Les acteurs territoriaux imprégnés des dispositions réglementaires
Un atelier régional de deux jours sur la sécurisation foncière s'est ouvert hier dans la capitale du Nord. Une rencontre qui a permis aux techniciens, aux différents acteurs territoriaux et à l'Administration d'échanger sur une question d'actualité. La région de Saint-Louis n’échappe pas aux conflits fonciers qui sont très souvent notés sur le territoire national, surtout en milieu rural.
Pour anticiper sur les problèmes fonciers, surtout dans le monde rural, il a été mis en œuvre le Projet cadastre et sécurisation foncière (Procasef) sur une durée de cinq ans (2021-2026). Il intervient dans 138 communes réparties dans les 14 régions du Sénégal. Le Procasef s'est fixé comme objectif de renforcer la capacité du gouvernement pour la mise en œuvre d’un cadastre à l’échelle nationale et d’améliorer la sécurisation foncière dans les zones sélectionnées.
Pour le préfet de Saint-Louis, Diadia Dia, cette activité permettra d'accompagner les acteurs territoriaux à mieux prendre en charge le foncier. “La question foncière est devenue de plus en plus difficile à résoudre. Elle génère énormément de conflits entre les populations, les individus, les collectivités territoriales, les acteurs et les porteurs de projets. Raison pour laquelle il a été jugé nécessaire de partager sur les dispositions législatives et réglementaires qui encadrent les affaires foncières et domaniales ; et de réfléchir sur les mesures à prendre en vue de réduire les conflits”, a déclaré le préfet Diadia Dia.
Avant de poursuivre que ces moments de partage et d'échanges permettront de mieux gérer le foncier au niveau de leurs différents territoires. “Comme on peut le constater, partout au Sénégal, il y a énormément de conflits fonciers dont la région de Saint-Louis n'est pas épargnée. Mais pour que ces conflits n’atteignent pas certaines proportions, il va falloir que les acteurs territoriaux se retrouvent et échangent en vue de prendre les mesures nécessaires pour faire face à ces conflits et litiges fonciers. Des préventions qui ne peuvent arriver que par la maîtrise des textes qui régissent le foncier”, a soutenu le préfet de Saint-Louis.
Prendre en charge les questions foncières
Raison pour laquelle, a ajouté M. Dia, “nous avons beaucoup apprécié les présentations du consultant et des agents du Procasef. Ils nous ont permis de passer en revue un certain nombre de dispositions réglementaires et législatives. Des dispositions qui touchent le foncier, notamment la loi sur le domaine national et sur le Code du domaine de l'État, pour que les acteurs territoriaux soient imprégnés de ces textes. Mais nous avons également eu droit à quelques cas pratiques afin de mieux appréhender la question foncière au niveau territorial”.
Pour Soukeyna Diakhaté Sock, cheffe de l'Unité régionale du Procasef, l'atelier de Saint-Louis entre dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet dans sa composante 3. “Une composante qui vise le dialogue à long terme, y compris la recherche et le dialogue politique, afin de préparer la modernisation et l’expansion des services d’administration foncière au niveau central et décentralisé. Elle vise également à soutenir le renforcement des capacités et à encourager l’innovation dans le domaine de l’administration foncière au Sénégal. Ces ateliers de partage avec les acteurs territoriaux qui seront tenus dans d'autres régions très prochainement permettront de répondre aux besoins importants en ressources humaines découlant de la conduite et de la supervision des opérations de sécurisation foncière pendant la mise en œuvre du projet“ a expliqué Soukeyna Diakhaté Sock.
Il faut signaler que ce projet financé par la Banque mondiale à hauteur de 80 millions USD s’inscrit dans le PAP2A. Il envisage un ensemble d’actions prioritaires dont la transformation graduelle des droits d’occupation actuels des ruraux en droits réels en tenant compte de la nécessité de protéger les zones pastorales, halieutiques et forestières.
IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS)