Publié le 30 Jan 2021 - 21:05
TENTATIVE D’ASSASSINAT A LA CITÉ ALIOU SOW

Avec l’aide du fils, le mari tranche la gorge de sa femme

 

Une histoire d’infidélité a failli coûter la vie à une dame de nationalité ivoirienne, à la cité Aliou Sow. De concert avec le fils de nationalité allemande, le mari français a tranché la gorge de sa femme qui ne doit sa survie qu’à un miracle. Le film d’une tentative d’assassinat sordide.

 

Le 30 décembre dernier, le service des urgences de l’hôpital Principal de Dakar a saisi les gendarmes de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, de l’évacuation nocturne d’une blessée suspecte. La victime, de nationalité ivoirienne, du nom de J. I. Ouayou, y avait été conduite par son époux français, P. Crepet, et son fils âgé de 13 ans, N. Taidigsmann, de nationalité allemande, né d’un précédent mariage. Aux urgences, selon nos informations, ils ont soutenu que la dame avait été agressée et blessée par des inconnus à la cité Aliou Sow.

Toutefois, la nature des blessures a intrigué le médecin qui l’a prise en charge. En effet, la femme n’était qu’à moitié égorgée, puisque l’œsophage n’avait pas été atteint. Elle présentait aussi de multiples blessures à la tête, nonobstant les autres éraflures sur quasiment tout le corps. Tout ceci avait intrigué le toubib. Ainsi, pour avoir le fin mot de cette histoire, la Section de recherches de la gendarmerie a été activée. Les pandores ont ouvert une enquête.

Il ressort des investigations des gendarmes que le mari P. Crepet suspectait son épouse d’infidélité. Il a réussi à monter son beau-fils contre sa propre mère J. I. Ouayou. Le jour de l’agression, poursuivent nos sources, ils (le mari et le fils) ont simulé un jeu sur ordinateur auquel ils ont invité la dame à y prendre part. Quand elle s’est mise devant le clavier, en ne se doutant de rien, son époux est passé derrière elle, lui a bandé les yeux, pour ensuite lui trancher la gorge.

Mais il n’a pas réussi son geste, puisque sa femme s’est mise à se débattre. Elle est tombée par terre et s’est mise à se vider de son sang. Malgré son piteux état, l’époux l’a maintenue au sol, pendant que le fils, muni d’un marteau, la rouait de coups sur la tête. Elle a fini par perdre conscience. Restée inerte pendant un bon moment, ses bourreaux ont cru qu’elle était morte.

Leur basse besogne terminée, ils se sont mis à effacer toutes les traces. Ils ont précautionneusement nettoyé le sol et toutes les surfaces tachées de sang. Ensuite, ils l’ont abandonnée dans la maison.

Mais, avant de passer à l’acte, ils avaient pris le soin d’éloigner des lieux le fils biologique du couple, A. Crepet, un enfant qui vient de boucler ses 9 ans.

A leur retour à la maison, plus tard, poursuivent nos interlocuteurs, ils ont vu la dame, qu’ils croyaient morte, bouger. A leur grande surprise, ils se sont rendu compte qu’elle était toujours vivante. Luttant contre la mort, elle les a suppliés de la conduire à l’hôpital, en leur promettant de dire qu’elle a été victime d’agression.

Ainsi, ils sont d’abord allés faire une déclaration au commissariat de Golf-Sud, en leur servant la thèse de l’agression. Les policiers sont venus faire les constats d’usage. Ce n’est qu’ensuite que la victime a été évacuée à l’hôpital Principal par ses bourreaux.

Là-bas, J. I. Ouayou a dû son salut à la prompte et efficace intervention des médecins-réanimateurs. Après l’intervention chirurgicale, selon nos sources, elle a perdu la voix. Mais elle pouvait écrire. C’est ainsi qu’elle a eu l’ingénieuse idée d’envoyer des messages WhatsApp à sa belle-sœur établie en Corée du Sud, pour lui narrer, par le menu, toute l’histoire qui a failli lui coûter la vie.

De la sorte, alors que les enquêteurs menaient leurs investigations, ils ont été informés des messages envoyés par la victime. Le lendemain de bonne heure, lorsque l’époux et le fils sont allés à son chevet à l’hôpital, un comité d’accueil les attendait. Ils ont été arrêtés par des gendarmes en civil.

‘’Je n’aime pas ma mère’’

Conduits dans les locaux de la SR, le mari a défendu devant les enquêteurs la thèse de l’agression par un homme encagoulé. Pressé de questions par les enquêteurs, le fils a fini par avouer la réalité. Il a confié aux pandores que son beau-père et lui se sont entendus pour mettre fin aux jours de sa mère. Il a décrit le film des évènements, dans les moindres détails.

Devant ces aveux circonstanciés, le mari, P. Crepet, a fini par craquer et confirmer les déclarations du petit.

Lors de son audition en profondeur, le fils N. Taidigsmann a été interpellé sur ses agissements contre sa propre mère. Sa réponse a fait sursauter les gendarmes. En réalité, soutiennent nos sources, il a décrit sa génitrice comme étant une femme dure, infidèle et particulière méchante. A la question de savoir s’il regrettait son acte, il a dit non, en ajoutant et en toute tranquillité : ‘’Je n’aime pas ma mère.’’

L’époux P. Crepet a, lui, justifié son acte par l’infidélité de sa femme. D’après lui, il ne sait même pas combien de copains elle a, tant ils sont nombreux. Pour sa part, J. I. Ouayou, puisqu’elle ne pouvait pas parler au moment de l’enquête, car ayant la gorge tranchée à moitié, elle a fait une déposition écrite qui a permis aux gendarmes d’avancer dans l’enquête.

La difficulté de cette affaire est liée aux différentes nationalités

Au terme de leur période de garde à vue, ils ont été, tous les deux, déférés au parquet pour les faits d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat. P. Crepet a été placé sous mandat de dépôt, tandis que son fils N. Taidigsmann a été confié à une structure de prise en charge de mineurs délinquants. Quant au petit A. Crepet, vu que sa mère est hospitalisée et que son demi-frère et son père sont dans les liens de la détention, il a été confié à l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Dakar, contre le gré de son père qui estime qu’il n’a rien à voir sur un territoire ivoirien, puisqu’il est français.

Nos sources de préciser que la difficulté de cette affaire est liée aux différentes nationalités, à savoir un Français, une Ivoirienne et un Allemand qui doivent être jugés selon la loi sénégalaise. Surtout le mineur qu’est le petit Allemand âgé de 13 ans.

CHEIKH THIAM

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