Publié le 22 Feb 2023 - 14:57
PRATIQUE DE L’EXCISION AU SÉNÉGAL

Le taux des mutilations stagne à 25 %

 

Le Sénégal fournit des efforts colossaux pour éradiquer la pratique de l’excision de son territoire. Plusieurs actions sur les plans juridique, économique, politique et sur la gouvernance ont été mises en œuvre pour arrêter les mutilations génitales féminines. Mais jusqu’à présent, cette pratique persiste avec un taux de 25 % au plan national.

 

Pour beaucoup de Sénégalais, les mutilations génitales sont des pratiques d’un autre âge. Mais celles-ci sont toujours d’actualité dans le pays. D’ailleurs, selon le directeur pays d’Action Aid, sur 100 Sénégalaises, 25 ont subi des mutilations génitales. ‘’Depuis plus de 20 ans, le Sénégal dispose d’une loi (loi 99-05) interdisant les mutilations génitales féminines. Malgré cela, plus d’une fillette sur 10 subit cette violence au Sénégal. Près du tiers des femmes sont excisées au Sénégal. Et dans certaines régions du Sud, elles le sont quasiment toutes. Dans le milieu rural, les parents continuent cette pratique en cachette et les associations peinent à changer les mentalités. Si l’on peut se réjouir de voir la pratique reculer, il est cependant inquiétant de noter la stabilité du taux de pratique de l’excision au Sénégal, taux national qui stagne autour de 25 % depuis presque une décennie, 34 % dans le milieu rural, 22 % dans le milieu urbain’’, a révélé Zakaria Sambakhé.

 À l’en croire, ‘’en tant que norme sociale, il est acquis que son abandon ne sera pas chose aisée parce qu’elle emporte des questions identitaires, culturelles, voire métaphysiques qu’il est difficile de résoudre par des analyses et des approches cartésiennes’’.

Zakaria Sambakhé s’exprimait lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier organisé par Action Aid pour l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF) à Saly Portudal. Dans ce cadre, renseigne-t-il, ‘’Action Aid et ses partenaires ont compris qu’il faut investir dans l’éducation des filles et renforcer le pouvoir économique et politique des femmes. Sur cette même lancée, des actions concrètes, dans le but de promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles et lutter contre les violences faites femmes et filles, ont été menées’’.

Dans cette veine, explique Mouhamed Ndiaye venu représenter la ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’enfant, ‘’le gouvernement du Sénégal s’est engagé depuis des décennies à protéger les femmes et les filles de cette pratique. Cette volonté politique s’est manifestée à travers l’adoption, en 1999, de la loi n°99-05 du 29 janvier 1999, qui interdit l’excision, la mise en œuvre de trois plans d’action nationaux 2000-2005 et 2010-2015 et d’une stratégie nationale 2022-2030’’.

Il poursuit : ‘’La stratégie nationale a pour vision un Sénégal sans MGF où toutes les femmes et les filles jouissent de leur droit à l’intégrité physique.’’ Elle a pour but de proposer un cadre de référence et une synergie d'actions visant l'abandon des MGF pour les sept  prochaines années. Il s'agit d'améliorer l'impact de l'action du gouvernement et des acteurs non étatiques avec l'appui des partenaires au développement pour permettre aux filles et aux femmes de garder leur intégrité physique avec un abandon total de la pratique des MGF.

De plus, le directeur de cabinet du ministre ajoute que ‘’ces actions ont permis de mobiliser les communautés à l’intérieur du pays comme dans les zones frontalières, pour accélérer le processus d’abandon de la pratique des MGF. À ce jour, 7 059 communautés ont procédé à des déclarations publiques d’abandon de l’excision’’. Pour lui,  le principal défi à relever est de transformer les normes sociales pour l’abandon total des MGF.  

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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