Publié le 20 Jan 2019 - 00:15
NOMINATION D’UN ADJOINT

Le casse-tête du directeur général de la Police

 

Depuis plus de cinq mois, la Direction générale de la Police nationale est sans adjoint. Promu directeur général, Ousmane Sy, qui occupait jusqu’à sa nomination ce poste, a beau chercher, mais certains haut gradés fuient cette station  comme qui éviterait une maladie contagieuse.

 

C'est une situation inédite. Ou presque. Voilà bientôt six mois que la police n’a pas de numéro 2 officiel. Le poste de directeur général adjoint est fui comme de la peste. En effet, si dans d’autres secteurs, certains vont jusqu’à louer les services d'un marabout pour être second, dans la police, c'est tout à fait le contraire. Certains seraient prêts à prier pour ne pas recevoir une telle proposition. Tout dépend aussi du stade où ils se trouvent. D’après certaines sources, le directeur général de la Police nationale, Ousmane Sy, a toutes les peines du monde pour se trouver un adjoint. ‘’Depuis qu’il a été promu directeur général de l’institution, il se cherche un adjoint’’, confie notre interlocuteur. Mais en vain !

Cela peut paraitre invraisemblable pour certains, mais c’est la triste réalité,  d’après nos informateurs. Ils expliquent : ‘’En fait, la plupart des hauts gradés susceptibles d’occuper ce poste préfèrent garder leur position actuelle. Celui de Dga est certes très prestigieux, mais c’est sans grande responsabilité. C’est le Dg qui a la plénitude des pouvoirs. C’est pourquoi le poste n’est pas trop convoité pour les hauts gradés. Surtout quand ils occupent déjà des postes de direction.’’ Et pourtant, dans l’administration policière, les personnes valables ne manquent pas. Nos sources de citer les noms de cinq contrôleurs généraux, tous aptes à remplir cette fonction ô combien stratégique. Il s’agit du directeur de la Police judiciaire Seydou Bocar Yague, du patron du Groupement mobile d’intervention Amadou Hamady Lam, du directeur du Budget et du Matériel Mbacké Faye, de Médoune Diouf, qui a en charge la Délégation générale du renseignement intérieur, et du directeur de l’Inspection des services Isma Seck.

Selon toujours nos interlocuteurs, le directeur général de la police aurait fait la proposition à plusieurs d’entre eux. Mais, pour le moment, personne n’a manifesté de l’intérêt.

Rocambolesque, la situation l’est. Et ce n’est pas sans conséquence dans la chaine de commandement de notre police nationale en proie à des défis multiples. Notre interlocuteur explique : ‘’En fait, le directeur général ne peut pas tout gérer à lui seul. Il lui faut absolument un adjoint pour pouvoir mener son rôle correctement. Actuellement, c’est le Dg qui est obligé d’accomplir aussi bien son rôle que ceux qui normalement devraient être transmis à un adjoint. Cela pose d’énormes problèmes. Ça peut ralentir en effet l’activité de la police.’’

En temps normal, selon lui, c’est le Dga qui reçoit certaines correspondances, les diligente, ainsi que d’autres missions qui peuvent lui être confiées par le Dg. Autant de travaux qui, jusque-là, sont concentrés entre les mains d’Ousmane Sy. Ce, contre même sa volonté. La situation actuelle n’est pas bénéfique pour la police. Sans adjoint, le directeur général aura du mal à se concentrer sur sa propre tâche.

Cette situation ne pouvant plus perdurer, l’on tient, de sources bien informées, que les choses pourraient bouger très prochainement. Car, expliquent nos interlocuteurs, le patron compte user de son autorité pour s’adjoindre d’office un officier. Il s’agira, pour le boss, de choisir d’autorité quelqu’un et de le soumettre à la tutelle, en l’occurrence le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Ensemble, les deux autorités policières vont saisir le président de la République afin de remédier à cette situation pour le moins incommodante.

Il faut aussi rappeler qu’en cas d’absence, c’est normalement l’adjoint qui doit assurer l’intérim. Faute d’adjoint officiel, c’est le contrôleur général Mbacké Faye qui remplit cette fonction. Aussi, faut-il souligner que l’actuel Dg a occupé le poste d’adjoint pendant presque cinq ans avant d’être promu.

MOR AMAR

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