Thiès en alerte face à la menace de la maladie Mpox

Le Directeur régional de la santé, Dr Mamadou Moussa Diaw, accompagné des chefs de service de la région médicale, a tenu hier un point de presse à Thiès. Objectif : alerter sur la menace de la maladie Mpox (variole du singe) dans un contexte sanitaire marqué par plusieurs foyers épidémiques dans le pays.
Selon le Directeur régional de la santé, Dr Mamadou Moussa Diaw, aucun cas de Mpox n’a, pour le moment, été enregistré dans la région de Thiès. Toutefois, il a insisté sur le maintien d’une surveillance épidémiologique renforcée. « Nous avons un système de surveillance sentinelle qui fonctionne en synergie avec les services vétérinaires, environnementaux et communautaires. Cela nous permet d’anticiper toute éventuelle apparition de cas », a-t-il souligné.
La région de Thiès reste sous étroite surveillance en raison de sa proximité avec les foyers signalés à Saint-Louis, Matam et Louga, où des cas suspects de fièvre épidémique ont été notés. D’ailleurs, douze cas suspects de Mpox (variole du singe) ont été notifiés ces dernières semaines dans la région de Thiès. Ils se répartissent ainsi : 04 cas à Thiès, 03 à Mbour, 02 à Thiadiaye, 02 à Tivaouane et 01 à Pout. Mais, les analyses effectuées sur ces échantillons sont toutes revenues négatives, a précisé le Dr Diaw.
Dans un contexte d’ouverture des classes, certains élèves revenant de zones touchées par des foyers épidémiques représentent un risque potentiel de transmission. Ainsi, l’adjoint au gouverneur de Thiès, Georges Faye, avait rappelé lors du dernier Comité régional de développement (CRD) que des mesures préventives et de suivi sont mises en place dans les établissements scolaires.
Pour le Dr Diaw, « l’élève est un relais essentiel de communication. Dès l’ouverture des classes, il est important d’introduire des leçons de vie pour inculquer les mesures de prévention. Cela permet de bâtir une génération consciente et formée aux bons réflexes sanitaires ».
Prévention dans les abattoirs et élevages
Une attention particulière est accordée au secteur de l’élevage et des abattoirs. Le Dr Diaw a exhorté les professionnels manipulant la viande, les produits laitiers ou travaillant dans les abattoirs à redoubler d’hygiène. Il a rappelé que la transhumance, les produits animaux non contrôlés et le manque de précautions sanitaires peuvent constituer des facteurs de propagation.
À Saint-Louis, des campagnes de vaccination du bétail sont déjà en cours, et des échanges réguliers avec les services vétérinaires de Thiès sont tenus pour adapter les mesures de prévention.
Des cas de chikungunya et de fièvres hémorragiques ont également été signalés. Ainsi, le même dispositif de surveillance est activé pour ces maladies, avec une collaboration étroite entre les structures sanitaires et les services de l’élevage. « La vigilance est maximale, surtout en cette période d’hivernage où les conditions favorisent la prolifération des vecteurs », a rappelé le Directeur régional.
Appel aux populations
Enfin, les autorités sanitaires ont lancé un appel pressant aux populations pour : dormir sous moustiquaires, particulièrement les femmes enceintes et les enfants ; assainir les concessions et éliminer les eaux stagnantes ; renforcer l’hygiène alimentaire et personnelle, surtout chez les professionnels de l’élevage et de la transformation animale ; collaborer avec les services de santé et vétérinaires dans la surveillance des maladies.
« Ce qui se passe à Louga ou à Saint-Louis peut très vite arriver à Thiès. La seule réponse, c’est la prévention et la vigilance collective », a prévenu le Dr Diaw.
NDEYE DIALLO (THIES)