Publié le 21 Oct 2020 - 17:49
PUBLICATION RAPPORT ONUSIEN SUR LA CENTRAFRIQUE

Mankeur Ndiaye liste les défis pour des élections transparentes 

 

Le représentant spécial du secrétaire général et chef de la Minusca en République centrafricaine (RCA), Mankeur Ndiaye, a présenté hier le rapport sur la situation en RCA.  Celui-ci porte, entre autres, sur les élections présidentielle et législatives en vue dans le pays, sur la situation sécuritaire encore précaire et sur la situation pandémie de la Covid-19.

 

Le dernier rapport du secrétaire général des Nations Unies au Conseil de sécurité sur la situation en République centrafricaine a été présenté, hier, par le représentant spécial du secrétaire général et chef de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (Minusca), Mankeur Ndiaye. L’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal a profité de cette occasion pour revenir sur les activités menées par la mission onusienne qu’il dirige sur place.

En effet, dans ce contexte d’élection présidentielle couplée aux législatives prévues le 27 décembre prochain, le représentant spécial du secrétaire général a insisté, dans son discours, sur la nécessité d’accompagner la Centrafrique ‘’à capitaliser les acquis démocratiques des élections de 2015, consolider l’ordre constitutionnel et poursuivre l’œuvre de stabilisation du pays’’.  

Pour réussir ce défi, souligne-t-il, la Minusca et les partenaires internationaux de la RCA accompagnent, depuis 2019, les parties prenantes dans la rédaction d’un code électoral.  Ce qui fait que le pays dispose, aujourd’hui, ‘’d’un fichier électoral fiable et informatisé qui a été établi, malgré la crise sanitaire et les nombreux défis techniques, opérationnels et sécuritaires’’.

Les efforts de partenariats ont également permis d’appuyer l’Autorité nationale des élections (ANE) de disposer d’un fichier électoral de 1 859 890 électeurs centrafricains répartis dans 16 préfectures du pays et de la diaspora dans 13 pays. Ainsi, pour des élections inclusives dans ce pays en proie à des conflits identitaires, Mankeur Ndiaye invite la communauté internationale à poursuivre les efforts visant à créer les conditions favorables au retour volontaire et digne des réfugiés. Il a aussi plaidé ‘’leur pleine participation dans la vie socio-économique et politique du pays’’.

De plus, pour éviter de raviver les tensions, le représentant spécial de l’Onu invite ‘’les acteurs politiques, les media et autres leaders d’opinion à s’abstenir de toute campagne de désinformation ou message de stigmatisation’’. Il a également encouragé les autorités nationales et les pays voisins ‘’à poursuivre les efforts visant à créer les conditions favorables au retour volontaire et digne des réfugiés, tout en assurant leur pleine participation dans la vie socio-économique et politique du pays’’.

Les défis à relever pour des élections libres et transparentes

En outre, le chef de la Minusca s’est dit déterminé à faciliter la tenue des trois importants scrutins à venir avec tous les défis à relever. Parmi ceux-ci, il y a, d’abord, le besoin financier qui presse.  ‘’J’invite les Etats membres de l’Onu à appuyer la République centrafricaine pour combler le déficit financier. Il manque encore environ quatre millions de dollars au Basket-fund géré par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) pour les élections présidentielle et législatives, et près de 17,7 millions pour l’ensemble des élections, y compris les Locales prévues en 2021’’, indique Mankeur Ndiaye.

Outre le volet financier, la situation politique demeure également tendue.  ‘’A ce jour, nous enregistrons 16 candidats à la présidence de la République, dont trois femmes et le président sortant. Le premier tour du scrutin est prévu le 27 décembre 2020. Certains candidats mettent en doute la viabilité de l’accord de paix et se proposent même de le renégocier, s’ils étaient élus. La principale coalition de l’opposition a récemment saisi les mécanismes régionaux pour contester la légalité de la réforme législative adoptant des dispositions dérogatoires au code électoral’’, regrette-t-on.

L’autre défi concerne la situation sécuritaire déjà critique dans ce pays en proie à des conflits identitaires. ‘’Il faut s’investir davantage et de manière concertée dans le contrôle démocratique et la gouvernance des forces de défense et de sécurité qui sont des facteurs de cohésion nationale’’, propose-t-il.

La crise sanitaire

Toujours sur le volet sécuritaire, le diplomate a, dans son intervention, condamné avec la plus grande fermeté les attaques contre les travailleurs humanitaires. ‘’Ces attaques sont d’autant plus inacceptables qu’elles ont pour effet d’aggraver la situation des populations dans le besoin. Au vu de l’augmentation de ces attaques, la Minusca continuera de prendre toutes mesures utiles afin de protéger non seulement les civils, mais aussi les infrastructures civiles et les travailleurs humanitaires. Ceci est essentiel pour favoriser la création de conditions favorables à un accès sans entrave à l’assistance humanitaire, y compris dans les zones les plus reculées’’, précise-t-il.

Avant de conclure son discours, le représentant spécial de l’Onu en Centrafrique s’est prononcé sur l’urgence sanitaire due à la pandémie de la Covid-19. ‘’La prédominance des élections et des activités politiques ne doit pas faire oublier l’urgence humanitaire dans le pays, dont la pandémie de Covid-19 qui a exacerbé les vulnérabilités socio-économiques du pays’’, a-t-il souligné.

Il faudra, estime-t-il, prendre en compte l’augmentation des besoins de la population et apporter le soutien nécessaire aux partenaires humanitaires qui fournissent une assistance vitale à plus de 1,3 million de personnes chaque mois.  

ABBA BA

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