Publié le 19 May 2012 - 10:38
POST-POINT

Mensonge et mauvaise foi !

 

On peut bien être issu des rangs du trotskisme et ne pas savoir bien mentir, même si les Trotskistes ne sont pas tous des menteurs. Par contre, on peut s'être fourvoyé dans le wadisme pendant douze ans et savoir malgré tout comment dissimuler, avec une langue mielleuse et la complicité involontaire d'un journaliste plus ou moins au fait du sujet en question, ses propres turpitudes et celles de son clan.

 

Dans ce scandale de 14 milliards de francs Cfa disparus entre les méandres de cette bêtise monarcho-financière qu'a été le Festival mondial des arts nègres, un ex-agent du Fesman a voulu tout noyer dans une phraséologie sciemment généraliste qui a fait l'impasse sur ce que EnQuête a vraiment dit. A savoir que l'ex-président de la République a pris un décret (le n°2010-1643) pour ordonner un virement bancaire de 8 milliards de francs Cfa issus de «la quote-part de l'Etat sur le trafic international entrant au Sénégal» au bénéfice du Fesman. Était-ce si compliqué de comprendre ce que nous disions ?

 

Il est bien vrai que l'image télé a une puissance de persuasion qui lui est particulière. Elle est souvent vérité, sans ou avec démonstration, elle est souvent véracité après saupoudrage. Et quand la mauvaise foi s'en mêle sans état d'âme, elle devient une bombe puante qui essaime ses crottes chez les honnêtes gens. La question de fond, c'est que le Fesman a été un attentat contre les intérêts supérieurs de la République et des citoyens sénégalais. Le caractère dérisoire d'une offensive médiatique destinée à abuser de l'intelligence des Sénégalais n'a d'égal que le mépris qui a poussé à sacrifier plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa pour les beaux yeux d'une vieillerie clanique où coquins, copains et soupirants ont procédé à l'une des plus grandes beuveries financières de la galaxie Wade.

 

La réalité du Fesman, c'est que de l'argent y a été détourné par ceux qui avaient les moyens de le faire. Le reste, c'est des petites histoires de petits serviteurs qui, parce qu'ils ont mangé au râtelier du grand architecte, se font un devoir d'aller au front pour défendre l'indéfendable. Un bon soldat ! Ce sera au moins cela de gagné.

 

MOMAR DIENG

 

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