‘’Macky Sall va siffler la fin de la récréation’’

La situation que traverse le parti présidentiel ne saurait perdurer. L’assurance est du ministre de la Jeunesse. Dans cet entretien accordé hier à EnQuête, le Secrétaire national chargé des jeunesses de l’Alliance pour la République estime que le président de la République ne va pas tarder à siffler la fin de la récréation. Mame Mbaye Niang n’a pas aussi raté l’opposition sénégalaise. Car à ses yeux, la nouvelle coalition Mankoo Wattu Senegaal n’est qu’un ‘’conglomérat de dealers qui sont à la recherche d’un butin à se faire partager’’.
Comment appréciez-vous la crise qui mine votre parti à moins de trois mois des prochaines Législatives ?
L’Alliance pour la République (Apr) ne traverse pas une crise. Elle traverse plutôt des moments agités et c’est tout à fait normal. C’est dans l’ordre naturel des choses que des ambitions puissent être manifestées à quelques mois des Législatives du 30 juillet prochain. Maintenant, en fonction de chaque background, la manifestation de ces ambitions peut être différente. Mais ce qui est important, c’est que l’APR reste unie et soudée autour de BBY.
Qu’est-ce qui, selon vous, aiguise les appétits ?
Comme j’ai eu à le dire tantôt, on tend vers des joutes électorales où des personnes seront désignées pour la représentation parlementaire. Je pense qu’il y a plus de candidats que de sièges disponibles. C’est normal qu’il y ait une concurrence. Maintenant, pourvu que celle-ci soit saine. Moi, je redoute plus la crise économique, sociale ou sécuritaire qu’une crise politique qui n’est due qu’à des ambitions individuelles. C’est une émulation tout à fait normale, pourvu qu’elle se fasse conformément à la morale, à l’éthique et aux règles démocratiques auxquelles nous sommes tous soumis.
Y-a-t-il, selon vous, de la morale dans les attaques par presse interposée, entre Moustapha Diakhaté et Yakham Mbaye ?
Je ne vais pas verser dans la polémique. Ce sont des gens qui sont responsables. Mais je pense que leurs expressions ne reflètent pas la position de notre parti qui, à chaque fois que le besoin de communiquer s’est posé, le fait en toute responsabilité soit à travers son leader, en l’occurrence le Président Macky Sall, soit à travers le porte-parole Seydou Guèye. Je pense qu’à partir de la semaine prochaine, tout va rentrer dans l’ordre. Les gens seront dorénavant en ordre de bataille. La division ne peut pas être une option pour nous parce que nous avons une vision à matérialiser.
Toujours est-il que votre parti semble être dans la tourmente. Certains de vos responsables continuent de s’insulter par presse interposée. Est-ce que cela ne traduit pas un manque d’autorité de votre leader ?
Je crois que sur à peu près un million de militants, si on a trois responsables qui se chamaillent, cela ne doit pas poser de problème particulier. Cela montre que la discipline de parti est toujours de rigueur à l’Apr. Vous parlez de personnes, de titres, de rangs. Je fais partie des responsables de l’APR mais je ne vous parlerai pas dans ce langage. On ne peut pas empêcher à une personne de défendre ses idées. Ce qui est important, c’est de se ranger derrière la majorité du parti. Je suis convaincu qu’il n’y a pas de crise d’autorité dans le parti. La preuve, mes camarades de parti le vivront la semaine prochaine. On va dépasser toutes ces histoires. Le président de la République va siffler la fin de la récréation.
Pourquoi selon vous, le président de la République tarde-t-il à siffler la fin de la récréation ?
Attendez ! On ne va pas anéantir des gens parce que simplement ils ont des ambitions ou des positions à défendre. On est en démocratie.
Moustapha Diakhaté dit qu’il n’a plus aucune ambition et qu’il ne veut même plus être député.
Ça, c’est son choix. Il a dit qu’il ne veut plus de responsabilités mais qu’il va travailler corps et âme pour matérialiser la vision du président de la République qui est notre dénominateur commun. Aujourd’hui, je pense qu’on ne doit pas ramener le débat à votre agenda vous autres journalistes. Vous voyez les choses à votre manière ; nous, on les voit à notre façon.
