Barthélémy Dias dénonce une crise de confiance et de gouvernance

Le Mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk s'est montré particulièrement véhément contre la gestion gouvernementale suite à la troisième dégradation de la note souveraine du pays en moins d’un an, cette fois-ci par l’agence Moody’s, qui l’a abaissée à Caa1 avec perspective négative.
La nouvelle mauvaise note du Sénégal décernée par l'agence de notation Moody's suscite de nombreuses réactions. Dans un communiqué cinglant publié ce lundi, le Mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk de Barthélémy Dias y est aussi allé de son commentaire. Il met en garde contre un signal de méfiance "clair" des marchés internationaux et dénonce une "gouvernance budgétaire sans cap". Le Sénégal serait désormais classé parmi les débiteurs à haut risque, avec des emprunts contractés à des taux supérieurs à 7 % et un ratio dette/PIB atteignant un niveau jugé "historique" de près de 119 %.
Sénégal Bi Ñu Bokk pointe du doigt la suspension du programme du Fonds monétaire international (FMI), qui aurait souligné des "erreurs systémiques dans les chiffres transmis par le gouvernement".
La cause principale de cet effondrement de la confiance, selon le mouvement de Barth, est attribuée à une "déclaration irresponsable et inopportune" du Premier ministre en 2024, affirmant l’existence d’une dette cachée de plusieurs milliers de milliards. Pour le Mouvement, cette sortie a "ébranlé la crédibilité du Sénégal sur les marchés" et brisé des années de confiance."Chaque point d’intérêt supplémentaire représente moins de lits d’hôpitaux, moins d’écoles, et moins d’emplois pour nos jeunes," affirme le communiqué, soulignant les conséquences directes sur la vie quotidienne.
Aux difficultés économiques s'ajoute une crise sanitaire majeure. Le Mouvement a profité de cette déclassification pour aussi alerter sur la progression de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), qui aurait causé 140 cas confirmés et 18 décès au 10 octobre 2025, principalement dans la région de Saint-Louis. Sur ce point, le gouvernement est accusé d'être "sans boussole" et de s'enfermer dans le "déni et la propagande" en l’absence d’un plan d’urgence clair.
Sur le plan fiscal, l’organisation déplore que, pour combler les déficits, les autorités augmentent les impôts et la pression fiscale sur les "plus modestes", tandis que les "privilégiés" seraient protégés.
Face à cette "dérive", Sénégal Bi Ñu Bokk appelle le gouvernement à rompre avec "la fuite en avant" et à passer aux actes concrets. Ainsi, Barthélémy Dias et ses partisans exhortent l'État à “publier le rapport du Cabinet Mazars sur la dette publique pour rétablir la vérité”, “centraliser la dette publique dans un compte unique du Trésor pour une vision consolidée des engagements”. Pour cette partie de l'opposition il faut également une publication mensuelle des “statistiques budgétaires (recettes, dépenses, service de la dette), prenant le Rwanda en modèle de transparence”. En outre, Barth mise sur une réforme du “système fiscal pour le rendre équitable et orienté vers le développement”. En définitive, le Mouvement insiste sur le fait que la dégradation de la note et les retards du FMI ne sont pas de simples "sanctions techniques", mais des sanctions économiques, sociales et politiques qui se traduisent par des prix plus élevés, de nouvelles taxes, et des emplois perdus pour le peuple.
Mamadou Diop