Publié le 22 Nov 2017 - 12:36
RUFISQUE-EST - LA ZONE MARAICHERE MENACEE DE DISPARITION

Les producteurs accusent le maire  

 

Entre les producteurs de la zone maraîchère de Rufisque-Est et le maire de ladite commune, le courant ne passe plus. Les premiers nommés accusent l’édile de la localité de vouloir transformer la zone maraîchère en lieu d’habitation.

 

C’est un véritable bras de fer qui est noué entre le maire de Rufisque-Est et les producteurs maraîchers de Lendeng. Ces derniers accusent l’édile de la localité de tenter de faire disparaître cette zone maraîchère pour y ériger des logements et des infrastructures de base. Une décision à laquelle ils n’adhèrent pas. Et pour la dénoncer, ils ont tenu ce samedi un grand rassemblement sur le site. Arborant des brassards rouges et des pancartes, ils ont scandé une foultitude de slogans pour exprimer leurs mécontentements. ‘’Ne touche pas à Lendeng’’ ; ‘’Lendeng, c’est plus de 2000 emplois’’ ; ‘’contre l’idée de transformer Lendeng en zone d’habitation’’, ‘’Lendeng, zone maraîchère, poumon vert à protéger’’, pouvait-on lire sur les pancartes et autres supports de communication brandis à cet effet.  

Pour le porte-parole des producteurs, l’inquiétude et l’angoisse sont les sentiments les plus partagés sur le site. ‘’Le maire Boubacar Albé Ndoye a décidé, un beau jour, de nous ôter notre gagne-pain avec son projet de construction de logements sur le site de Lendeng, alors que le site est érigé en zone agricole, depuis plus de 50 ans. En plus, c’est une zone non-aedificandi’’, a déploré Kalidou Dia. Selon ce dernier, ‘’avec l’érection de ce projet, ce sont des milliers de personnes qui vont perdre leurs emplois’’. Car, renseigne-t-il, ‘’il y a 56 hectares pour 123 producteurs qui emploient chacun quatre à cinq employés’’.  Pis, poursuit Kalidou Dia, ce sont des richesses qui vont disparaître à jamais. ‘’Nous faisons globalement un chiffre d’affaire annuel qui tourne autour d’un milliard 600 millions de francs CFA’’, fulmine-t-il. Avant d’ajouter : ‘’Nous sommes envahis par des spéculateurs fonciers. Le maire dit que ce sont les producteurs eux-mêmes qui vendent les champs pour un usage d’habitation. Cela est faux parce qu’il se cache derrière ces mêmes personnes pour morceler la zone. Le bon sens voudrait qu’un maire soutienne et protège ses mandants au lieu de nager à contre-courant de leurs intérêts. Il veut transformer cette zone en habitations et nous mettre à la rue sans travail, ce que nous n’accepterons jamais.’’

Tout comme chez les hommes, un sentiment de peur anime les femmes travaillant  dans le site. Selon Mariétou Sakho, représentante des vendeuses, c’est leur gagne-pain qui est aujourd’hui menacé avec ce projet. Une situation d’autant plus inquiétante qu’elles demandent au maire de la commune de revoir sa copie parce que les légumes qu’elles récoltent les font vivre. ‘’Lendeng est une entreprise. Il y a des journaliers, des commerçantes. Et nous importons nos produits jusqu’en Gambie et en Mauritanie. Les produits Lendeng sont en train de devenir un label. Avec sa disparition, ce sont des familles entières qui vont s’effondrer’’, alertent-elles.

En réaction à ces récriminations, le maire de Rufisque-Est dénonce la ‘’mauvaise foi’’ des producteurs qui, à l’en croire, sont responsables de leur malheur. ‘’Ce sont eux qui ont vendu certains de ces terrains. Ils ont même des maisons là-bas. Ce sont eux qui ont aiguisé le couteau qui va tuer Lendeng ‘’, déclare Boubacar Albé Ndoye. Il précise tout de même que le projet dont parlent les producteurs maraîchers n’est pas logé dans le site de Lendeng. ‘’Je leur ai dit que la meilleure manière de le savoir, c’est de faire le balisage et ils étaient d’accord. Mais aujourd’hui, ils refusent le balisage’’, soutient-il, tout en précisant par ailleurs qu’ils (les producteurs) n’ont pas de papiers démontrant que les terrains leur appartiennent. Toutefois, le maire de Rufisque Est relève que le projet prévoit, non pas des logements, mais un centre d’épuration dans la zone pour, dit-il, régler le problème de l’eau à Lendeng.

PAPE MOUSSA GUEYE (RUFISQUE)

 

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