L’académie de Matam, qui avait obtenu un taux de réussite de plus de 70 % aux derniers examens du bac, va présenter pour cette année 4 613 candidats. Ces potaches, constitués à plus de 60 % de filles, composeront dans les 26 centres éparpillés dans les trois départements de la région pour tenter d'obtenir leur premier diplôme universitaire.

‘’Ce sont des élèves concentrés et particulièrement motivés que nous avons trouvés dans les différents centres d’examen que nous avons eu à visiter. C’est rassurant’’, relevait le président régional des parents d’élèves de Matam à la fin de tournée traditionnelle des autorités. En effet, une délégation, composée de l’adjointe au préfet de Matam, de l’inspecteur d’académie, de l’inspecteur de l’éducation et de la formation de Matam, du secrétaire général du Conseil départemental de Matam et de l'APE régional, entre autres autorités, a effectué une visite dans les lycées Fadel Kane, de Yero Basse et de Ogo.

La visite a permis de constater le bon déroulement des épreuves suivant les directives du comité régional de développement avec un faible taux d’absence des candidats. ‘’Dans les trois centres que nous avons visités, nous avons constaté 19 absents et les échos qui me parviennent dessinent un taux de présence des élèves à hauteur de 98 %. Le bac à bien démarré et les centres sont bien sécurisés, comme vous avez pu le constater’’, souligne l’inspecteur d’académie.

Selon Dr Mbaye Babou, les filles représentent plus de 60 % de l’effectif des candidats. ‘’Nous avons 16 centres principaux dans l’académie et 10 centres secondaires pour un effectif global de 4 613 candidats et la part des filles est de 60,63 %’’ fait-il savoir.

En effet, la tendance se confirme d’année en année, les filles sont de loin plus nombreuses que les garçons dans les classes. Un phénomène qui trouverait ses racines dans la floraison des motos-Jakarta, selon l’analyse de l’adjointe au préfet de Matam. ‘’Les filles font 60 % de l’effectif et le nombre des garçons est en baisse. Je pense que comme nous l’avions fait avec la Scofi (scolarisation des filles), il faudra travailler pour que les garçons restent dans les écoles. Nous avons identifié un phénomène qui doit mériter toute notre attention si nous voulons sauver l’avenir de nos enfants. C'est le fléau des Jakarta. Nous avons vu qu’il est en train de causer un grand mal à l’éducation de la société. Les élèves sont en train de déserter les salles de classe au profit des motos-taxis. Les parents peuvent être soulagés par l’apport économique des motos, mais cela n'est pas viable. La place des jeunes garçons se trouve dans les écoles’, trouve Néné Diombana.

Dans une salle d'une vingtaine de candidats, il est rare de trouver plus de huit garçons ; les filles dominent largement en nombre, mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter, estime le patron du département de l’éducation dans la région de Matam. ‘’Il n’y a pas lieu de s'alarmer. Il est vrai que les filles sont plus nombreuses, mais c’est ce qui est constaté un peu partout dans le Sénégal. Il faudra mettre une politique pour équilibrer et c’est ce qu’on est en train de faire’’, estime Dr Mbaye Babou.

Il faut rappeler que l’académie de Matam a toujours fait partie du peloton de tête des résultats du bac, en 2023, elle avait obtenu 70 %.

Djibril BA