On ne peut pas nier le fait qu’il y ait un malaise Aliou Sall au sein de l’Apr.
Il y a deux sujets que l’opposition avait entretenus et qui, peut-être, mettaient certains de nos responsables mal à l’aise à tel point qu’ils refusaient même de se prononcer en public. Vous avez évoqué le cas Aliou Sall à qui certains opposants prêtent les ambitions de devenir le président de l’Assemblée nationale. Vous avez également le débat sur le pétrole. Aujourd’hui, il faut reconnaître qu’on ne peut pas accuser le président de la République d’avoir la volonté de mettre son frère, son oncle ou son neveu, à la tête de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, ce débat est clos. Ce projet a échoué.
Et ce, malgré les moyens qui ont été mobilisés pour distiller ces rumeurs, malgré la manipulation qui a été orchestrée pour faire croire au Sénégalais lambda que Macky Sall a un projet de dévolution monarchique du pouvoir en s’appuyant sur une dynastie dite Faye-Sall. Ce discours ne tient plus la route surtout avec le renoncement d’Aliou Sall à être tête de liste ou même député. Ça, c’est réglé. Donc cet alibi, on ne peut plus l’opposer au président de la République. L’autre alibi, c’est l’histoire du pétrole. Ce sont là des sujets que l’opposition avait fomentés pour affaiblir la majorité présidentielle. Ce sont des sujets qui sont définitivement réglés. On ne va accepter encore de perdre notre temps à donner des explications dès lors que les faits prouvent le contraire Aujourd’hui, il n’y a plus ce débat sur le pétrole, Kosmos ou Timis.
Il n’empêche que le débat sur le pétrole est toujours d’actualité…
(Il coupe) Oui, on va en venir et je vais même vous donner des informations que vous pourrez même apprécier ainsi que nos concitoyens. Mais ce qu’on peut retenir, c’est qu’on ne peut plus reprocher au président de la République cette volonté de créer ou d’entretenir une dévolution monarchique en mettant son frère ou son neveu à l’Assemblée nationale. Il y a eu des prises de décision qui vont à l’opposé de ces rumeurs. Donc on n’a plus le droit de perdre du temps à ce niveau. Aujourd’hui, on comprend nettement le choix du président de la République qui est sécuritaire d’abord. Ce sont les meilleurs au monde dans l’exploitation du pétrole qui se retrouvent au Sénégal, c’est-à-dire les Américains à travers Kosmos, les British à travers BP, la France à travers Total, China qui a un bloc au Sud de la Casamance et bientôt les Russes.
Ah bon ! Les Russes aussi sont de la partie ?
Je vous informe que les Russes ont déposé une demande qui sera analysée. Vous constatez avec moi que les entreprises les plus importantes en termes d’exploitation pétrolière et gazière vont être représentées au Sénégal. Comprenez que tous ces pays sont des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est la carte sécuritaire qui est en train d’être jouée. Je pense que ces cinq pourront faire une concurrence saine au profit du Sénégal et de la nation sénégalaise. Qui exploite mieux le pétrole que Total ? Qui a plus d’expérience ou d’expertise que lui, à part ces cinq entreprises ? Ça, c’est un choix.
Quel est votre avis sur le limogeage ou la démission de Thierno Alassane Sall qui aurait refusé de signer les accords passés avec Total. En arguant du fait que Kosmos ait proposé des offres plus alléchantes ?
Vous savez, je siège en Conseil des ministres en tant que membre du gouvernement. Je ne peux pas aller à l’encontre du communiqué du gouvernement.
A-t-il été limogé ?
Il ne peut en être autrement. Mais Thierno demeure et reste, jusqu’à preuve du contraire, un militant et un responsable de notre parti. Dans un premier temps, il avait quitté le gouvernement suite aux élections locales de 2014. Ensuite, il est revenu. Demain, il peut revenir. C’est normal que dans un parti composé d’humains libres, qu’il puisse y avoir des querelles et des prises de positions. C’est dans l’ordre naturel des choses.
