L’insécurité alimentaire cause d’énormes problèmes de santé aux populations. Pour mettre fin à tout cela, des experts se réunissent au Sénégal pour trouver les voies et moyens afin d’assurer une meilleure nutrition.

L’accès à des aliments nutritionnels sans danger est un sérieux problème, surtout dans les pays africains, alors que celui-ci a été reconnu comme un droit universel, lors de la conférence internationale de la nutrition en 1996 à Rome. Pour aider les pays à relever ce défi majeur, Codex Alimentarius pour l’Amérique du Nord et l’Afrique a organisé au Sénégal un colloque sur l’hygiène alimentaire et l’étiquetage des denrées alimentaires. A cette occasion, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Wone, a souligné que la nécessité d’accroître les disponibilités alimentaires doit forcément s’accompagner de l’obligation de fournir une nourriture saine. Selon lui, une récente étude de l’Oms en 2015 relative à l’estimation de la charge mondiale des maladies d’origine alimentaire a révélé des cas de décès par an estimés à près de 550 000 dont principalement des enfants de moins de cinq ans et des personnes vivant dans les régions à faibles revenus (Asie et Asie du Sud-Est).  

‘’Au Sénégal, de nouvelles menaces apparaissent régulièrement du fait de nombreux facteurs parmi lesquels la mondialisation des échanges, l’intensification et l’industrialisation de l’agriculture et de la production animale, les changements climatiques, le développement de la résistance aux antimicrobiens.  Ainsi, les attentes des consommateurs sont-elles devenues plus élevées en matière de fourniture de denrées alimentaires sûres et saines. Conscientes de cette situation, les autorités se sont inscrites dans une démarche visant le renforcement de notre système de sécurité sanitaire des aliments’’, a ajouté M. Wone.

Cependant, a-t-il dit, la production de la santé des populations ainsi que l’accès des produits alimentaires sur le marché international dépendront en grande partie de notre capacité à respecter les exigences réglementaires fondées sur des normes établies sur la base des travaux, d’organisations normatives de la commission du Codex. ‘’Le Codex alimentarius est devenu la référence mondiale pour les consommateurs, les producteurs et les organismes internationaux de contrôle des aliments. Sur le plan sanitaire, l’application des normes Codex est considérée comme fondamentale pour la protection des consommateurs.  Le codex facilite le commerce entre Etat pour protéger la santé des consommateurs et garantir la règlementation’’, a-t-il fait savoir.

‘’Plus de 40% des 400 millions de jeunes en Afrique sont, soit chômeurs, soit sous-employés’’

Pour le représentant de l’UA-Bira, Dr Mphumuzi Sukati, le commerce des produits alimentaires est incontestablement un moyen important de faciliter le développement économique des pays, en particulier dans la région Afrique. Mais, dit-il, il présente aussi quelques défis. ‘’En raison de la mondialisation, les problèmes de santé publique que présente la chaîne alimentaire sont susceptibles d’avoir de lourdes conséquences au-delà du pays d'origine où les aliments sont produits. Pour relever ces défis, il est nécessaire de partager les informations au niveau national, régional et international. C’est la raison pour laquelle nous continuons à soutenir les forums multinationaux tels que le présent colloque sur le Codex’’, a soutenu Dr. Sukati.

A l’en croire, au fil des années, ils ont enregistré des succès importants dans l'amélioration de la participation effective des pays africains aux activités d’élaboration des normes du Codex. ‘’Cependant, nous devons nous demander si ces gains se sont traduits par une amélioration de la conformité aux normes dans les filières agroalimentaires. Selon les estimations, plus de 40% des 400 millions de jeunes en Afrique sont, soit chômeurs, soit sous-employés. En l’absence d’emplois pour les jeunes, le continent n'a pas d'avenir. Cependant, nous avons la possibilité d'utiliser l'agriculture pour résoudre de manière durable le problème du chômage des jeunes en Afrique. En tant qu'experts de la sécurité sanitaire des aliments, vous avez également un rôle unique et une responsabilité d'utiliser les normes Codex comme un moyen non seulement de résoudre les problèmes de santé publique, mais également de générer des emplois pour nos jeunes et nos femmes.’’  

VIVIANE DIATTA