Publié le 8 Dec 2017 - 21:33
PROBLEMES DU SECTEUR DE LA SANTE

Au royaume des déficits en tout genre

 

Le secteur de la santé est malade si l’on se fie aux mille et un problèmes cruciaux soulevés hier par les députés. Ils ont pour nom manque de personnels, d’infrastructures, etc. Les députés l’ont fait savoir au ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr, venu soumettre à leur appréciation le projet de budget de son département.

 

Tous les députés (une soixantaine) ayant pris la parole hier, de l’opposition comme du parti majoritaire, lors du vote du budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ont été unanimes à déplorer le déficit de personnels dans les structures sanitaires de leurs localités. Soit il n’y en a pas assez ; soit, il n’y en a pas du tout dans certaines spécialités. ‘’Il n’y a pas de gynécologue à Bambey’’, a déploré par exemple la députée Aïda Mbodji. Sa collègue de Louga Rokhaya Diaw a, elle, demandé pour son département un médecin généraliste et plus de sages-femmes. Sédhiou, par la voix de l’une de ses représentantes à l’hémicycle, Nadia Sané, réclame un pédiatre et souhaite une mutation du seul gynécologue qui y officie, car il ‘’voyage beaucoup’’. Ce qui repose la lancinante question de la spécialisation.

Le ministre de la Santé et de l’Action sociale Abdoulaye Diouf Sarr a d’ailleurs reconnu que c’est un problème. Citant le président de la République Macky Sall, il a dit que ‘’si on ne fait rien d’ici 5 ans, on n’aura plus de spécialistes’’. Eu égard à ce constat, le Président a pris la décision, afin d’encourager les médecins, de doubler la bourse des spécialistes. Elle passera ainsi de 150 000 à 300 000 francs et le nombre de spécialités va être revu à la hausse. Des parlementaires comme Jean Baptiste Diouf ont aussi demandé que la qualité de l’enseignement dans les écoles privées de santé soit revue. Ils plaident pour un examen national organisé par le ministère pour toutes ces écoles, afin de légitimer les diplômes délivrés dans ces institutions. Abdoulaye Diouf Sarr a indiqué, qu’avec le ministère de l’Enseignement Supérieur, ils sont en train de voir les voies et moyens de vérifier la qualité de l’enseignement dans ces écoles.

Manque de structures

Un autre problème que partagent toutes les localités du Sénégal, apparemment, est celui du manque d’infrastructures. Là aussi, soit il n’y en a pas assez ; soit il n’y en a pas du tout. Dans certaines zones, la requête est un poste de santé, dans d’autres, c’est un centre de santé voire un hôpital. Les députés de Touba, dans ce sens, se sont distingués hier par des discours discordants. D’aucuns ont soutenu que tout allait bien, les députés de la majorité, notamment, alors que leurs collègues de l’opposition ont relevé pas mal d’écueils. La capacité d’accueil et le plateau technique de Matlaboul Fawzeyni en font partie. M. Sarr les a rassurés : un nouvel bâtiment va bientôt y être construit. Il est également prévu l’érection d’un nouvel hôpital à Touba. Il est prévu la même chose à Sédhiou et Kaffrine, d’après le ministre de la Santé.

Ces structures seront construites en 2018. Ce qui, aux yeux du ministre, devrait soulager les populations. Cette démarche n’a pas agréé l’un des parlementaires qui milite plutôt pour que les hôpitaux, les centres et postes de santé existants soient rééquipés, au lieu d’en construire de nouveaux. Mais Abdoulaye Diouf Sarr lui a signifié que ce qu’il ne faut surtout pas faire, est de construire partout et n’importe où des structures sanitaires, comme le font très souvent les émigrés. D’ailleurs, l’un des problèmes soulevés hier, de manière régulière, est le manque de personnels dans ces infrastructures mises sur pied par ces Sénégalais de la diaspora. ‘’Il y a une carte sanitaire et une stratégie bien définie. Nous n’accepterons pas que des initiatives personnelles viennent biaiser la politique nationale de santé, la carte sanitaire’’, a précisé le ministre.

Manque d’ambulances

Un autre manquement noté presque partout dans le secteur de la santé est le manque d’ambulances. Le mal semble généralisé. C’est peut-être cela qui a poussé le député maire de Toubacouta, Pape Dianko, à proposer à ses pairs de puiser dans le budget de leurs municipalités pour en acheter. ‘’La santé est une compétence transférée. Nous, à Toubacouta, nous avons acheté une ambulance à 7 millions, grâce à la mairie. Il faut que vous en fassiez autant et ne pas tout attendre de l’Etat’’, a-t-il suggéré. Quoi qu’il en soit, l’autorité a décidé d’en attribuer à certains. Les îles ne seront pas en reste, des pirogues médicalisées leur seront envoyées, d’ici la semaine prochaine. Ceux qui n’en auront pas peuvent espérer en recevoir, en 2018, car le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale a connu une hausse de 5 964 760 320 F Cfa.

Ainsi, de 163 522 351 000 F Cfa en 2017, il passe à 169 487 111 320 F Cfa. La dette de la couverture Maladie universelle (CMU) pourra être, par la même occasion, payée. En effet, beaucoup de parlementaires ont fait part hier d’un retard dans le remboursement des cotisations d’une certaine catégorie de la population sénégalaise. ‘’Cela pose problème’’, a même relevé Jean Baptiste Diouf. Les remboursements se feront ou pas ? On ne sait pas, car Abdoulaye Diouf Sarr a élégamment esquivé la question.

DEMARRAGE DE LA RADIOTHERAPIE

Ce sera pour janvier 2018

Le Sénégal sans radiothérapie. Un fait qui a fait couler beaucoup d’encre, mais également de salive. Les récriminations sont moins vives, depuis des mois, mais le problème est toujours là, du moins pour encore quelques jours. Devant les députés hier pour défendre le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé que le premier test sur un patient sur les trois nouvelles machines reçues, il y a quelques mois, se fera avant la fin de ce mois. Et ‘’à partir de janvier, on n’enverra plus de malades au Maroc pour la radiothérapie’’, a-t-il indiqué. Pour mieux traiter les malades souffrant de cancer, un centre national d’oncologue va être installé au Sénégal. ‘’Le financement de ce projet est bouclé et le site sera à Diamniadio’’, a fait savoir le ministre.

Une autre bonne nouvelle pour d’autres malades. Les patients souffrant d’insuffisance rénale et pouvant bénéficier d’une greffe peuvent afficher le sourire. Après le vote de la loi sur la transplantation, est arrivé le moment de la concrétisation. Abdoulaye Diouf Sarr a déclaré hier à l’Assemblée nationale, qu’en janvier, le comité de dons d’organes va être mis sur pied. Suivront les organes devant l’accompagner. ‘’Nous ne pouvons continuer à faire de la dialyse le traitement de marque. Le processus vers la première greffe rénale se passe dans les meilleures conditions’’, a-t-il assuré. Il n’a pas voulu donner de date exacte pour cela, mais il promet que ce sera courant 2018.

BIGUE BOB

 

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