Publié le 9 Jan 2015 - 19:40
PELERINAGE A LA MECQUE

 Les voyagistes listent les maux et se préparent à la privatisation

 

Le Consortium des organisateurs privés pour le Hajj et la Umrah (COPHOM) a organisé un panel hier pour faire l’évaluation du dernier pèlerinage aux lieux saints de l’islam. La question de la privatisation, agitée par les autorités, était également à l’ordre du jour.

 

Le système actuel du pèlerinage à La Mecque est défaillant, selon le Consortium des organisateurs privés pour le Hajj et la Umrah (COPHOM). Hier, la présidente du COPHOM, Safiétou Diongue, a dénoncé les nombreuses carences de l’État sénégalais dans l’organisation de ce voyage aux lieux saints de l’islam. « Le système actuel des quotas est décrié par la majeure partie des organisateurs, et leur retard dans la publication ainsi que leur vente irrégulière portent un lourd préjudice aux organisateurs. Il y a eu une mauvaise distribution. Beaucoup de privés et même le Gouvernement ont raté les cinq jours de Médine. Il y a eu beaucoup de dysfonctionnements », a-t-elle dénoncé.

Le transport, la prospection et la réservation d’hôtels, les retards de vol… sont indexés comme les manquements les plus récurrents des autorités sénégalaises et saoudiennes, chacune en ce qui la concerne. « C’est l’échec du Sénégal devant la Ummah. On doit faire les assises du pèlerinage. Le pays était classé premier ou même deuxième pour son organisation, mais à un certain moment, il a reculé », s’est désolée Safiétou Diongue.

Les défaillances ont été plus visibles en terre saoudienne où la restauration des pèlerins du dernier hajj a frisé le fiasco. « Le monopole de ces activités attribué au seul partenaire saoudien doit être renégocié. Ce dernier doit pouvoir travailler en parfaite collaboration avec les cuisinières sénégalaises », estime Safiétou Diongue.

Lors du dernier hajj, le climat délétère s’est aggravé lorsque les autorités saoudiennes ont refusé les chèques émis par la Banque Islamique, à cause des problèmes ayant opposé OKALA et la banque Al Rajhi. De l’avis de la présidente du consortium, seul le ministère de la Santé et le bureau des passeports ont accompli les missions qui leur ont été assignées.

Privatisation à l’étude.

Alors que les autorités saoudiennes annoncent l’ouverture de leur système dans 20 jours, la présidente déplore l’inertie du côté sénégalais. Malgré les innovations technologiques pour une fluidité des opérations, les problèmes demeurent. Le démarrage laborieux du portail électronique a occasionné des blocages et des retards. Cette mesure devrait toutefois réduire les procédures, selon la présidente. La tenue de ce panel du COPHOM a pour but de s’approprier en amont la question de la privatisation du hajj soulevée par le ministère des Affaires étrangères.

Elle suscite déjà beaucoup de convoitises. Des milliers de demandes d’agrément sont déjà déposées. « Dans tous les cas, même si le président a pris la décision de privatiser, il ne va pas libéraliser n’importe comment », prévient le représentant du ministre des Affaires étrangères, Amadou Kébé. Aussi, a-t-il invité à beaucoup de retenue : « Le premier élément qui doit prévaloir, c’est la sérénité. Les passions doivent être mises de côté. Il faudra travailler avec précision, aller à l’essentiel et prendre les meilleures décisions. L’État est votre premier partenaire », a-t-il déclaré.

Dans le même ordre d’idées, le commissaire général au pèlerinage, Amadou Tidiane Dia, a prévenu les différentes parties prenantes qu’une préparation au détail près est la clé d’une bonne réussite. « Il faudra prévoir, organiser, commander, conduire et contrôler. C’est l’infiniment complexe avec pas moins de 21 liaisons en un temps si réduit. Il faudra une approche systémique pour l’intérêt réel du pèlerin, celui du Sénégal et de la Ummah », a-t-il prévenu.

Ousmane Laye Diop (stagiaire)

 

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