Le grand désarroi

Le mouvement d’humeur des transporteurs s’est ressenti hier à la gare routière de Mbour. Même les marchands de fruits qui squattent d’habitude la gare avaient déserté les lieux. Dans une attente infernale, les usagers ont souffert le martyre. Certains ont attendu en vain une voiture, avant de rentrer chez eux. D’autres ont été obligés de payer le double du tarif normal. Le service minimum a été assuré par les taxis qui ont fait la loi.
Pour rallier Dakar, il fallait débourser 3 000 francs, pour Sandiara 1 000 francs. Beaucoup de passagers qui ne pouvaient pas se permettre de payer les prix du jour ont été obligés de rebrousser chemin. ‘’Depuis 2 heures de temps, je suis installé dans ce taxi. J’attends 3 autres passagers, en vain. Finalement, j’ai appelé à mon lieu de rendez-vous pour déprogrammer’’, témoigne Atab.
Il faut dire qu’à Mbour, les chauffeurs ont veillé au respect de la mesure de grève. ‘’J’ai fait deux fois la navette entre Mbour-Joal et Mbour-Nguéniène. Mais il faut utiliser des ruses pour sortir de la ville. Car les chauffeurs sont placés à la sortie de la ville. Ils nous attendent là-bas pour faire descendre notre clientèle. Ma méthode est de faire descendre les clients avant d’arriver à leur hauteur. Les clients marchent et me retrouvent de l’autre côté’’, explique un jeune chauffeur.
KHADY NDOYE (MBOUR)