Publié le 8 Apr 2021 - 01:23
RESISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Une grande menace pour la sécurité sanitaire 

 

L’Ordre des docteurs vétérinaires du Sénégal veut mettre fin à la résistance aux antimicrobiens, devenue très fréquente. Hier, il a tenu un atelier de formation sur la surveillance de ces échecs de germes, qui constituent un véritable danger de santé publique.

 

Il est plus que jamais urgent de surveiller la résistance aux antimicrobiens (Ram). Cette résistance intervient lorsque des bactéries, virus, parasites et champignons développent une résistance aux médicaments utilisés auparavant pour les traiter. Une situation très complexe, car ceux-ci sont devenus un danger pour la sécurité sanitaire. Au point que les gouvernements de plusieurs pays décident d’unir leurs forces pour trouver une solution.  Cela, par le financement du gouvernement britannique à travers le fonds Flaning.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, l’Ordre des docteurs vétérinaires du Sénégal a organisé, hier, un atelier de sensibilisation et de formation sur la gouvernance et la surveillance de la Ram. Selon le vice-président de l’ordre, le docteur Moussa Ndiaye Diouf, ce projet consiste à faire l’état des lieux sur les résistances aux antimicrobiens, en faisant des prélèvements aussi bien en santé humaine qu’en santé animale et de pouvoir établir la résistance des microbes face aux antibiotiques d’usage.

‘’Il y aura un total de 800 prélèvements, dans 150 fermes et 5 abattoirs identifiés. Je pense que la répartition des prélèvements se fera de telle sorte qu’on prendra en compte la typologie de nos élevages, mais aussi les localisations géographiques pour savoir, sur Dakar et sur Thiès de façon très large, la situation actuelle du microbisme par rapport aux résistances’’, a-t-il déclaré.

Pour Ndiaye Diouf, les docteurs vétérinaires privés seront chargés de faire les prélèvements dans ces fermes avicoles à Dakar et à Thiès. Ces prélèvements seront acheminés aux laboratoires de microbiologie infectieuse de l’Ecole vétérinaire de Dakar, au Laboratoire national de l’élevage et à l’Isra de Dakar pour connaitre les résultats.  ‘’A partir de ce moment, on saura l’état actuel du microbisme qu’on a dans nos élevages, l’état actuel des résistances antimicrobiens qu’on peut avoir et qui peuvent se retrouver dans l’assiette du consommateur. C’est une question de santé humaine. Il est du ressort de chacun de prendre ses responsabilités, afin d’atténuer ce fléau le plus vite possible’’, a ajouté le médecin.

Selon le Dr Moussa Ndiaye Diouf, la découverte des antibiotiques a permis de sauver des millions de vie et d’améliorer la vie des populations. Leur usage abusif, notamment en agriculture industrielle, a malheureusement généré des phénomènes d’adaptation appelés antibiorésistance. ‘’Malheureusement, ces phénomènes ne se limitent pas à l’espèce animale. Ils peuvent s’étendre à l’homme par les denrées d’origine animale, mais aussi directement avec des germes qui quittent l’animal pour venir chez l’homme ou qui se brassent dans l’environnement pour partager ces facteurs de résistance. Aujourd’hui, vous allez dans nos hôpitaux, il y a beaucoup de malades dont le traitement aux antibiotiques fait des échecs répétitifs’’, s’est-il désolé.

Pour le docteur Ibrahima Lo de la FAO, ‘’Si ces produits ne marchent plus, ces animaux ne pourront pas donner toute leur performance, les capacités, les ressources que nous attendons pour nourrir les humains. L’autre aspect est que ces aliments d’origine animale peuvent infester les organismes humains. Ce qui constitue un risque à la santé publique’’.

A son avis, des mécanismes sont mis en œuvre pour supporter la stratégie globale mise en place. Après les résultats des prélèvements, il faudra revoir savoir si ‘’ce sont nos textes qu’il faut revoir ou si c’est les pratiques des professionnels qu’il faut modifier ou les curricula d’enseignement qu’il faut corriger. Tout cela va être pris en compte dans ce cadre. La FAO a la charge d’accompagner le Secrétariat général du gouvernement’’, a-t-il expliqué.

Au Sénégal, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Projet d'appui aux femmes dans l'agriculture et le développement durable (Paf) sont attendus pour aider le gouvernement à mettre en place le projet.

VIVIANE DIATTA

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