Publié le 24 Mar 2013 - 09:02
RÉFORME DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

''Ébauche de vision'' du Comité de pilotage

 

Le président du comité de pilotage des concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur, le professeur Souleymane Bachir Diagne, a informé hier de l’ouverture des dites concertations dès le 6 avril prochain.

 

 

Les concertations nationales sur l’avenir de l’Enseignement supérieur vont se tenir dès le 6 avril prochain. C’est le président du comité de pilotage, le professeur Souleymane Bachir Diagne, qui a livré l’information, hier à l’occasion d’une conférence de presse au ministère de tutelle. Après la phase de lancement du comité de pilotage et l’ouverture des concertations régionales, les concertations nationales vont s’ouvrir du 6 au 9 avril prochain. Le dit comité a déjà produit un pré-rapport qui, selon le président, ‘’met sur la table une ébauche de vision d’un certain nombre d’axes de réorientation de notre système d’Enseignement supérieur’’. ‘’Ce que nous proposons est que notre système d’Enseignement supérieur corrige son déséquilibre profond entre filières scientifiques et filières des humanités’’, explique, M. Diagne. Pour régler ce déséquilibre, le professeur de philosophie propose une orientation de notre enseignement vers les technologies de l’information et de la communication.

 

Résoudre le problème de l’Enseignement supérieur au Sénégal revient, selon lui, à l’orienter vers les Stem (science, technologie, engineering et mathématiques) et l’investissement massif dans les technologies de l’information et de la communication. ‘’Ce comité de pilotage n’a pas pensé qu’il fallait importer des solutions toutes faites du dehors. Il s’agit simplement, pour nous, de voir la manière dont nos universités ont fonctionné, en mettant en place des contrats de performance déjà signé avec la Banque mondiale. Ce système, nous le projetons sur toute une génération. Il va au-delà des questions auxquelles répondent ces Cdp’’, ajoute-t-il.

 

‘’Notre langue de travail s’est fortement affaissée’’

 

Ces concertations vont, par ailleurs, faire un diagnostic de tous les maux qui frappent aujourd’hui le système d’Enseignement supérieur sénégalais. Des problèmes qui vont de la massification des universités à la baisse du niveau de langue. ‘’Nous avons un problème qui est le poids démographique, c'est-à-dire la massification. Notre langue de travail s’est fortement affaissée et cet affaissement est à l’origine de l’affaissement du niveau de nos élèves’’, fait remarquer Souleymane Bachir Diagne. ‘’Il n’y a aucune raison sociologique pour que nos jeunes soient devenus, du jour au lendemain, moins bons que leurs aînés. Pour cela, nous devrons avoir une politique des langues qui va reposer sur notre langue de travail, qui reste le français. Il faut donc contrecarrer cet affaissement’’, poursuit-il. Toutefois, il émet des inquiétudes par rapport à cet affaissement qui a même touché les connecteurs logiques. ‘’Cela veut dire que dans ce cas, il y a un rapport immédiat et direct entre la langue et la pensée. Il nous faut donc voir quel type d’enseignement va restituer ces connecteurs logiques’’, propose-t-il.

 

Par ailleurs, le professeur de philosophie a abordé, à l’occasion de cette conférence, la question de la fuite des cerveaux qui touchent bon nombre d’universitaires sénégalais. Pour lui, le véritable exode de cerveau est ‘’la masse de ces intellectuels qui partent et qui ne reviennent pas’’. ‘’L’exode des cerveaux, ce ne sont pas des gens comme le professeur Mamadou Diouf, le professeur Mohamet Mbodj ou moi qui avons enseigné ici et qui sommes dans une seconde phase de notre carrière. Le véritable exode de cerveau c’est toute la masse de ceux qu’on ne voit pas’’, avance-t-il.

 

 

 

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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