Pouvez-vous nous en dire plus par rapport à ce qui s’est passé ?
Ce qui s’est passé, c’est ce qui s’est passé. Thierno a été démis de ses fonctions.
Mais pourquoi ?
Le pourquoi, il faudra poser la question à lui ou au président de la République si vous en avez l’opportunité.
Est-ce une coïncidence que Total ait signé des accords pour l’exploration du pétrole le jour même où Thierno Alassane Sall a quitté le gouvernement ?
Il ne faut pas voir les choses de cette manière. Total n’est pas venu avant-hier et signé aujourd’hui. Il y a eu un travail en amont, des études qui ont été faites et des réunions qui ont été tenues. Toutes ces réunions ont été d’ailleurs dirigées par le ministre de tutelle. J’ai même lu dans votre journal qu’il y a eu un MOU (Ndlr : Lettre d’intention) qui a été signé entre Total et l’Etat du Sénégal représenté par le ministre de tutelle. Donc les allégations qui sont faites sont une sélection volontaire d’informations tendant à entretenir une désinformation.
Mais pourquoi le président de la République a-t-il confié le département de l’Energie au PM cumulativement à ses fonctions ?
Dans toutes les grandes démocraties, le Premier ministre peut avoir un autre portefeuille. C’est un choix du président de la République qui a la responsabilité de définir la politique de notre nation.
On a comme l’impression que le chef de l’Etat veut s’occuper lui-même du pétrole et du gaz.
De la même manière que le président de la République a décidé que le Premier ministre s’occupe de cela, de la même manière, il a décidé de confier sa politique de jeunesse à Mame Mbaye Niang. On ne peut pas revenir sur tous ces choix. Il faut réfléchir au plus simple pour trouver la vérité. Si on se limite aux faits, Thierno est sorti du gouvernement. Il y a eu un communiqué du gouvernement qui a annoncé un décret numéroté et signé. Je me limite à cela et je refuse de rentrer dans la spéculation. Parce que spéculer là-dessus, c’est donner du grain à moudre à nos adversaires qui n’attendent que des failles pour distiller des rumeurs qui ne reposent sur rien.
Comment appréciez-vous la crise qui sévit dans les rangs de la jeunesse de votre parti ?
D’abord, je n’ai jamais admis cette crise. Je n’ai jamais voulu rentrer dans certaines considérations.
Pourtant, on vous accuse de tirer les ficelles de loin.
Chaque jour que Dieu fait, on m’accuse de tout et Dieu Seul sait que parfois, c’est à travers la presse que je suis au courant de ces informations. Il faut faire la différence entre choc d’ambitions, prise de position par rapport à une situation et crise au sein d’un parti. Quand on parle de la jeunesse, on pense à la fougue, à l’énergie et à l’engagement. C’est normal que des jeunes qui se regroupent défendent des positions communes.
Ce qui est important, c’est que la Convergence des jeunes Républicains (Cojer) est coordonnée par Thérèse Faye Diouf. Il n’y a plus de crise. Je le dis et le répète, la division ne saurait être une option pour nous. Nous sommes en train de matérialiser notre unité sur le terrain politique à travers nos tournées et nos visites de proximité. Pour expliquer aux Sénégalais les enjeux des prochaines Législatives ainsi que les réalisations du chef de l’Etat. Nous avons choisi de prouver la pertinence de ses projets et d’y aller dans l’unité dans le seul but de donner une majorité au président de la République. Contrairement à ce que d’autres personnes pensent, les adultes, les femmes, les cadres, les enseignants et l’ensemble des structures du parti devraient s’inspirer de la jeunesse républicaine et faire le même travail qu’elle est en train d’effectuer sur le terrain. C’est la seule manière de venir à bout de nos adversaires politiques.
Justement, l’opposition vient de mettre sur pied une coalition dénommée Mankoo Taxawu Senegaal au moment où certains de vos dirigeants continuent de se crêper le chignon…
(Il coupe) Dites-moi d’abord qui compose cette opposition. Abdoulaye Wade qui a 99 ans.
