Publié le 16 Mar 2023 - 22:50
TENSIONS POLITIQUES ET BUSINESS EN PÉRIL

L’Unacois/Jappo renvoie dos à dos le gouvernement et l’opposition 

 

L'Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois/Jappo) a tenu un point de presse, hier mercredi 15 mars, à son siège, pour aborder plusieurs thématiques, dont la pénurie du sucre et la situation politique actuelle qui les inquiètent.

 

La situation politique tendue préoccupe profondément les commerçants sénégalais. Le vice-président de l’Unacois/Jappo, Moustapha Lo, est longuement revenu, hier, lors d’un point de presse, sur les problèmes vécus par les commerçants. Les trois jours de manifestations constituent un grand manque à gagner pour les commerçants. ''Les politiciens nous fatiguent. Personne ne peut vivre en paix, en ce moment. Gouvernement et opposition sont responsables de ce qui se passe actuellement dans le pays. Ils n’ont pas d’éthique”, fulmine-t-il.

Face aux manifestations des deux camps, Moustapha Lo renseigne que les commerçants et ceux qui vivent du petit commerce sont les plus exposés et subissent des préjudices. “Il y a urgence à dénoncer une telle situation et à attirer l’attention des plus hautes autorités du pays, au premier rang desquelles le président de la République et le Premier ministre''. À l'en croire, les commerçants sont très inquiets et se posent des questions, parce que leurs intérêts sont menacés. Ils ne savent pas de ce que demain sera fait.

Ils ont ainsi des interrogations sur leurs capacités, leurs engagements vis-à-vis du secteur bancaire, de leurs fournisseurs et de leurs homologues commerçants, parce que les conditions d'un bon travail ne sont plus réunies avec cette tension politique.

“Si c’est dans ces conditions qu'on doit continuer à travailler jusqu’à l’élection présidentielle, il y a de quoi être inquiet et l’approvisionnement du marché va en souffrir”, lance-t-il. 

 Sur la pénurie du sucre

Concernant la pénurie de sucre, Moustapha Lo dénonce le monopole de la CSS. “Nous ferons face à la Compagnie sucrière sénégalaise”, tonne-t-il. Dans son quartier aux Parcelles-Assainies, poursuit-il, il a pris la précaution d’aller dans quelques boutiques. Il y a constaté le manque de sucre. À son avis, il y a une grande angoisse qui aujourd’hui habite les commerçants qui ne savent plus à quel saint se vouer, car la situation est au bord de l’implosion au niveau de l’approvisionnement correct et régulier du marché en denrées de première nécessité, à quelques jours du mois béni de ramadan.

“À chaque fois qu’il y a eu des perturbations sur l’approvisionnement normal du marché ou des fluctuations des prix, les populations s’en prennent aux commerçants. Nous voulons être clairs sur cette question : l’Unacois et les commerçants qui la composent entendent assumer leurs responsabilités sur les risques éventuels de pénurie, voire l’augmentation de prix auxquels on pourrait être confronté durant le mois de ramadan. D’ici une semaine, qui peut nous garantir qu’il y aura du sucre ?”, se demande le vice-président de l’Unacois/Jappo.

Pas de suivi au déguerpissement du marché Sandaga

Allant dans le même contexte, le secrétaire exécutif de l’Unacois/Jappo, Souleymane Ndiaye, a dit qu’ils ont estimé maladroit et inéquitable que des commerçants qui occupent des positions de travail, qui ont leur boutique autorisée par la commune du Plateau, soit déguerpis par l’autorité administrative et que ce déguerpissement n’ait pas fait l'objet d'un suivi et d’un accompagnement. ''Ce sont des responsables de famille qui n’ont rien. Nous pensons qu’il y a un sérieux problème de sécurité qui se pose au niveau des marchés. En rapport avec le gouvernement, il faut que ces questions soient tirées au clair”, déclare-t-il.

En effet, ses camarades syndicaux et lui pensent qu’il s’agit là d’une forte menace qui pèse sur les emplois et que cela risque de remettre en cause la croissance économique de notre pays. 

DIANA DIA (STAGIAIRE)

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