Publié le 29 Mar 2014 - 17:08
''SCANDALE'' AU PALAIS DE JUSTICE

Faute d’essence, sept accusés restent en prison 

 

La Cour d’assises de Dakar a renvoyé hier sept accusés à une prochaine session. Une panne d’essence est à l’origine de ce renvoi, puisque les accusés n’ont pu été acheminés à temps au tribunal. Une situation qualifiée d’inadmissible et de scandale.  

 

‘’Inadmissible et scandaleux !’’, se sont écriés hier le président de la Cour d’assises de Dakar, Mamadou Lamine Diédhiou et les avocats commis pour cette présente session. Parce que sous le prétexte d’une panne d’essence, les éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) chargés de transporter les accusés au tribunal, n’ont convoyés ceux qui devaient être jugés, qu’aux environs de 13h 30mn. 

Et ce n’est pas une plaisanterie, car l’audience prévue à 9h n’a démarré qu’après 15h 30mn. Cette situation a eu le don de mettre le président Diédhiou dans tous ses états. Il a alors décidé de ne retenir que la première affaire inscrite au rôle du jour. ‘’Ce qui est arrivé est inadmissible. Ils n’ont qu’à prendre leurs responsabilités. On ne peut pas rester ici jusqu’à certaines heures pour juger la seconde affaire’’, a pesté le juge.

''Je renvoie à la session la plus proche''

Car, lorsque la première affaire a été jugée, les avocats commis pour la seconde ont tenté de le convaincre d'enrôler le dossier pour la semaine prochaine. ‘’Mon client était en liberté provisoire. C’est moi qui ai pris sa main pour l’amener à se constituer prisonnier. Il risque de durer en prison, car nous ignorons quand aura lieu la prochaine session’’, a même indiqué Me Ibrahima Mbengue, conseil de Cheikh Diokhané.

Mais, le président est resté intransigeant. ‘’Le rôle est déjà rempli. Je renvoie à la session la plus proche’’, a tranché le juge. Et d’ajouter avec dépit : ‘’Il faut que les autorités prennent leurs responsabilités. L’État ne peut même pas assurer du carburant pour le transport des accusés ? C’est inadmissible, il faut situer les responsabilités pour que pareille situation ne se reproduise’’.  

''...Une enquête et éventuellement des sanctions''

Me Issa Diop a abondé dans le même sens. ‘’ C’est un manquement très grave qui mérite une enquête et éventuellement des sanctions, pour que cela ne se reproduise pas’’, a plaidé la robe noire. Pour lui, c’est un ‘’scandale’’. 

‘’Le plus grave, a-t-dit, c’est le motif invoqué : un défaut de carburant qui empêche la tenue d’une session de cours d’Assises, alors que le budget a été dégagé auparavant’’. Au-delà de la condamnation, Me Diop a estimé que ce qui s’est passé, ‘’c’est une atteinte aux droits de la défense, à la moralité des juges et aux droits des accusés qui attendaient d’être jugés’’.

En fait, Serigne Lat Faty Ndiaye, Yérim Mbodji Ndiaye, Ndiack Sèye, Moustapha Sarr, Moustapha Sylla et Cheikh Diokhané sont en prison, depuis le 21 décembre 2009. Quatre ans après les faits qui leur ont valu cette incarcération, ils devaient être édifiés hier sur le sort que leur réserve la justice. En lieu de ce jugement devant la Cour d’assises de Dakar, ils devront attendre une prochaine session... à cause d'une panne d'essence.

Les faits

A l’exception de Cheikh Diokhané, Moustapha Sylla et Didier Ndecky, tous les autres accusés travaillaient à la société Feramus Industrie Montage Sénégal (FIMS). Ils ont été arrêtés à la suite d’une plainte d’un responsable de la société.

Dans sa déposition, El Hadj Babacar Diop avait expliqué que plusieurs vols avaient été perpétrés dans l’enceinte de l’entreprise, chargée du montage du four n°5 de la Société de commercialisation du ciment (SOCOCIM). Les vols portaient sur des postes à souder, des meuleuses électriques, des câbles, des lunettes topographiques et des boîtes de commande de pont roulant.

Les présumés voleurs ont été appréhendés grâce au vigile de la SOCOCIM, Abou Oumar Thiam. Ce dernier avait surpris deux agents de sécurité de la société plaignante (Serigne L. F. Ndiaye et Diack Sèye) et un conducteur d’engin (Moustapha Sarr) en train d'emporter des câbles. Par la suite, Serigne L. F. Ndiaye avait confirmé le vigile Thiam, en précisant qu’ils en étaient à leur second vol.

Le premier, avait-il confié aux enquêteurs, avait été perpétré de connivence avec Yérim Mbodji Ndiaye qui leur avait permis de soustraire deux postes à souder. Après leurs aveux, le trio avait dénoncé le commerçant Moustapha Sylla et le ferrailleur Cheikh Diokhané comme étant leurs receleurs. Ce dernier avait contesté les faits, soutenant que le sac de matériel trouvé chez 

FATOU SY

 

 

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