Non Me Wade n’a pas 99 ans.
Je vous dis qu’il a environ 99 ans. Abdoulaye Wade avait entre ses mains la présidence et l’ensemble des institutions de ce pays pendant 12 ans. Il avait la possibilité de transformer notre vie sociale et il ne l’a pas fait. Son retour confirme que son seul projet, c’est d’installer son fils à la tête du Sénégal. C’est triste de faire recours à Abdoulaye Wade comme tête de liste de l’opposition.
Mais il n y a pas que Me Abdoulaye Wade dans cette coalition de l’opposition ?
Oui, il y a aussi Pape Diop. Celui qui a encore du mal à justifier les terrains de l’aéroport. C’est ce Monsieur que Abdoulaye Wade a accusé de sacrifice d’albinos dans un passé récent ; c’est encore lui que Oumar Sarr avait accusé de détenir plus de terrains à Dakar. Il y a aussi Idrissa Seck. Ce dernier a été accusé par le président Wade d’avoir pillé l’économie nationale à travers les fameux chantiers de Thiès. Et d’être en possession de 29 comptes bancaires. Jusqu’à présent, il refuse de se prononcer sur cette dernière question. Depuis lors, il ne travaille pas. L’opposition, c’est également Khalifa Sall qui a présenté de fausses factures. Vous pensez que cette coalition-là est crédible ? Non ! Il faut être sérieux. Ces gens-là ont eu la possibilité de prouver ce dont ils sont capables.
Ils ont eu les manettes de ce pays et ils ne l’ont pas amené à bon port. Maintenant, s’ils veulent s’organiser autour d’un conglomérat qui ne vise que leurs propres intérêts, c’est leur affaire. Le peuple n’est pas dupe et je pense que l’avenir va nous édifier. Mais comprenez avec moi que cette organisation ne repose pas sur la morale, l’éthique et l’intérêt national. Parce que ce sont des gens qui ont été dépouillés des privilèges indus qu’ils avaient, qui ont décidé de se battre. Je dis que c’est dans l’ordre naturel des choses. Nous sommes en démocratie. Ils ont le droit de se réunir. Moi, j’ai le droit de dire à mes concitoyens que voilà des gens qui s’accusaient chaque jour de vol, de meurtre et détournement et qui aujourd’hui, se réunissent et ne proposent absolument rien.
Mais ils proposent un changement de paradigme dans la gestion du pays.
Non ! Vous journalistes, vous ne devez pas tomber dans leur piège. Il y a une différence entre critiquer et proposer. Ces gens s’étaient regroupés avec plus de partis et de mouvements citoyens pour demander à ce qu’on vote NON au dernier référendum. Le soubassement de leur engagement était de faire perdre au président de la République le référendum et de déstabiliser le pays en disant que le chef de l’Etat a perdu la majorité et qu’il faut par conséquent organiser des élections anticipées. Ce qui n’a jamais marché. S’ils pensent qu’ils peuvent dérouter les Sénégalais de l’essentiel, l’avenir va nous édifier. Ils n’ont jamais proposé une gestion pour le pétrole. Ils ont critiqué le TER (Train express régional) en reprochant au président de se projeter dans le futur afin que d’ici 15 ans, le Sénégal n’ait pas un problème de mobilité. Vous pensez que si Wade avait fait la même chose on en serait là aujourd’hui ?
On ne peut pas reprocher au Président Wade de n’avoir pas créé des infrastructures ?
Oui, Me Wade a construit des infrastructures. Il a construit 33 km pour plus de 300 milliards. Je parle de faits tels que vous le dites. Nous, nous avons fait le double pour moins que ça.
Pour combien de milliards ?
Pour 400 milliards.
Mais pour combien de km ?
De Dakar à l’Aéroport Blaise Diagne en passant par Diamniadio, pour transporter 120 000 Sénégalais par jour, avec 15 rotations par jour avec des fréquences de 10 minutes.
C’est moins de 50 kilomètres et vous comptez le faire avec au moins 530 milliards de F CFA ?
Oui, à 530 milliards de F CFA.
