Publié le 17 Mar 2018 - 08:16
RELATIONS INTERNATIONALES

Penda Mbow et les défis qui s’offre à la francophonie

 

La représentante permanente du chef de l’Etat à la francophonie, Penda Mbow, constate qu’il y a une place à prendre pour la francophonie qui passe par une langue et des valeurs partagées.

 

La quinzaine de la francophonie a été lancée hier à Dakar. La représentante permanente du chef de l’Etat à la francophonie, Penda Mbow, constate qu’il y a une place à prendre pour la francophonie qui, par une langue partagée et des valeurs partagées, suscite des solidarités agissantes entre ses membres et même au-delà. ‘’Des pays d’aires linguistiques différentes frappent de plus en plus à la porte de notre Institution : il y a certainement une raison’’, dit-elle. Elle constate qu’après deux décennies durant lesquelles a semblé triompher l’idée d’un monde globalisé et unipolaire, partout apparaît l’idée de créer de nouveaux ponts à construire, modèles de coopération, car selon elle, les attentes en relations internationales sont fortes. Entre autres, elle trouve que la francophonie doit inventer une nouvelle forme de coopération.

Un des exemples, pour elle, est la promotion de la présence francophone dans le web qui favorise l’accès et les services en français et la participation à la création et la mise en place de nouveaux services dans le domaine culturel. Elle avance de ce fait la vocation première du web qui est de favoriser la rencontre avec l’autre. Au-delà du partage d’une langue, elle reste persuadée que la communauté doit s’atteler à l’amélioration des conditions de vie de toutes les entités la composant en agissant sur plusieurs points, parmi lesquels des rapports économiques plus égaux, en corrigeant le caractère injuste de nos échanges économiques. Pour cela, elle voit que le transfert effectif des technologies est primordial. En somme, croit-elle, la francophonie peut changer les termes des échanges. Ce qui aiderait à son avis ‘’à amoindrir le spectacle navrant des enfants qui préfèrent mourir dans l’océan atlantique, dans l’espoir fallacieux d’améliorer leurs conditions d’existence en ralliant l’Europe’’.

‘’La langue française facteur d’unité’’

Ainsi, le ministre de l’intégration africaine, du Nepad et de la Francophonie, Mbagnick Ndiaye, estime que le thème : ‘’langue française, notre trait d’union pour agir’’, met en évidence la langue française comme facteur d’unité, de partage, de relation, d’action. Il demeure toutefois, selon le ministre, que la langue française est appelée historiquement à prendre en compte les langues locales avec lesquelles elle cohabite dans tout l’espace francophone. ‘’Lesdites langues la fécondent, l’enrichissent et contribuent à assurer sa pérennité’’, laisse-t-il entendre. Car, poursuit-il : ‘’Le français ne peut évoluer en restant isolé, au risque de se scléroser. De la même façon qu’il existe une interdépendance des Etats à notre époque, de même, il y a une interdépendance linguistique, rendue plus prégnante par la mobilité actuelle et les possibilités innombrables du numérique. Cette interdépendance-là est enrichissante : elle est à rechercher, à promouvoir, à consolider.’’

Le ministre appelle, à cet effet, à une mobilisation générale de tous les acteurs pour les préparatifs du 18ème sommet de la francophonie qui se tiendra à Erevan en Arménie, au mois d’octobre.

AIDA DIENE

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