Moustapha Diatta, la femme du djihadiste et ses 3 enfants
Moustapha Diatta a été récemment arrêté par les policiers de la DIC. On lui reproche d’être un membre actif d’un réseau de combattants djihadistes sénégalais en Libye. Le présumé recruteur aurait aidé une femme et ses 3 enfants mineurs à rejoindre le mari au front.
A côté des 8 djihadistes sénégalais arrêtés récemment en Mauritanie et remis depuis à la Division des Investigations criminelles(DIC), il y a le cas de Moustapha Diatta. Il a été arrêté la semaine dernière. Selon nos sources, c’est un membre actif d’un réseau de recrutement de combattants djihadistes sénégalais pour aller guerroyer en Libye. Il est incarcéré pour les délits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bande organisée, actes de terrorisme par menaces ou complot, apologie du terrorisme et financement du terrorisme. Agé de 37 ans, l’agent immobilier a fait l’objet d’une plainte déposée par M. Keita.
Le plaignant souligne dans sa plainte que Moustapha Diatta a incité sa fille N.S. Keita à rejoindre son époux Amath Ba, alias Abdallah Ba, en Libye. Dans la plainte, M. Keita explique que sa fille est partie en emmenant ses trois enfants mineurs. Une fois en Libye, poursuit le père meurtri, sa fille est restée plus de deux mois avant de donner de ses nouvelles. Elle a appelé sa mère pour lui révéler son arrivée en terre libyenne. Selon toujours le pater, la fille a précisé qu’elle a agi de la sorte dans le but de quitter ‘’un pays de mécréants pour s’établir sur un terroir où s’applique la loi islamique communément appelée charia’’.
‘’C’est au mois d’août passé que j’ai compris que ma fille a rejoint les combattants libyens. Et il a fallu que je reçoive son appel téléphonique avec l’indicatif de ce pays. Lors de cet entretien, elle m’a dit que son mari a été tué, en même temps que d’autres Sénégalais, alors qu’ils combattaient pour l’Etat islamique. Sans aucune autre précision’’. Depuis cet appel, M. Keita dit n’avoir plus eu de nouvelles de sa fille et de ses petits-fils. Qu’il n’a aucune idée des conditions dans lesquelles ils vivent là-bas.
Même s’il a été pris au dépourvu par le départ de sa fille en Libye, M. Keita souligne avoir détecté chez sa fille un islamisme radical. Notamment à travers ses fréquentations et la visualisation de films en langue arabe qui ne cessaient de faire l’apologie du djihad et ou qui retraçaient les voies des djihadistes.
Des munitions en vrac de 4,5mm pour fusil à plomb, documents sur les pratiques islamiques
Fort de cette plainte, Moustapha Diatta a donc été arrêté. Selon nos interlocuteurs, lors de son audition, il n’a pas du tout été prolixe. Il a balayé d’un revers de main les accusations de connexion avec les réseaux terroristes. Mais ses affaires ne s’arrangent pas du tout, car, nos sources affirment que la perquisition faite chez lui a révélé des preuves accablantes. Les éléments de la DIC ont trouvé sur les lieux, des munitions en vrac (de 4,5mm pour fusil à plomb), des coupures de journaux qui parlent de l’affaire dite de l’imam Alioune Ndao, des documents d’enseignements en arabe, des téléphones portables, des clés USB, divers autres documents sur les pratiques islamiques, des cartes mémoires et autres matériels informatiques.
CHEIKH THIAM