Publié le 18 Dec 2019 - 03:30
SENEGAL - BILAN DE LA CIDH

Beaucoup d’écueils à résorber

 

Vingt-cinq ans après la mise en œuvre du programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd), le sommet de Nairobi a été tenu du 12 au 14 novembre dernier pour faire le bilan. A l’issue de ce dernier, la communauté internationale s'est engagée à assurer un développement inclusif, équitable et durable de tous les pays. Une réunion de restitution se tenait hier, à Dakar, afin de livrer les résultats.

 

Pour la célébration des 25 ans de de la Conférence sur la population et le développement qui s’est tenue au Kenya du 12 au 14 novembre, il a beaucoup été question de la mortalité maternelle qui figure dans les besoins non satisfaits à l’heure du bilan.

En effet, il y a 25 ans, des objectifs ont été définis lors d’une rencontre et dans divers domaines.  La représentante-résidente du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) annonce que le Sénégal, à l’image de la plupart des pays de la communauté internationale et des autres pays, a réalisé d’énormes progrès par rapport aux décès maternels.

Malgré tout, Cécile Zougrana signale que les résultats sont en deçà des attentes, car selon les engagements, à l’heure actuelle, le Sénégal devait être à 75 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Il se trouve, dit-elle, que les décès maternels tournent autour de 236 décès pour 100 000 naissances vivantes. La situation est presque la même pour la planification familiale. ‘’En ce qui concerne l’élimination des besoins non satisfaits en planification familiale, ils ont diminué, mais ils se situent encore à un taux de 22 %. Sur 100 femmes, 22 aimeraient utiliser une méthode de planification familiale, mais pour une raison ou une autre, n’ont pas les moyens ou ne les utilisent pas’’, a-t-elle-déclaré.

Dans l’élimination des violences basées sur le genre, le Sénégal doit encore fournir des efforts, car les résultats démontrent que les violences persistent et les mutilations génitales féminines, même si elles ont diminué, existent encore et le Sénégal est à un taux de 14 % pour les filles de moins de 15 ans.

 ‘’On est passé de plus de 60 % à 14 %. C’est un grand pas qui a été atteint, mais l’ambition reste d’éliminer et non de réduire’’, estime la représentante-résidente du Fnuap, Cécile Compaoré Zoungrana.

Par ailleurs, elle souligne que le Sénégal doit beaucoup progresser dans l’autonomisation des femmes. ‘’Si les femmes continuent à mourir, si elles ne savent pas comment utiliser les contraceptifs, alors qu’elles en ont besoin, elles continueront d’etre violentées ou mariées à 18-20 ans. On peut dire que ce sont des éléments qui limitent leur potentiel, les empêchent de contribuer efficacement au développement du pays’’, relève-t-elle. Pour y arriver, ‘’la mobilisation doit être à 100 % un mouvement social vers l’élimination des maux. Mobiliser des ressources des donateurs domestiques qui vont permettre de mener des actions conséquentes, afin d’éliminer les besoins non satisfaits, les décès maternels évitables, les violences basées sur le genre’’, avance Cécile Compaoré Zoungrana.

Le Sénégal semble être prêt, sur ce point. A Nairobi, il s’est engagé à renforcer le leadership, l’autonomisation économique des femmes et des filles, l’employabilité des jeunes ainsi que la poursuite des programmes de lutte contre les violences basées sur le genre, le mariage d’enfants, les mutilations génitales féminines et les autres pratiques néfastes. Le directeur général de la Planification et des Politiques économiques, Bamba Diop, annonce que le  Sénégal doit ‘’renforcer les cadres politiques et législatifs existants, promouvoir les progrès dans la gouvernance et la redevabilité,  la coopération et le partenariat avec le secteur privé, les parlementaires, les leaders communautaires, les leaders coutumiers et religieux, et les organisations de jeunesse et de femmes et respecter nos engagements politiques et financiers’’, dit M. Diop.

AIDA DIENE

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