Publié le 18 Sep 2013 - 19:40
POST-POINT par MOMAR DIENG

Mauvais génies

 

 

Sous toutes les latitudes, il y a des hommes politiques qui savent résister aux pouvoirs financiers, il y en a d'autres qui savent négocier au mieux pour défendre les intérêts de la collectivité nationale, il y en a certains qui, malheureusement, trouvent de la gloire à être transformés en agents impénitents au service des hommes d'affaires. Partout, le pouvoir de l'argent est présent qui tente de faire prévaloir des intérêts catégoriels et claniques en s'appuyant sur la cupidité sans frontières de politiciens veules dont le dessein principal reste la conservation du pouvoir.

Aujourd'hui, autour de l'Etat sénégalais, s'agglutinent des «forces» financières qui tiennent coûte que coûte à «accompagner» le président de la République durant son quinquennat. A quelle fin ? Le jeu d'intérêts saute aux yeux tant le procédé est d'une redoutable simplicité : «Tu me donnes des marchés, je te ristourne de l'argent sous la table.» C'est ainsi que l'on peut financer une campagne électorale victorieuse tant il est vrai que sans argent, il est devenu impossible de gagner une élection majeure, la présidentielle s'entend, au Sénégal, en France, aux Etats-Unis...

Les choses sont encore plus dramatiques dans nos pays africains, au Sénégal notamment, à cause essentiellement de l'extrême faiblesse des pouvoirs de contrôle théoriquement détachés du pouvoir politique dominant. L'hyper-corruption qui sévit sans pitié pour nos pauvres ressources est à ce point intégrée à nos mœurs qu'elle n'arrive plus à être déconnectée de la vie publique et politique. Cela rend ainsi possible la transformation de modestes entrepreneurs tirant plus ou moins le diable par la queue en «monstres» financiers qu'une certaine littérature journalistique se plaît à nous présenter comme de grands hommes d'affaires ou de puissants capitaines d'industries.

Abdoulaye Wade avait placé son règne sous le régime de l'argent comme facteur de gestion essentiel du pouvoir dans la durée. Il a échoué en laissant derrière lui des cadavres politiques ambulants qui cherchent une autre vie dans un autre contexte. Macky Sall, moins boulimique ou plus discret, prend du plaisir, de temps à autre, à nous faire douter de son engagement entier à nettoyer des écuries d'Augias où se télescopent encore quelques mauvais génies de la bonne gouvernance...

 

 

 

 

 

 

 

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