Publié le 29 Mar 2024 - 19:25
POLLUTION DE L’AIR EN AFRIQUE

Greenpeace Afrique et Greenpeace Mena clouent au pilori les mauvais élèves

 

L'Égypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud sont devenus les principaux pollueurs de l'air en Afrique, ce qui a de graves conséquences sur la santé de la population et exacerbe les effets du changement climatique, comme le révèle un rapport conjoint de Greenpeace Afrique et Greenpeace Mena.

 

Intitulé "Pollution de l’air en Afrique : les principaux coupables démasqués", le rapport cosigné Greenpeace Afrique-Greenpeace Mena étudie les ‘’principales sources humaines de pollution de l'air en Afrique’’, en se focalisant sur les ‘’secteurs industriels et économiques, y compris l'industrie des combustibles fossiles’’ primordiaux. Le document renseigne aussi que la pollution de l'air est responsable de ‘’6,7 millions de décès chaque année’’. D’un point de vue plus technique, le document a également voulu clarifier cette pollution à grande échelle.

En effet, nous renseigne-t-on, ‘’l'Afrique abrite certains des pires points chauds du monde en matière de dioxyde d'azote et de dioxyde de soufre, qui sont principalement liés aux centrales thermiques’’. Le rapport, à ce propos, donne l’exemple d’Eskom, une entreprise publique dont le gouvernement sud-africain est l'unique actionnaire, exploite un grand nombre des centrales les plus polluantes d'Afrique du Sud’’.

Selon le document, ‘’la plupart des causes de la pollution de l'air, telles que la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, sont également des sources d'émissions de gaz à effet de serre. Les politiques visant à réduire la pollution de l'air offrent donc une stratégie gagnant-gagnant pour le climat et la santé’’.

Ce document a aussi recueilli des témoignages comme celui qui émane d’une province sud-africaine. La pollution de l’air dans cette partie de l’Afrique du Sud laisse mieux apparaitre les conséquences néfastes sur le continent. "Pendant trop longtemps, les habitants de Mpumalanga ont porté le fardeau de la dépendance de l'Afrique du Sud à l'égard du charbon, non seulement dans l'air qu'ils respirent, mais aussi dans les opportunités qui leur sont refusées. La pollution provenant des usines de charbon, telles que celles exploitées par Sasol dans notre région, a non seulement terni notre santé, entraînant des échecs aux examens de santé et des maladies chroniques, mais elle a également assombri notre avenir, nous laissant sans emploi, car les entreprises choisissent d'embaucher à l'extérieur en invoquant notre ‘inaptitude’ au travail. Ce rapport de Greenpeace met en lumière notre lutte, en établissant un lien entre chaque bouffée d'air pollué et l'injustice systémique qui alimente le chômage et les disparités en matière de santé", a déclaré une militante de la région de Mpumalanga, Fana Sibanyoni.

Les solutions préconisées

Pour renverser cette mauvaise tendance, Greenpeace Afrique et Greenpeace Mena invitent notamment le Maghreb à une réaction la plus diligente possible. "Nous appelons d'urgence les gouvernements d'Afrique du Nord à adopter les recommandations du rapport, en particulier l'installation de moniteurs de qualité de l'air et la garantie d'un accès aux données en temps réel. Cette approche proactive permettra aux communautés concernées de s'adresser à leurs gouvernements pour qu'ils agissent, de prendre en charge leur bien-être, de prendre des décisions éclairées et de travailler collectivement à la création d'environnements plus propres et plus sains", souligne la chargée de campagne de Greenpeace pour la région Mena, Sarra Ben Abdallah.

Sur cette lancée, le rapport présente des recommandations pour résoudre le problème critique de la pollution de l'air en Afrique, en soulignant la nécessité d'investir dans les ‘’technologies propres, en particulier dans le secteur de l'énergie’’.

In fine, il fait comprendre que ‘’les institutions internationales ont une responsabilité importante dans le développement durable du continent africain’’.

Mamadou DIOP

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