Publié le 5 Jun 2012 - 13:30
PROFIL : JUAN GOMEZ - ALAIN FOKA

L’enfant et le militant de RFI

 

Présents cette semaine à Dakar, Alain Foka et Juan Gomez sont deux journalistes vétérans de Radio France internationale (Rfi). Le premier depuis 1996 avec «Médias d’Afrique». Le second avec «Génération»(1992), notamment, et «Appel sur l’actualité», une émission interactive qui a fêté ses 15 ans en septembre dernier. Outre un lieu de travail commun, ces deux «stars» de Rfi partagent une vocation, depuis le plus jeune âge, pour le journalisme radio.

 

 

Juan Gomez, un enfant de la radio

 

 

Né à Paris de parents hispaniques, Juan Gomez a fait des études de lettres et civilisations espagnoles avant de poser ses baluchons à Rfi. Très tôt obnubilé par la radio, qu’il se souvient avoir perçu à l’âge de 6 ans comme un «objet magique» permettant à son père d’entendre des nouvelles de sa lointaine patrie, il raconte s’être nourri, dans les années 80, du boom des radios libres dans l’espace audiovisuel français… au point de devenir «accro» aux ondes hertziennes.

 

A son arrivée à la Maison de la Radio à Paris, Rfi, Gomez est alors chargé de ce qu’il appelle affectueusement les «petits reportages» pour le compte du magazine jeunesse «Génération». Mais très vite (c’est-à-dire un an plus tard, 1993), il est appelé à remplacer le présentateur de ladite émission. Épreuve qu’il reconnaît aujourd'hui avoir plutôt bien vécue, malgré la pression. «Je me sentais très à l’aise. Étant donné mon âge à l’époque, 23 ans, qui me mettait au cœur de la cible visée par «Génération», un sentiment de confiance en moi décuplé par le fait que Rfi m’a fait assez confiance pour me permettre d’occuper l’antenne pour une heure, 5 jours sur 7», raconte-il.

 

Aujourd’hui, Juan Gomez, quarantenaire dynamique, fête les 15 ans de son émission phare, «Appel sur l’actualité», et affirme être toujours parcouru d’un frisson de plaisir lorsqu’on lui ouvre l’antenne. «Tous les matins, en arrivant au travail, je réalise un rêve de gosse. Je ne me lasse pas de mon émission car, j’apprends tous les jours de mes auditeurs qui, de par leurs perceptions différentes autour de l'actualité, m'aident à élargir davantage mes horizons», affirme ce passionné à qui des auditeurs reprochent d'avoir toujours et sans arrêt les yeux rivés sur le chronomètre.

 

 

Alain Foka, l'école du militantisme africain

 

 

Originaire de Douala (Cameroun), où il voit le jour en 1963, Alain Foka rejoint l’Europe après le lycée. Diplômé, entre autres, de Sciences Po Paris, du Centre de formation des journalistes à Paris (CFJ) et de l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA), il intègre Rfi en 1994, concrétisant un «penchant naturel», selon lui. «Je ne sais pas ce qui m'a amené à la radio», se plaît à raconter le petit homme grisonnant. «Je me rappelle qu'un jour, je sortais de l'école et le lendemain je m'y retrouvais directement, sans savoir comment.».

 

D'abord avec «Médias d'Afrique» puis, plus récemment, avec «Archives d’Afrique», «Débat d’Afrique» et «Afrique +», Alain Foka poursuit son œuvre bâtisseuse de l'Histoire du continent. «On nous a souvent dit que nous autres Africains étions un peuple sans histoire, ce qui a créé pas mal de frustrations. Mon but à moi, en tant qu'«ancien frustré», c'est de laisser un témoignage pérenne aux générations futures pour que plus jamais on ne puisse raconter l'histoire d'Afrique sans les Africains ou à leur place, ou différemment de ce qu'elle a vraiment été», explique ce Franco-Camerounais de sa voix exquisément grave.

 

Même après 18 ans de charbon à Rfi, l'homme aux 3 émissions (qui dit, paradoxalement, être aujourd'hui moins surmené que du temps de «Médias d'Afrique»), se décrit encore comme un inlassable militant. Conscient qu'on ne peut pas plaire à tout le monde, Alain Foka a pris le parti de revendiquer son anticonformisme. «L'idée de chercher à ne froisser personne tend à nous faire faire notre travail de façon un peu tiède. Je pense que pour durer dans ce métier, il faut accepter d'être détesté par un certain nombre de personnes. Du moment qu'on ne commet pas d'injustice, c'est pour un journaliste la recette du bonheur», dit-il, plus que jamais serein.

 

SOPHIANE BENGELOUN

 

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