Publié le 16 Jan 2019 - 16:27
MAURITANIE - INITIATIVE POUR UN 3E MANDAT

Le président Aziz siffle la fin de la récréation 

 

Le mandat du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, prend fin en avril 2019. En attendant, c’est le temps des controverses autour de son départ, même si la Constitution mauritanienne a limité le nombre de mandats présidentiels à deux. Une situation qui a poussé le principal concerné à publier hier un communiqué dans lequel il rappelle sa volonté de respecter la charte fondamentale de son pays. Au grand dam de ses partisans et sympathisants.

 

Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, va boucler son deuxième et dernier mandat à la tête du pays (selon la Constitution) en avril prochain. Le président lui-même a déclaré à qui veut l’entendre qu’il ne briguera pas un troisième mandat, par respect à la Constitution. Mais, en dépit de cette déclaration, certains de ses partisans  sont en train de se faire entendre  pour exiger un troisième mandat au président Aziz.

D’abord, ce sont des mouvements populaires de l’intérieur du pays, comme dans la région du Trarza, qui se sont levés pour organiser des marches de soutien pour un 3e mandat à celui qu’ils considèrent comme ‘’le meilleur président’’ que la Mauritanie ait connu. C’est dans ce sillage  que les cadres, les notables et les militants du parti de l’actuel président (Upr) ont organisé un grand rassemblement au Palais des congrès de Nouakchott, le 27 décembre dernier. Pour réclamer un 3e mandat pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz dont le 2e et dernier mandat s’achève au premier semestre de 2019.

Pour les organisateurs de cette grande manifestation de soutien, le président Aziz est "le meilleur choix pour la présidentielle de 2019, parce qu’étant le seul garant de la paix et de la stabilité du pays, en un mot et en mille, de l’avenir de ce pays".

Pour leur part, les élus de la région du Tagant ont exprimé, dans une déclaration rendue publique, leur ‘’satisfaction concernant la situation générale du pays, ainsi que pour les acquis et les réalisations aux niveaux interne et externe’’. Et, par conséquent, ils ‘’renouvellent leur soutien et leur attachement à Mohamed Ould Abdel Aziz, leur adhésion à sa vision et à la continuation de son régime’’.

Les députés du parti présidentiel, eux, ont tout simplement pris une initiative pour amender la Constitution. A ce jour, plus d’une centaine d’entre eux ont cautionné cette démarche à travers leurs signatures pour tripatouiller la charte fondamentale et permettre à leur mentor de rester au pouvoir.

L’opposition, quant à elle, crie sur tous les toits au scandale et parle de ‘’coup d’Etat constitutionnel’’  en perspective.

Aziz stoppe les initiateurs…

Au moment où les supputations vont bon train, un communiqué de la présidence de la République, rendu public hier, exige l’arrêt des initiatives de soutien pour un 3e mandat. La note souligne que ‘’le président Aziz rappelle sa position constante qu’il avait déclinée dans de nombreuses occasions, en l’occurrence sa détermination à respecter la Constitution du pays et son rejet de tout amendement constitutionnel portant atteinte aux articles 26, 28 et 99 de la Constitution’’. Mieux, il appelle ‘’à mettre fin à toutes les initiatives relatives à la révision des articles de la Constitution susmentionnés’’.

En outre, le président Aziz a invité, par la même occasion, ‘’tous les auteurs des initiatives et tous les Mauritaniens convaincus du style qu’il a instauré, jaloux pour leur patrie et conscients de l’ampleur du développement que le pays a connu, à renforcer leur système démocratique, à consolider les institutions de l’Etat, à resserrer les rangs pour faire face aux ennemis de la patrie et aux adeptes de la division, de la haine, de la violence et de l’extrémisme, et à orienter leurs énergies exclusivement vers la suppression des obstacles qui entravent notre marche, réussie avec l’aide d’Allah, vers davantage de progrès, de prospérité et d’ancrage de l’unité, de la sécurité et de la stabilité’’.

Ibou Badiane (Correspondant en Mauritanie) 

Section: 
SANCTIONS CONTRE LA CPI : La nouvelle dérive trumpienne
MALI : Assimi de plus en plus parano
Trump, Zelensky et la diplomatie vestimentaire
PRÉSIDENTIELLE EN CÔTE D’IVOIRE : Le pouvoir active la justice et invoque le terrorisme
Reconnaissance Palestine
PRÉSIDENTIELLE 2025 AU CAMEROUN : L’éviction de Maurice Kamto, une opposition en miettes et la candidature de trop de Paul Biya
DEUX ANS DE TRANSITION MILITAIRE AU NIGER : La promesse sécuritaire tenue en échec
RECONNAISSANCE DE L’ÉTAT PALESTINIEN : Dakar et Paris sur la même longueur d’onde
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE Ouattara, la tentation d’un 4e mandat et l’ombre portée d’Adama Bictogo
CONFÉRENCE D'URGENCE POUR METTRE FIN AU GÉNOCIDE À GAZA : Le Groupe de La Haye annonce des sanctions contre Israël 
VERS UN NOUVEAU SOUFFLE OUEST-AFRICAIN : Diomaye Faye en visite officielle au Bénin
DIPLOMATIE : Et si le passeport africain devenait enfin plus qu’un symbole ?
USA-AFRIQUE : Les nouveaux termes de l’échange
BABA AIDARA, JOURNALISTE : ‘’Wade avait obtenu le premier Compact, Macky le second, Diomaye…’’
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT : Le Sénégal Partage son Expérience en Financement Social
A Madrid : Un troisième sommet Afrique-Espagne pour continuer d'amplifier les échanges commerciaux
USA : Les Brics expriment leurs «sérieuses préoccupations» face aux droits de douane de Trump
AFGHANISTAN – UN RECORD DE 256 000 MIGRANTS REVENUS D’IRAN : L’OIM alerte sur une crise humanitaire et un grave déficit de financement
DONALD TRUMP CONVOQUE UN MINI-SOMMET AFRIQUE-USA À WASHINGTON : Enjeux minéraux, sécurité et diplomatie ciblée
ATTAQUES DU 1ER JUILLET : Bamako pointe des “sponsors étatiques” sans preuve