Publié le 21 Jun 2013 - 04:19
Mauritanie

Un leader haratin fustige le système politique mauritanien

 

De retour le 15 juin dernier, d’une tournée européenne qui l’a mené en Irlande où il a reçu des mains du Président de ce pays, le prix Front Line Defenders dédié aux fervents défenseurs des droits humains en danger qui se sont distingué, Biram Ould Dah Abeid, leader du mouvement IRA, n’a pas manqué de fustiger le système politique de son pays. Accueilli en héro à l’aéroport de Nouakchott, par de nombreux militants qui ont bravé la canicule, le président du Mouvement Abolitionniste, piqué au vif, a violemment critiqué le régime du président Aziz.

On ne parlera jamais assez de cet accueil populaire et triomphal du 15 juin dernier, réservé au leader du mouvement IRA, Biram Ould Dah Abeid, de retour d’un périple européen. Après avoir été choisi parmi une centaine de personnalités défenseurs des droits humains en danger, comme lauréat du prix Front Line Defenders 2013, Biram Ould Dah a reçu le 03 Mai dernier, des mains du président irlandais, Michael D. Hinggis, ce prix pour son activisme en faveur des victimes de droits humains.

Lors du meeting organisé pour l’occasion, il est revenu sur la situation des droits humains en Mauritanie, sur le système de « domination raciste et esclavagiste » dénonçant au passage la situation politique du pays.
D’emblée, Biram a témoigné sa gratitude à l’endroit de ses compagnons de lutte. «Je remercie tout le monde pour m’avoir accompagné dans toutes mes actions, dans mes actes posés contre l’injustice, le système de la gouvernance raciste et esclavagiste » a-t-il dit. Visiblement revigoré par ce soutien et cet accueil, il déclare : «Notre dissidence idéologique, notre insurrection morale et notre rébellion contre le système va continuer à jouer le rôle d’une lampe de sape contre ce système jusqu’à son écroulement». Tout comme il a soutenu que son engagement contre l’esclavage au profit de toutes les victimes, les populations victimes d’épuration ethnique durant les années de braise, est sans faille. «Notre engagement est indéfectible à côté des veuves et orphelins des années 89 à 92 » a-t-il martelé non sans réitérer sa dénonciation de l’enrôlement qui prend la tournure «d’une séquestration de la population mauritanienne de leur identité». «Je m’insurge contre l’introduction d’un document étranger (carte de séjour exigée à la diaspora mauritanienne ndlr) comme conditionnalité dans l’enrôlement. C’est de très mauvaise foi de priver la diaspora mauritanienne de leur identité».

Le leader du mouvement abolitionniste a fustigé le comportement de la classe politique nationale. «L’opposition et le pouvoir sont deux têtes d’un même serpent. Ils constituent un système raciste et égoïste. Je leur lance un appel pour leur dire de respecter les Mauritaniens, les populations victimes d’esclavage et de racisme » a-t-il dit. A en croire Biram Ould Dah Abeid, aujourd’hui, «aucun pouvoir, aucun homme, aucun gouvernement et aucun système ne se maintiendra au pouvoir sans le soutien de IRA qui se positionne comme une force incontournable. Je lance un appel au régime raciste pour revenir à la raison » a-t-il soutenu. Selon le président d’IRA, «Le pouvoir doit entamer un processus de déconstruction du système raciste et esclavagiste qui sévit toujours en Mauritanie». Fort du travail de sensibilisation, de conscientisation et de sape effectué par son mouvement dans tout le pays, Biram se positionne comme une force incontournable. «Le vernis ne colle plus et la conscientisation que le mouvement IRA a opérée ne permet plus aux populations de se taire ou d’accepter les solutions trompent l’œil » a-t-il lancé. Pour Biram, «Il est temps que la classe politique de l’opposition comme du pouvoir d’opérer le processus de changement et de transformation ou de réajustement de la situation des populations hélas très nombreuses, victimes de pauvreté et d’esclavage et qui sont les seuls maîtres de la destinée de ce pays » a-t-il averti. Par rapport aux salafistes détenus dans un lieu secret, il a déploré cette situation appelant les autorités à appliquer la loi et le droit.

Biram Ould Dah a promis de créer très prochainement, une centrale syndicale pour mieux défendre les droits des travailleurs victimes ces derniers temps de spoliation de leurs droits élémentaires et fondamentaux. Ainsi, après IRA et le parti RAG (parti Radical pour une Action Globale) créé récemment dont le récépissé est en attente, Biram projette la création d’une grande centrale syndicale.

En clair, la position actuelle de Biram et son mouvement IRA constitue un signal fort adressé au pouvoir et à la classe politique mauritanienne.

IBOU BADIANE (CORRESPONDANT EN MAURITANIE)
 

RECENSEMENT NATIONAL
La Mauritanie compte plus de 3 millions d'habitants

Les résultats du récent recensement effectué entre mars et juin 2013 indiquent que la Mauritanie compte  3.387.886 âmes. Ces chiffres ont été révélés, au cours d'une conférence de presse tenue ce 14 juin dernier par Mr. Sidi Ould Tah, ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement. Selon le recensement, la plus importante concentration de population se trouve dans la capitale Nouakchott avec 25% de la population totale. Le ministre a déclaré que ces résultats serviront de base pour toute planification de politique de développement. Il a également souligné à la même occasion qu’un autre recensement à vocation électoral va être lancé incessamment en prévision des élections municipales et législatives annoncées pour septembre-octobre prochains.

Malgré la gigantesque de son territoire (environ trois fois la France), la Mauritanie n’a que trois millions d’habitants. Une démographie qui, selon un observateur économique, peut bien être gérée par les pouvoirs grâce aux potentialités énormes que regorge ce pays. La Mauritanie, faut-il le rappeler a les côtes les plus poissonneuses du monde et son sous-sol détient du fer, de l’or, du cuire et du pétrole. En dépit de toute cette fortune du sous-sol, le pays vit dans une situation économique désastreuse.

I.Badiane
 

 

 

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