Publié le 8 Nov 2012 - 17:45
POST-POINT PAR MOMAR DIENG

Quand le PM n'en peut plus !

 

 

Le chef du gouvernement n'en pouvait plus ! De nier ses amitiés d'affaires dont certaines ont été impitoyables contre les intérêts de la collectivité nationale. S'il s'accroche tant à cette parcelle de pouvoir qui semble si capitale pour lui et sans doute pour d'autres, c'est qu'il y avait anguille sous roche. Endurer un tel stoïcisme pour être seulement Premier ministre n'a pas de sens s'il est dépourvu du moindre dividende à en tirer. En reconnaissant à demi-mot être en partenariat d'affaires avec un ersatz de «capitaine d'industrie» scandaleusement enrichi par le régime prédateur d'Abdoulaye Wade, il s'est tiré une balle dans la tête... Il n'en est pas encore mort, mais c'était finalement mieux que ce mutisme sur des dossiers qui l'interpellent directement et si gravement.

 

Entre ces «affaires» qui le mettent en cause d'une manière ou d'une autre, Abdoul Mbaye n'aurait jamais dû avoir le loisir de piloter un gouvernement de la République. On voit bien que ce banquier est le pire des castings sur lesquels Macky Sall pouvait s'appuyer pour donner corps à ses promesses électorales. On voit bien que cet homme cristallise trop d'intérêts sur et autour de sa personne pour être ce héraut de la bonne gouvernance. On voit bien, enfin, qu'Abdoul Mbaye, sans l'expression d'un quelconque jugement sur la moralité qui est la sienne, est finalement un handicap politique et moral pour le président de la République.

 

Alors que se prépare le procès ultra-médiatique qui sera celui de l'ancien président tchadien, son maintien durable à la Primature pourrait se transformer en boulet mortel pour le jeune pouvoir post-Wade qui aspire à redonner une certaine dignité politique au Sénégal. Comment gérer l'ingérable lorsque, présentes massivement à Dakar, les organisations de droits humains et les milliers de victimes supposées de M. Habré réclameront devant la presse du monde entier la présence du Premier ministre de la République du Sénégal devant ce futur tribunal pénal africain ? Serait-il d'ailleurs possible à ce moment-là de protéger Abdoul Mbaye face à ce qui serait un principe élémentaire de justice ?

 

Le chef du gouvernement a trop longtemps été dans les affaires. Un temps suffisant pour accumuler bonnes et mauvaises performances. Le risque est là pour le chef de l'Etat : ne pas maîtriser un potentiel panier à crabes dont le contenu continuerait de se déverser sur la place publique. Mais à un moment, il sera trop tard pour réparer des dégâts. Le seul acte de courage que les Sénégalais attendent de lui, c'est de rendre le tablier... Macky Sall lui en serait sûrement éternellement reconnaissant.

 

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