Publié le 12 May 2014 - 13:21
MEURTRES LORS DES MANIFESTATIONS CONTRE LA CANDIDATURE DE WADE

Les gendarmes de Podor auditionnés au fond demain…

 

Plusieurs mois après leur mise en liberté provisoire, les quatre gendarmes inculpés des meurtres de Mamadou Sy et de Banna Ndiaye à Podor seront auditionnés au fond demain mardi. 

 

Les choses bougent dans l’instruction ouverte sur la mort de l’élève Mamadou Sy et de la septuagénaire Banna Ndiaye, tués le 31 janvier 2012 à Podor, lors d’une manifestation organisée par la section locale du M23 pour protester contre la validation de la candidature de l’ex-président Abdoulaye Wade. L'adjudant Madior Cissé, ex-commandant de brigade de Podor, et ses trois éléments Babacar Sarr, Racine Ndong et Mountaga Gaye, inculpés pour ces deux morts, seront entendus au fond demain, 13 mai. 

Depuis l’ouverture de l’information contre eux, les gendarmes n’ont pas encore été auditionnés au fond. Ce, à cause des différentes requêtes en annulation introduites par leurs conseils. Les avocats avaient, dans un premier temps, introduit une requête pour soulever l’incompétence du juge d’instruction. La défense estimait que seule la Chambre d’accusation de la Cour d’appel avait compétence pour inculper ses clients et particulièrement l’ex-Commandant de brigade, du fait de son statut d’Officier de police judiciaire (OPJ).

Déboutés, les conseils avaient entamé la bataille pour la libération des gendarmes. Alors que la Chambre d’accusation avait enfin délivré le quitus aux pandores en mars 2013, le parquet général avait brisé l’espoir des inculpés, en se pourvoyant en cassation. Au finish, c’est au bout d’un an de détention préventive que l’adjudant Cissé et ses éléments ont finalement recouvré la liberté provisoire. 

… Ceux de Podor à l’écoute du règlement définitif du parquet 

Si le juge d’instruction Mahawa Sémou Diouf n’a pas encore fini l’instruction du dossier des gendarmes de Podor, ce n’est pas le cas pour ceux de Sangalkam. Il s’agit précisément de l’affaire Malick Bâ, un jeune père de famille de 30 ans tué lors de la manifestation de protestation contre l’installation d’une délégation spéciale à Sangalkam en 2012.

L’adjudant-chef Samba Sarr, Commandant de la brigade de Sangalkam au moment des faits et le gendarme Adama Sall avaient été inculpés de meurtre. Ils avaient été placés sous mandat de dépôt en juillet 2012, en même temps que leurs collègues de Podor. 

Dans cette affaire, le doyen des juges, dit-on, a déjà bouclé l’information et transmis le dossier au parquet. Il appartient maintenant à celui-ci de faire un règlement définitif : renvoyer les inculpés devant un tribunal militaire, s’il disqualifie le meurtre en homicide involontaire. Au cas où le meurtre serait retenu, les deux gendarmes seraient renvoyés devant une Cour d’assises militaire. Une ordonnance que la défense ne manquera certainement pas d’attaquer. 

FATOU SY 

 

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