Mais il y a eu une offre beaucoup plus intéressante que celle d’Alstom. Est-ce que ce choix n’est pas lié au fait que Macky Sall veuille tout donner aux Français ?
Non ! Il faut voir la réalité en face. Moi, je ne suis pas complexé de dire que nous attendons beaucoup de la France. C’est une relation historique. Nous parlons français. Il est plus facile d’acheter un matériel français, à avoir ce transfert technologique parce que cette barrière de la langue ne se pose pas. En outre, lorsque le Président Macky Sall est arrivé au pouvoir, Abdoulaye Wade avait soutenu que s’il fait deux mois, il ne pourra pas payer les salaires. Macky est parti en France où il a eu un appui budgétaire de 80 milliards.
Il n’est pas parti ailleurs. Il est parti en France. Il ne faut pas occulter la réalité. Moi, j’ai travaillé dans l’aviation. A chaque fois qu’on achetait du matériel anglais, on mettait neuf mois pour l’avoir. A chaque fois qu’on achetait de l’Alcatel, on mettait deux mois seulement et l’application était faite. Donc, il y a ces contraintes. C’est la même chose pour le choix du pétrole. Il s’agit de choix sécuritaire, de souveraineté. Beaucoup de pays ont explosé parce que les cinq membres permanents n’étaient pas présents. Le président de la République a fait des choix politiques. De ce point de vue, on ne peut pas lui reprocher d’être mandataire pour définir notre politique nationale.
Pour en revenir à l’opposition, n’est-elle pas dans son rôle de s’unir et d’aller ensemble aux élections ?
Je reconnais leur droit à l’unité, à conquérir le suffrage des Sénégalais ou à chercher une majorité. Mais que tout se fasse conformément à la morale.
Pourquoi dites-vous qu’il n’y a pas de morale dans cette coalition de l’opposition ?
Pensez-vous que je vais m’allier avec vous si au préalable, vous m’aviez accusé de sacrifier des albinos, d’avoir attenté à la sûreté de l’Etat ou d’avoir détourné de l’argent ? Où est la morale dans tout ça ?
Donc vous pensez qu’Abdoul Mbaye et Sonko ont raison de ne pas aller avec cette coalition ?
Moi, je ne dis pas qu’ils ont raison. En tout cas, ils ont analysé des faits. Moi, personnellement, je ne vais jamais m’allier avec des gens qui ont eu la possibilité de développer le pays et qui ne l’ont pas fait.
Peut-on reprocher cela à l’opposition dès lors que l’APR s’est rapprochée récemment de gens comme Souleymane Ndéné Ndiaye et d’autres personnes qui ont eu à tenir des propos très virulents contre le Président Macky Sall.
Il ne faut pas créer cette confusion. Il y a une différence entre responsable et coupable. Quand on est coupable, on l’est. Abdoulaye Wade était coupable de sa gestion. Pape Diop coupable de sacrifice humain, selon Abdoulaye Wade. Idrissa Seck coupable de détournement, aux dires toujours de l’ancien président de la République. C’étaient des accusations ; moi j’ai fourni des preuves et ils n’ont jamais voulu répondre. C’est Idrissa Seck qui l’a dit, les grands bandits ne se disputent qu’au moment du partage du butin. Aujourd’hui, ils sont à la conquête d’un butin. Il faut être sérieux. Moi, j’ai plus de respect pour un Sénégalais qui n’a jamais été responsable de quoi que ce soit et qui a des projets nobles. C’est normal. Mais, on ne peut pas avoir ce passif-là et se regrouper autour d’un conglomérat pour faire pression.
Est-ce que vous n’êtes pas en train de minimiser cette coalition ?
Non, je ne la minimise pas. Un de vos confrères m’avait posé la question à la veille du référendum en me disant : ‘’Monsieur le ministre, pensez-vous que vous allez gagner ?’’ Je lui avais répondu que zéro plus zéro égale à zéro. On prend mille zéros, on les additionne, c’est zéro. Parce qu’on n’a pas besoin d’aller chercher loin pour dire aux Sénégalais que ces gens-là que vous citez, vous concurrencent vous les journalistes. Parce qu’ils ne font plus de la politique. Ils ne font que commenter l’actualité et ne proposent absolument rien. Dites-moi ce qu’ils proposent pour le pétrole ou pour l’emploi des jeunes.
