Publié le 21 Jan 2020 - 17:23
MBIDOU, MUSICIEN

Sur les traces de Youssou Ndour

 

Mbidou est un chanteur sénégalais qui dit suivre les pas du Roi du mbalax, Youssou Ndour. Il est son idole. Avec déjà 3 bons morceaux à son répertoire, l’enfant de la Médina cherche à agrandir le cercle de ses fans avant de s’engager sur de grands projets.   

 

Amidou Sall dit ‘’Mbidou’’ est un artiste qui évolue dans la musique traditionnelle sénégalaise. Né à la Médina, à proximité de la maison des grands-parents de Youssou Ndour, il n’est pas allé loin chercher son idole. Il a fait du Roi du mbalax sa référence. C’est d’ailleurs pour lui ressembler qu’il a décidé de faire de la musique. Il a entamé sa carrière entre 2011 et  2012.

‘’Si Youssou Ndour n’était pas de la Médina, je ferais autre chose que de la musique’’, avoue-t-il de but en blanc. Il ne badine pas avec. Il chante comme Youssou Ndour. Il ne veut d’aucune originalité, si ce n’est être Youssou Ndour. Il l’a tellement copié qu’il chante même comme lui et son timbre vocal rappelle celui de l’auteur de ‘’Birima’’.  ‘’Il m’arrive de faire écouter mes chansons à des inconnus. Et ces derniers me disent souvent que c’est Youssou Ndour qui en est l’auteur’’, se glorifie-il.

Seulement, il a encore beaucoup de chemin à faire avant de se hisser au niveau de la star.

Mais cela ne l’effraie point. Il en est conscient et a fait son choix. Car il avait un autre chemin qu’il aurait pu suivre et qui serait moins sinueux. Mbidou se dit bon footballeur qui pouvait espérer une belle carrière professionnelle. Mais le micro a été plus tentant que le ballon rond, même si à un moment il a essayé de jongler avec les deux. Il alliait entrainements et répétitions en studio. Il fallait, à un certain moment, faire un choix. Car, comme dit l’adage, on ne peut attraper deux lapins à la fois. C’est ainsi que Mbidou s’est tourné vers la musique.

‘’J’ai constaté que ceux qui évoluent dans le monde de la musique ne sont pas meilleurs que moi. Je voue un profond respect à tous les musiciens, mais j’ai trouvé que je peux tirer mon épingle du jeu. Le mbalax se porte bien. Les artistes produisent de manière constante et les salles de spectacles sont toujours remplies. Donc, on a tous notre partition à jouer’’, soutient-il. Aujourd’hui, il tisse sa toile tranquillement avec le label Prince Arts.

S’il est anodin qu’un rappeur se définisse comme engagé, tel n’est pas pour un ‘’mbalaxman’’. Mbidou, lui, fait partie des artistes qui mettent leur art au service d’une cause. En témoigne son dernier single ‘’Jigeen’’ (en featuring avec Bass Thioung). Il y rend hommage aux dames et s’associe au combat contre les violences faites aux femmes. Le single est sorti au lendemain du meurtre, à Tamba, de la jeune Bineta Camara.

Pour l’instant, Mbidou compte dans sa discographie trois singles dont ‘’Surrender’’, son premier morceau sorti en 2013 et qui parle d’une histoire d’amour. Il traite de beaucoup de thèmes dans ses textes. Il se définit, dans ce sens, comme un artiste généreux et ouvert d’esprit. Le protégé d’Ibou Ndour ne se fixe pas de limites et prends beaucoup d’initiatives.  

Il est très généreux dans son art, également. Quelques jours après avoir rencontré Pape Diouf, Mbidou a pris la décision de sortir une chanson pour annoncer le concert, en France, de ce dernier, avec ‘’Yonu Bercy’’ en 2018, en featuring avec Bay Demba et King Kangam, un rappeur de la Médina.  ’’Pape était très content. Car il devait faire deux chansons pour annoncer cet évènement. Je lui ai donc allégé ce poids. Et c’est ce que je cherchais. Car, organiser un concert à Bercy n’est point une chose facile. En Afrique, seul Youssou Ndour peut le réussir en deux mois de préparation seulement’’, a dit celui qui ‘’suit les pas’’ du chanteur africain de renommée internationale.

Malgré ses belles réussites, Mbidou garde les pieds sur terre et compte évoluer crescendo.  Il s’entoure de bons conseillers et ne fait rien sans l’aval de ces derniers. Parmi lesquels Ibou Ndour de Prince Art. ‘’Ibou et moi, on se connait bien avant tout cela. Ce qui nous lie va au-delà de la musique. Ce n’est pas un contrat qui me lie à ce label. Je suis un membre de cette famille’’, revendique Mbidou. Il est déjà dans les perspectives et se voit sortir un album et se produire dans les plus grandes salles de spectacles du pays. Mais il n’est pas pressé. Son credo : ‘’Chaque chose en son temps.’’

Pour l’heure, le chanteur veut d’abord conquérir le public du quartier qui l’a vu grandir, en y organisant des spectacles. Il veut également enrichir son répertoire. Il se consacre à travailler ses textes. Issu d’une société de l’oralité, Mbidou, à l'image des griots qui sont capables de mémoriser des récits légendaires ou simplement historiques, produit des chansons sans pour autant les écrire. Amidou Sall ne couche sur papier aucun de ses textes. Il a une méthode particulière. Quand il est inspiré, il enregistre ce qu’il a en tête sur un dictaphone. Il réécoute ses compositions et les améliore au fur et à mesure. Ainsi, Mbidou fait des ossatures et après, comme un styliste, il les habille.  

Par ailleurs, si Amidou veut ressembler à Youssou Ndour sur tous les plans, physiquement, il rappelle un autre chanteur : feu Doudou Sow du Number One, pour ceux qui l’ont connu. Il n’existe pas de hasard ; ce dernier était son oncle. Bon sang ne saurait mentir.

 BABACAR SY SEYE (STAGIAIRE)

Section: