Publié le 28 Apr 2013 - 22:15
PRIX DES DENRÉES DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ

 Macky Sall rattrapé par ses promesses électorales

 

En défendant le gouvernement de Macky Sall par rapport au renchérissement du coût de la vie, l'allié Moustapha Niasse se fait plus royaliste que le… roi.

 

''Le président Macky Sall a souhaité la réduction des denrées de première nécessité, (…) le reste est de voir maintenant comment gérer une question technique (…) Quand la baisse n’est pas possible sur un produit, alors il faut attendre de trouver un meilleurs moment''. En tenant  ces propos, jeudi, en marge de la première réunion inter-sessionnelle des femmes députés de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, Moustapha Niasse fait un aveu d’impuissance du régime actuel face à la demande sociale, notamment au coût élevé de la vie, comme l’a écrit EnQuête, ce vendredi.

 

 Le président de l'Assemblée nationale semble également vouloir être plus royaliste que le…président Macky Sall. Lequel, alors candidat à la présidentielle de 2012, s’était bel et bien engagé à réduire les prix des denrées de première nécessité. Le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar était si sûr de ses engagements qu’il en avait fait un de ses thèmes favoris de campagne. ''Je m’engage (…) à mettre en œuvre, dès les premiers jours de mon mandat, des mesures immédiates de réduction des prix des produits de première nécessité comme le riz, l’huile et le sucre'', déclarait-il. Pour ce faire, Macky Sall promettait de s’appuyer sur le levier du train de vie de l’État. ''Nous comptons économiser 130 milliards de francs Cfa par an, en réduisant le train de vie dispendieux de l’État, compte non tenu d’autres mécanismes que nous sommes en train d’élaborer pour que cette décision soit prise immédiatement''. Las !

 

Aujourd’hui, le constat reste amer pour les Sénégalais qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Élu président de la République, le successeur d'Abdoulaye Wade peine à tenir ses promesses électorales. En fait, les premières mesures prises par le gouvernement d'Abdoul Mbaye pour la réduction des prix de denrée de première nécessité n’ont pas été ou peu suivies d’effet. Malgré l’accord signé par les opérateurs économiques, presque aucun des prix conseillés n’a été respecté pas les détaillants. Au contraire, certains prix de produits comme le lait ont flambé, en dépit des précisions apportées par la Direction du Commerce intérieur. Car devant l’insuffisance du contrôle de l’État, les consommateurs sont livrés aux commerçants véreux.

 

Et l’application d’un acompte de 3% sur les Bénéfices industriels et commercial (Bic) par le gouvernement du Sénégal, conformément aux dispositions du Code général des impôts, et émanant de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) n’est pas pour arranger les choses. Car l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois), qui considère cette mesure comme une ''taxe'', menace de renchérir les prix des produits de grande consommation. Le cas échéant, une hausse ne ferait qu'accroître le malaise social déjà pesant.

 

Dans ses explications, Moustapha Niasse ne rassure guère. Pour le président de l'Assemblée nationale et secrétaire général de l'Alliance des forces de progrès (Afp), allié de Macky Sall,  ''quand la baisse n’est pas possible sur un produit (…), alors il faut attendre de trouver un  meilleur moment''.  M. Niasse explique qu'''on ne peut pas se lever et dire qu’on va réduire le prix de la boîte de tomate de 100 francs, parce que tout dépend du coût de la boîte quand elle vient d’Italie ou de la région du fleuve''. Or plusieurs collaborateurs de Macky Sall, notamment son Directeur de cabinet adjoint, Moubarack Lô, avait soutenu mordicus qu’une baisse des prix de denrée de première était bel et bien possible.

 

 Dans un entretien accordé au journal EnQuête, M. Lo déclarait que les prix ''ont baissé, mais ils ne connaissent pas nécessairement le prix qui est négocié dans chaque boutique''. Cela faisait suite à la publication d'un rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) constatant que les tarifs fixés par le gouvernement n’étaient pas effectifs sur le marché.

 

DAOUDA GBAYA

 

 

                                                                                                                                

 

 

 

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Der/FJ