numérisés. Maintenant, il est pris en compte dans le nouveau Code de la route adopté par les députés en avril 2022’’, renseigne le directeur général de l’Anaser.
Lors de cette rencontre, les représentants des forces de défense et de sécurité ont souhaité que des mesures soient prises pour éradiquer les nids-de-poule, ainsi que le désengagement des véhicules accidentés sur les routes. Ils ont beaucoup apprécié la mise en place d’un hélicoptère pour évacuer les blessés des accidents de la route.
Pour les chauffeurs et transporteurs présents à la réunion, il faut que le nouveau Code de la route soit appliqué dans toute sa rigueur.
BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)