Ils proposent une cohabitation à l’Assemblée nationale.
Soyons sérieux. Dans un pays où la politique de la nation est définie par le président de la République, le Parlement peut certes bloquer les projets de lois et déposer tous les 15 jours des motions de censure afin que le Sénégal ne soit pas stable pendant un an et demi. C’est tout ce qui est possible de faire. Non, les opposants sont dans l’utopie. Ils avaient le même plan au dernier référendum. Le réveil va être brutal pour ces gens-là. Idrissa Seck s’absente pendant quatre ans et revient à la veille des élections pour dire qu’il veut la cohabitation. C’est insulter l’intelligence des Sénégalais. Abdoulaye Wade, qui a donné le meilleur de ce qu’il avait de lui-même au Sénégal, n’a aujourd’hui qu’une seule volonté : aider son fils à être le Président de ce pays. Donc les accusations d’Idrissa Seck contre Abdoulaye Wade se sont confirmées aujourd’hui. Le pape du Sopi ne travaille que pour son fils. Pape Diop a fait beaucoup de deals pour s’accaparer des terrains de l’aéroport. Et il n’ose pas en parler. Ce sont des gens qui ont détourné de l’argent public, qui ont présenté de fausses factures, qui se regroupent pour aller à la conquête des suffrages des Sénégalais. Comment pouvons-nous avoir peur de ces gens ?
L’opposition vous accuse aussi d’avoir protégé des gens qui ont été épinglés par des rapports de l’Ofnac
Moi, j’ai vraiment mal quand je vois l’élite verser dans ces rumeurs. Vous êtes suffisamment informés pour savoir qu’il y a une très grande différence entre l’Ige, l’Ofnac et la Cour des Comptes. Il y a une très grande différence dans l’organisation et dans les procédures. L’Ige transmet au président de la République. L’Ofnac transmet directement au Procureur qui a la responsabilité de poursuivre ou pas. Le Procureur lui-même, dans une conférence de presse, a dit avoir reçu 12 dossiers de l’Ofnac au moment où la presse parlait de 6. Et à l’en croire, tous ces dossiers sont en instruction. Ce sont des rumeurs alimentées par les mêmes gens qui avaient dit qu’on allait légaliser l’homosexualité au Sénégal, donner la présidence de l’Assemblée nationale à Aliou Sall, le pétrole à Timis et Kosmos.
Aujourd’hui que ces trois piliers de mensonge se sont effondrés, ils veulent dévier l’attention des Sénégalais. Nous, nous voulons parler de réalisations. Nous voulons parler de ces Sénégalais qui ne se soignaient pas et qui aujourd’hui reçoivent des soins, de ces Sénégalais qui n’avaient pas de l’eau potable, qui en ont maintenant, de ces Sénégalais qui n’ont jamais eu de lien avec l’Etat mais qui, aujourd’hui, reçoivent des bourses de sécurité familiale. Nous voulons parler de ces milliers de jeunes qui n’ont jamais eu la possibilité d’être financés, mais qui en ont aujourd’hui même si on n’a pas financé tout le monde. Nous voulons parler de ces avancements, de ces pas de géant, des perspectives du pays. On ne va pas accepter qu’un conglomérat de dealers, de gens qui ont détourné de l’argent public, qui se sont accusés de meurtre, de vol et de tous les maux, veuillent aujourd’hui nous dévier de l’essentiel. On ne va pas l’accepter. Ils ne sont pas plus déterminés que nous. Ils n’ont pas plus d’amour que nous pour ce pays. Au moment où ils étaient là, ils avaient la Justice, l’Etat, les Forces de l’ordre et la République ; on les a affrontés et on les a battus. On leur donne rendez-vous à la veille des élections législatives ou très prochainement durant la campagne.
PAR IBRAHIMA KHALIL WADE ET ASSANE MBAYE