Ebola a infecté les relations entre Alpha Condé et Macky Sall

Le président guinéen Alpha Condé a été l’une des grandes attractions du 15^e sommet de la Francophonie. L’homme fort de Conakry a finalement foulé le sol sénégalais, malgré le fait que 90% des Guinéens se sont opposés à son voyage à Dakar, comme il l’a souligné avant de prendre le vol. Alpha Condé ne digère toujours pas que le Sénégal ait fermé ses frontières à son pays pour se prémunir du virus Ebola qui échappait, à l’époque, à tout contrôle. Il n’a pas été tendre avec le pouvoir en place, en décochant des flèches à l’endroit de son homologue sénégalais, lors de la cérémonie d’ouverture du sommet.

Pour manifester son courroux, il a préféré d’abord se répandre en louanges pour le secrétaire général sortant de la Francophonie, Abdou Diouf. A son ‘’cher grand frère et ami’’, il a dit : ‘’Tu as toujours été à mes côtés et aux côtés du peuple de Guinée, pendant ta présence au sommet de l’Etat sénégalais.

La Guinée, que dis-je, toute la famille francophone, qui ne vous a jamais sevré de son soutien, aura envers vous cette dette de reconnaissance pour l’excellent travail que vous avez accompli pendant plus d’une décennie à la tête de notre organisation’’. Ensuite, ces leçons de morale étaient sans nul doute adressées à Macky Sall, qui devra s’approprier l’esprit de la francophonie. ‘’Cette solidarité toujours renouvelée et consolidée constitue le gage de notre capacité à braver tous les obstacles qui jonchent l’avenue de nos espérances’’.

Le président guinéen ne s’est pas arrêté pas là. Il a magnifié la récente visite en Guinée du président François Hollande qui démontre, à ses yeux, ‘’que les pays affectés par ce virus sont fréquentables.’’ Et dira-t-il : ‘’c’est au nom de cette vertu que la famille francophone s’est mobilisée, à travers nombreux de ses membres, pour apporter à la Guinée le soutien attendu en vue du renforcement de son système sanitaire, tout en œuvrant contre l’isolement et la stigmatisation qui, comme nous le savons, sont plus nocifs que l’épidémie à virus Ebola elle-même’’.

Le président guinéen a toutefois salué dans son discours l’accueil qui leur a été réservé, depuis leur arrivée ‘’dans ce beau pays qui a tout en partage avec la Guinée et dont l’apport prépondérant à la création et au rayonnement de la Francophonie est ancré dans la mémoire collective de nos nations.’’

Hollande se met dans la mêlée

‘’Je ne faisais pas allusion à Wade, en saluant la sagesse de Diouf. C’est une qualité intrinsèque qui n’a rien à voir avec l’âge’’, s’est défendu le chef de l’Etat français François Hollande, lors d’une conférence de presse qui a clôturé les travaux du sommet. Hollande a tenté de recadrer ses propos avec le sourire.

Il a magnifié, la veille, la grandeur d’esprit de Diouf qui a ‘’laissé la place lorsque les électeurs l’ont décidé …. Vous avez de la sagesse, elle vous est reconnue, elle n’a rien à voir avec l’âge. Vous avez de l’expérience, cela n’a rien à voir avec le nombre d’années passées à la tête d’un mandat. Vous avez de la culture et il ne suffit pas de parler français pour avoir de la culture.’’

Sur un autre registre, la francophonie qui envisage d’être en avance sur le reste du monde, va bientôt s’attaquer à la montée de l’intégrisme. Un défi qui s’inscrit, dit-il, dans l’ordre du possible. ‘’Au Mali, le Président KEÏTA l’a rappelé. Nous avons montré que nous pouvions vaincre, vaincre le terrorisme, vaincre le fondamentalisme, vaincre la barbarie qui s’en prend d’abord toujours aux femmes, puis ensuite fait régner son ordre qui est en fait le plus grand des désordres’’.

ECHOS

Restauration

C’était vraiment la croix et la bannière au centre de conférence de Diamnadio pour se restaurer ou se rafraîchir la gorge. Juste trois traiteurs ont été engagés sur le site pour assurer le service. Du coup, des embouteillages monstres pour manger. Après une heure ou deux pour disposer de menus repas à des prix exorbitants, une rengaine vous est servie : tout est fini ! Ni eau, ni boisson, ni frites, rien ! L’exaspération était le sentiment le mieux partagé chez les milliers de participants gérés par juste vingt personnes.

Tous ouvraient grand les yeux face à ce schéma inimaginable en plein sommet, dans un centre de conférence aussi enclavé. Des délégués sont repartis frustrés au moment d’autres ont été sidérés de remarquer qu’il n’existait qu’un appareil pour faire du café. Or, des participants s’attendaient à découvrir différents mets culinaires du pays ou alors à goûter des recettes d’autres nationalités présentes à la rencontre. Un autre flop qui a fait grincer des dents….