Publié le 2 Apr 2024 - 19:31
MBOUR/SOCIÉTÉ – ENTREPRENEURIAT FÉMININ

Quarante femmes entrepreneures réclament leur centre à leur présidente

 

Le mois de mars est symboliquement dédié aux femmes à travers le monde. Elles profitent de ce mois pour exposer leur savoir-faire au monde entier. Mais à Mbour, les femmes de l’association Sope Elisabeth Diouf Magg Daan n’ont pas pu célébrer ce mois depuis plusieurs années, parce qu’elles n’ont plus accès à leur centre. Elle accuse leur présidente d’accaparer les lieux. Elles ont tenu un point de presse pour fustiger l’attitude de la présidente et appellent au secours.

 

Les femmes de l’association Sope Elisabeth Diouf Magg Daan sont au nombre de 40. Il s’agit d’une Association de femmes entrepreneures qui, depuis 1988, a bénéficié d’un espace pour développer ses activités économiques depuis cette période. Mais depuis plusieurs années, ces activités ne marchaient plus, certaines sont parties à la retraite. Aujourd’hui, elles s’opposent à leur présidente Ndiakhate Guèye, qu’elles accusent de s’approprier le centre construit et offert à l’association sous le magistère du président Abdou Diouf, dont l’épouse, Élisabeth Diouf, est la marraine du centre qui porte son nom.

‘’Nous avions l’ambition de travailler dans ce centre dans la fraternité et la convivialité. Mais, notre Présidente Ndiakhate Guèye que nous avons élue presque à vie parce que depuis plus de 40 ans ne nous associe plus au fonctionnement du centre. Il est arrivé un moment où nous ne savions plus rien de ce centre. Les magasins que vous voyez, elle les a mis en location et perçoit le loyer elle-même’’, a dénoncé Ndèye Khady Ndiaye.

Selon la porte-parole des femmes de l’association, elles se sont levées un beau jour et ont  vu une antenne montée dans le centre. ‘’C’est elle qui l’a louée à une compagnie de téléphonie mobile. Ce qui nous fait le plus mal, c’est que nous avons été informées qu’on a commencé des constructions dans l’espace du centre. On nous a informées qu’on va y construire une pharmacie et une station-service’’, a-t-elle indiqué.

‘’On nous a purement exclues de toutes les opérations qui ont abouti à ces manœuvres, alors que le centre est la propriété de toute l’association dont les membres étaient les seules à être présentes dans les moments de difficulté’’, s’est-elle désolée.

De ce fait, a expliqué la porte-parole, elles interpellent ‘’toutes les autorités de la commune, du département et même le président de la République pour que le centre soit retourné à ses propriétaires légitimes. On ne veut pas que des affrontements surviennent’’.

En effet, précise la dame, ‘’nous avions convoqué même une assemblée générale pour discuter des possibilités pacifiques de régler le contentieux, mais elle a emmené sur les lieux ses fils et de gros bras qui ont réussi à perturber la rencontre. On l’appelle à régler le problème pacifiquement, mais elle ne veut pas répondre à cet appel’’.

D’ailleurs, se désole Ndèye Khady Ndiaye, ‘’ce centre a été un exemple pour les regroupements féminins du département. Plusieurs ministres sont venus ici observer le fonctionnement du centre. Nous avons organisé ici plusieurs fois la quinzaine de la femme. On y développait des activités de teinture, de l’élevage, une garderie d’enfants, un centre de couture et beaucoup d’activités de formation. On a fait confiance à notre présidente, mais aujourd’hui on ne sait plus quoi faire’’.

Nous avons tenté de rencontrer la présidente de l’association pour avoir sa version, mais nos tentatives sont restées vaines. Nos colonnes lui restent ouvertes.          

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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