Le Cheds cogite sur les défis africains

Lors de la cérémonie de remise de diplômes des 35 auditeurs en master 2 du Cheds tenue hier, à l’Ucad II, les panélistes ont décelé des maux qui, constatent-ils, plombent le développement de l’Afrique.
Formés en Défense, sécurité et paix, les 35 auditeurs de la première promotion du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds) ont reçu leurs diplômes en master 2. A l’occasion de cette cérémonie organisée hier à l’Ucad II, sur le présidium, les panélistes ont analysé les maux qui plombent le décollage de l’Afrique. D’où l’intérêt de cette formation dont la finalité est de répondre aux crises multiformes qui secouent le continent. Le général de Brigade Paul Ndiaye de décliner lesdits défis: ‘’Ils sont liés à la bonne gouvernance, à la conflictualité, à l’information et à la communication. Il s’y ajoute les coopérations que nous devons tenir entre nos différents Etats. Aujourd’hui, les menaces les plus prégnantes sont relatives au terrorisme, au banditisme et à tout ce que nous pouvons appeler activité transnationale qui menace la stabilité de nos Etats.’’
Selon le directeur général du Cheds, il s’agit, à travers cette structure, de créer un vivier d’acteurs ou d’experts de la défense et de la sécurité à partir du Sénégal, de la sous-région, et de l’Afrique. Pour lui, la réponse à ces préoccupations doit passer par une approche multisectorielle composée.
‘’En donnant des qualifications à ces experts (auditeurs), nous pouvons renforcer tout ce qui se fait dans le domaine de la défense et de la sécurité par les hautes autorités de ce pays. Et nous sommes très satisfaits de ces derniers. Ils ont fait preuve d’abnégation, de détermination, surtout d’assiduité dans les enseignements. Parce que, parmi eux, 2/3 sont des professionnels’’, apprécie-t-il. Le professeur Demba Sy a, quant à lui, prononcé la leçon inaugurale de la rentrée 2016/2017 axée sur ‘’Sécurité et développement’’.
Selon lui, ces deux axes sont devenus un des ‘’refrains’’ des hommes politiques, des membres de la coopération internationale, des acteurs au développement, etc. ‘’Une grande partie des difficultés, dans le cadre de la sécurité en Afrique, est liée à la faiblesse grandissante et le manque d’efficacité de la gouvernance. L’absence d’institutions politiques fortes, surtout compétentes, la prolifération des armes légères dans la corne de l’Afrique, la propagation du terrorisme, des crimes organisés… sont des défis continentaux’’, constate l’orateur. Avant de signaler que tout développement est impossible dans un vide en matière de sécurité.
Par la voix de leur représentante, Selly Yaya Wane, les récipiendaires annoncent avoir mis en place un think thank dénommé Groupe africain de réflexion et d’action pour la paix et la sécurité. Cette structure ambitionne de réfléchir sur les questions liées à la prévention des conflits, à la démocratie, à l’analyse géopolitique, etc.
PAPE NOUHA SOUANE