Publié le 14 Mar 2013 - 23:02
PROCHAINES NÉGOCIATIONS DES APE

Le gouvernement et le secteur privé cherchent à parler le même langage

 

Le ministre du Commerce, de l'Industrie et du Secteur informel, Alioune Sarr, et le président du Conseil national du patronat (CNP), Baïdy Agne, ont co-présidé hier un atelier pour harmoniser leurs positions sur les prochaines négociations des Accords de partenariat économique (APE).

 

 

''Depuis 13 ans il n'y a pas eu d'accord entre la région ouest-africaine et l'Union européenne''. Ces propos du ministre du Commerce, de l'Industrie et du Secteur informel, Alioune Sarr, traduisent l'urgence des parties à faire évoluer les Accords de partenariat économique (APE). Pour ce faire, un atelier s'est tenu hier à Dakar en vue d'avoir une position commune entre le gouvernement et le patronat, pour les prochaines négociations. ''Il s'agit de travailler avec le secteur privé, pour arriver à des accords qui soient bénéfiques pour notre pays, notre économie'', a dit Alioune Sarr. Avant d'ajouter : ''Cet atelier va donner au Sénégal les arguments pour faire face à l'UE''.

 

Comme toute négociation suppose l'expression d'un rapport de forces, le ministre du Commerce reconnaît la faiblesse des économies de la région ouest-africaine. ''Nos pays sont en voie de développement et ont des contraintes économiques. Nos entreprises ont des problèmes d'accès à l'énergie, à la main d’œuvre. On ne peut pas signer des accords sans tenir compte de cela'', souligne-t-il.

Le contexte africain n'est pas des plus appropriés pour entamer ces négociations, eu égard aux accords sectoriels entre certains États et l'EU. ''Nous sommes dans un contexte particulier où des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Nigeria ont signé de manière isolée des taxes. Ce qu'on appelle des systèmes intérimaires'', reconnaît-t-il. A en croire le ministre, si elle perdure, cette situation risque de compromettre le processus d'intégration régionale. C'est pourquoi il suggère qu'il y ait des textes qui régissent clairement les relations entre l'UE et l'Afrique de l'Ouest. ''L'objectif est d'introduire le principe de réciprocité qui doit se traduire par l'ouverture à terme du marché ouest-africain aux produits européens'', affirme-t-il. En clair, poursuit Alioune Sarr, l'ambition affichée est de passer d'une coopération fondée sur ''l'aide, à un partenariat considéré comme plus propice au développement durable et à la réduction de la pauvreté''.

 

L'UE veut un taux d'ouverture de 80 %

 

Listant les points d'achoppement de ces négociations avec l'UE, Alioune Sarr a évoqué, entre autres, la clause, l'union douanière, le traitement des subventions européennes dans l'UE et l'offre d'accès aux marchandises de l'Afrique de l'Ouest. Une autre divergence qui persiste encore est celle du taux d'ouverture au marché. Selon le président du Conseil national du patronat (CNP) Baïdy Agne, le secteur privé a marqué son accord pour un taux d'ouverture de 70%, tandis que l'EU réclame 80%. ''Faut-il soumettre une nouvelle offre de 70 à 75 % ?'', se demande-t-il, tout en marquant son inquiétude sur les conséquences, sur les recettes douanières, les échanges intra-communautaires et la croissance du PIB réel, entre autres. Cet atelier est en prélude à la prochaine réunion ministérielle des pays de la CDEAO, sur les négociations des APE entre la région Afrique de l'Ouest et l'UE, les 21 et 22 mars à Praïa au Cap-Vert.

 

PIERRE BIRAME DIOH

 

 

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