Publié le 21 Sep 2013 - 18:20
PRÉVENTION CONTRE LES MINES EN CASAMANCE

 Les victimes sénégalaises lancent une campagne d'éducation aux risques à Sindian

 

 

Qui mieux que les victimes de mines en Casamance sont plus aptes à mener des campagnes de prévention face au danger ? C’est ce qu’ont compris les concernés en initiant un programme d’éducation aux risques des mines dans l’arrondissement de Sindian, grâce au soutien de Handicap International.

 

 

Une campagne d’éducation aux risques des mines (ERM) a été lancée, hier, à Sindian, dans le département de Bignona, par l’Association sénégalaise des victimes de mines. Ce projet, qui sera déroulé dans trente (30) villages de l’arrondissement de Sindian au bénéfice des élèves, est rendu possible grâce au soutien de Handicap International (HI), a fait savoir Moussa Diaby, Conseil juridique en charge de la qualité au Centre national anti-mines du Sénégal (CNAMS), au cours de la cérémonie officielle de lancement du projet. C'était en présence de l’ensemble des acteurs de l’action anti-mines en Casamance, les 30 chefs de village concernés, les populations, les élus locaux et les autorités administratives comme militaires de l’arrondissement de Sindian.

Le projet, qui sera déroulé jusqu’au mois de décembre prochain, ''fait suite à plusieurs autres conçus par HI dans les régions de Ziguinchor et Sédhiou. Il vise à contribuer, par le biais de séances de prévention, à la réduction du nombre d’accidents causés par les mines et REG (Restes explosifs de guerre) dans cette zone dont l’ampleur de la contamination ne souffre d’aucun doute'', a expliqué Alphousseyni Gassama, représentant de l’Unicef. Il s’agit, de façon précise, ''d’apporter aux populations les connaissances nécessaires pour leur permettre de mieux faire face aux risques des mines et REG afin qu’elles adoptent un certain nombre de comportements positifs relativement à cette menace, en attendant le démarrage du déminage dans cette zone'', a ajouté Sarany Diatta, le président de l’Association sénégalaise des victimes de mines.

Le programme de dépollution à caractère civile, neutre et humanitaire en Casamance est mis en œuvre depuis 2008. Cela fait suite à une Étude d’urgence sur l’impact des mines en Casamance (EUIMC) menée avec l’appui du PNUD et le concours technique de Handicap International, entre octobre 2005 et mars 2006, dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, sur financement du Canada. Elle a permis de découvrir l’ampleur de la contamination et son impact socio-économique sur les communautés affectées, mais a surtout servi de base à la mise en place d’un cadre institutionnel de l’action anti-mines au Sénégal ainsi que les règles et procédures qui encadrent sa mise en œuvre. Autrement dit, de dégager une stratégie nationale d’action anti-mines (2007-2015) au Sénégal.

Cependant, l’arrondissement de Sindian n’a pas été touché par cette étude pour des raisons sécuritaires. En outre, les enquêtes non techniques qui permettent d’identifier les zones affectées par la présence des mines n’ont pas été menées dans cette zone qui a été sanctuaire des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Et l’accalmie constatée depuis quelque temps dans cette partie du département de Bignona a permis le retour progressif de personnes déplacées dans leurs villages d’origine ainsi qu’une reprise timide des activités socio-économiques. A l'évidence, ce retour au bercail des populations augmente le risque d’accidents par mines et Restes explosifs de guerre, comme le montre la recrudescente des accidents causés par ces engins de la mort dans cette zone.

Cela dit, les acteurs présents à la revue annuelle 2012 du Centre national anti-mines du Sénégal (CNAMS), tenue en mars 2013, à Ziguinchor, ont plaidé la poursuite des enquêtes non techniques notamment dans le Nord Sindian, Diouloulou et au sud de la région, dans des localités comme Djirack. Ils ont recommandé la multiplication de l’éducation aux risques des mines dans les zones d’accès difficiles du fait de l’insécurité. Toutes choses, selon eux, qui permettraient de réduire considérablement, en l’absence de déminage, les pertes en vies humaines.

 

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