Publié le 20 Feb 2014 - 15:24
RENCONTRE GOUVERNEMENT/SAMES

Ça finit en queue de poisson et...en grève de 48 heures

 

Le Syndicat des médecins du Sénégal se plaint du dilatoire de l'Etat face à sa plate-forme revendicative insatisfaite. D'où sa décision de déclencher une grève, aujourd'hui et demain, dans les structures hospitalières.

 

Le gouvernement a rencontré hier le Syndicat autonome des médecins du Sénégal autour de la plate-forme revendicative du Sames. Mais les deux parties n'ont pu trouver un terrain d'entente. ''Nous n'allons pas signer le protocole d'accord tout de suite (car) sur les 11 points de notre plate-forme, nous n'avons obtenu aucune satisfaction», s'est insurgé le Dr Mbaye Paye.

«L'Etat a élaboré un rapport qui était la copie conforme de l'ancien rapport sur lequel il n'avait donné aucune satisfaction. Beaucoup de questions ne figurent pas sur ce rapport. Demain (aujourd'hui) nous allons en grève de 48 heures.»

Sur les questions de statut, de régime indemnitaire, de conditions de travail et de politique générale, entre autres, rapporte le Sg du Sames, le gouvernement a proposé un prêt d'un million de francs pour les médecins qui viennent de sortir.

«Donc nous n'en faisons pas partie. (Un prêt) remboursable à l'image des étudiants de l’Ecole nationale d'administration. C'est illégal. Nous sommes du même corps que ces gens-là, on leur prêtait (de l'argent) en sourdine, et nous, rien ! Deuxièmement, le prêt de la direction de la Monnaie et du Crédit (DMC) était à 2 millions remboursables, aujourd'hui ils l'ont amené à 5 millions et remboursable», a pesté Mbaye Paye.

 «Le système couler, tôt ou tard»

Ces médecins ont dénoncé aussi le «manque de respect» du gouvernement à leur égard. ''On nous a convoqué en plénière, il n'y a que le ministre de la Fonction publique et Awa Marie Coll qui sont venus. Or, tous les médecins, sauf moi, viennent des régions...», a indiqué le Dr Paye. Selon lui, cette corporation doit être privilégiée parce que ses membres veulent un bon système de santé. ''Les gratuités (de l'Etat) vont faire couler, tôt ou tard, ce système parce que le budget de la santé n'est pas fameux.''

De manière générale, «toutes les structures hospitalières ont des problèmes, avec leurs dettes, la prise en charge des urgences est un casse-tête car en dehors de l’hôpital Principal, il n'existe aucun service digne de ce nom pour jouer ce rôle. En plus des ruptures de médicaments», a constaté le patron du Sames.

De son côté, le ministre de la Fonction publique, Mansour Sy, a soutenu que le gouvernement a fait part de ses contre-propositions face à la plate-forme revendicative, «en tenant compte des contraintes et des possibilités soutenables par l'économie du pays».

Viviane DIATTA

 

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