Publié le 14 Nov 2019 - 23:49
ORDRE DE LA DIRECTION DU GROUPEMENT MOBILE D’INTERVENTION

Les policiers invités à libérer ‘’Seckou Mballo’’ 

 

Les fonctionnaires de police ne servant pas à la Direction du groupement mobile d’intervention (Dgmi) sont invités, dans trois mois au plus, à compter de ce mois de novembre, à libérer les logements qu’ils occupent à la caserne du camp Seckou Mballo.

 

Peur bleue pour bérets rouges. Un avis d’éviction a été notifié, hier, aux policiers du camp Seckou Mballo (sic) de Liberté 6. Une note signée par le directeur du Groupement mobile d’intervention (Gmi) Amadou Hamady Lam, qui donne déjà des cheveux blancs ‘‘aux fonctionnaires de police ne servant pas à la Direction du Gmi’’. Le titre de l’avis écrit en gras ne laisse aucun doute. ‘‘Une sommation de libération des logements par les personnels ne servant pas au Gmi’’ a été adressée aux éléments du camp Seckou Mballo de Liberté 6.

Pour faire court, le groupe opérationnel de Dakar a demandé à ses éléments ‘‘de libérer les logements’’ qu’ils occupent à la caserne du camp. La note, remise individuellement aux intéressés, donne même un délai de trois mois pour que les intéressés quittent ces logements. La notification s’appuie sur l’article 92 de l’instruction ministérielle n°02083/Mint/Dgpn/Fmi/Bl du 18 mars 1980.

L’incertitude et l’inquiétude sont les sentiments les mieux partagés, d’autant plus que les intéressés disent ignorer les motivations subites d’une telle décision. ‘‘Certains ont leurs familles ici depuis bientôt 30 ans, certains 20, d’autres 10’’, se plaignent-ils. D’autres éléments de police, manifestement courroucés par la mesure, demandent même qu’elle soit démocratiquement appliquée. ‘‘Il y a des hauts gradés, y compris des contrôleurs généraux qui ne servent pas au Gmi et qui occupent des logements à la caserne’’, nous confie-t-on.

Les précautions ont été de mise dans l’annonce, puisqu’elle a été faite de manière individuelle aux intéressés et un procès-verbal de notification et de remise d’actes a été dressé par le lieutenant de police commandant le camp, une fois les documents donnés aux policiers.

‘‘Pour dire vrai, personne n’a envie de quitter’’

Le nombre de personnes impactées ? ‘‘Beaucoup. On ne saurait le dire avec exactitude’’. Aucune mesure d’accompagnement n’est prévue en principe, puisque les agents bénéficient d’une indemnité de logement de 75 000 F Cfa. Une somme qui peut dépasser les 100 mille pour les officiers. Même si certains envisagent déjà de quitter, ils n’en dénoncent pas moins la modicité de la somme, vu les loyers hors de prix à Dakar.  Une première alerte a été donnée à ces policiers, ‘‘plutôt une rumeur’’, précisent nos interlocuteurs, que le chef de l’Etat aurait concédé à les laisser continuer à y résider, en constatant de visu le délabrement de plusieurs logis. ‘‘Pour dire vrai, personne n’a envie de quitter. Tout le monde est inquiet. Certains sont en mission à l’extérieur et cette nouvelle leur tombe sur la tête comme ça’’, se plaint-on du côté de ce camp nichant à Liberté 6. Ces policiers disent être dans l’optique de soumission à la hiérarchie.

La Direction du groupement mobile d’intervention (Dgmi) est l’une des sept directions techniques et opérationnelles de la Direction générale de la police nationale (Dgpn). Sa mission principale de maintien de l’ordre requiert une capacité de mobilité à tout moment.

Le Bureau des relations publiques de la police nationale, contacté par ‘’EnQuête’’ hier dans la soirée, a donné sa langue au chat. Il a soutenu, par la voix du commissaire Touré, qu’il ‘‘va faire un communiqué dans ce sens’’.

OUSMANE LAYE DIOP

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