Publié le 14 Dec 2018 - 00:58
NOUVEL ALBUM ‘’COSAAN’’

Le retour aux sources de Freestyle

 

Freesytle est de retour avec un nouvel album : ‘’Cosaan’’. Un opus très coloré et aux sonorités diversifiées.

 

Cheikh Ibra Fam ! Ce nom ne vous dit rien. C’est normal, le grand public ne le connaît que sous le pseudonyme de ‘’Freestyle’’. Il était sur une belle pente ascendante, au début des années 2010. Comme ensorcelé par un Voldemort, il disparaît. D’un coup. Il nous revient en 2018, avec un album produit par Prince Art et intitulé ‘’Cosaan’’. Il est son troisième album après ‘’Africa United’’ et ‘’Dio-dia’’ sortis respectivement en 2012 et en 2007.  Il est composé de 12 titres, avec presque autant de couleurs musicales. Il vous fait valser dans le vaste univers de la world musique. Le titre éponyme de l’album en est une belle illustration.

Le clip passe d’ailleurs sur les chaines de télévision depuis quelques jours. Dans la composition musicale comme dans le choix des mots, Freestyle appelle à un retour aux sources. Il est donc un beau mixe de diverses sonorités. On ne pouvait espérer moins en découvrant la liste des différents instrumentistes et artistes qui ont collaboré dans ce projet. Il porte les marques d’Ibou Ndour, de Jean-Pierre Senghor, du talentueux saxophoniste de l’Orchestra Baobab Thierno Koité, de Christian Obam et de Hakeem. Dans le monde du showbusiness, ces noms sont connus, mais surtout respectés. Le savoir-faire des uns et des autres n’est plus à démontrer. Certains ont d’ailleurs travaillé avec des grands de la musique comme Youssou Ndour ou encore Akon.

‘’Dingue’’ est une ode pour l’amour. Il est très entrainant et les paroles sont très belles. ‘’Diom’’ est l’hymne de la jeunesse. Avec sa voix suave, sur un style soul, il chante tout le courage des jeunes Sénégalais. Ils sont téméraires, ne crachent sur aucun travail. Le hic, c’est qu’ils peinent à en voir même. Malgré cet environnement morose, l’espoir est tout de même permis. Les Wolofs n’ont-ils pas l’habitude de dire que tant qu’il y a la paix, tout peut se réaliser ? Les jeunes doivent y croire, car il y a cette paix au Sénégal ou celle que doit avoir l’Afrique que chante la nouvelle recrue de Prince Art. En featuring avec Dip, ils ont posé ensemble sur ‘’Better’’ qui peut être le best de cet album pour les mélomanes. Chaque titre de cet album à sa spécificité et ceux qui les découvrent peuvent en sortir stupéfaits.

Ce que propose Freestyle et le label Prince Art est totalement différent de ce qu’on entend tous les jours. C’est normal, serait-on tenté de dire. Freestyle n’est pas que chanteur. Il est également compositeur et instrumentiste. ‘’J’ai commencé à chanter depuis ma naissance. J’ai toujours aimé la musique’’, a-t-il l’habitude de dire. Un amour et une passion qui l’ont poussé à suivre des études dans ce sens. Il a commencé ses premiers cours à ses 10 ans. Il en a une trentaine aujourd’hui et est violoniste, guitariste et pianiste. En sus d’être chanteur. Excusez du peu. Tout un ensemble qui lui permet de pouvoir se balader d’un univers musical à un autre. ‘’Midadi’’, l’une de ses chansons les plus connues, qui est à la base un ‘’Xassaïde’’ de Cheikh Ahmadou Bamba, avec son cachet spirituel,  le montre sous un aspect insoupçonné. ‘’Je m’appelle Cheikh Ibra, donc je suis un disciple mouride et c’est à travers ces genres de chansons que j’affirme mon appartenance’’, a-t-il assuré. Cela occupe une certaine place dans ses compositions. Dans l’album ‘’Cosaan’’, on retrouve cette touche à travers le titre ‘’Talibé’’. ‘’C’est important pour moi de le faire’’, a-t-il déclaré. ‘’Je ne m’impose pas de limites. Je suis mes feelings’’, a-t-il informé. En retrait depuis 2012, il travaillait sur ‘’Cosaan’’. En véritable perfectionniste, il tenait à avoir le meilleur, sinon l’un des meilleurs albums du marché sénégalais. ‘’Depuis 2012, j’observe mes collègues.

J’ai noté toutes les imperfections qu’il y avait dans les compositions. J’ai eu l’impression que la musique n’évoluait pas. J’apporte dans cet album ce qui manquait’’, a-t-il prétendu. Pour lui, tout réside dans l’arrangement. Ici, tout est dérangé, en son sens. ‘’Il y a que certains musiciens sénégalais, je me garderai de citer des noms, chantent sur une seule gamme depuis qu’ils ont entamé leur carrière. Si vous leur faites la remarque, il vous taxe de méchant’’, a-t-il regretté. ‘’Les chanteurs devraient un peu plus écouter les conseils de leurs musiciens. Ici, on n’écoute pas beaucoup les instrumentistes. Or, ils en savent beaucoup sur la musique et peuvent beaucoup leur apporter’’, a-t-il lancé. Eu égard aux performances des chanteurs qui sont en même temps instrumentistes comme Carlou D et Fadda Freddy, on peut accorder du crédit à ce qu’il dit.

Par ailleurs, en plus de sa carrière solo, Freestyle collabore avec l’Orchestra Baobab. Il sillonne le monde avec la bande à Balla Sidibé. Il reprend pour l’essentiel les partitions de Rudy Gomis. ‘’Intégrer un groupe comme Baobab me permet d’acquérir de la maturité dans ma musique. J’acquiers également de l’expérience. Je fais presque le tour du monde avec ce groupe. On fait des scènes inimaginables avec un public de 50 mille personnes ou plus’’, s’est-il enflammé.

BIGUE BOB

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